Francoise Hardy

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Françoise Hardy se sent « proche de la fin ». Depuis qu'on lui a diagnostiqué un cancer du pharynx en 2017, l'icône de la chanson française fait face à de lourds traitements et des complications qui transforment chaque jour en bataille. Devenue « sourde d'une oreille » à cause des rayons de ses radiothérapies, la chanteuse de 77 ans est privée de salive et ponctuellement victime de crises d'étouffement. Une vie difficilement supportable, qu'elle dépeint sans tabou dans les colonnes du magazine Technikart paru cette semaine. « Je vis confinée depuis 2019 et dépends des autres pour m'alimenter. Lors du premier confinement, mon grand ami Marco qui vit en banlieue ne pouvait plus m'apporter mes courses alimentaires de produits frais, l'approvisionnement en eau s'avérait très problématique, et d'un seul coup l'attente pour les précieuses livraisons Picard durait un mois ! J'ai ressenti une grande détresse » atteste Françoise Hardy, très affaiblie et fatiguée : « Je suis handicapée sur de nombreux plans par les effets secondaires cauchemardesques de thérapies lourdes ».

"J'ai ressenti une grande détresse"

La crise sanitaire a plongé l'artiste dans une profonde solitude, même si Françoise Hardy reste en contact permanent avec ses proches. « Depuis l'apparition du Covid-19, je m'inquiète beaucoup pour tout le monde, en particulier pour Jacques et Thomas, même s'ils ont été parmi les premiers à se faire vacciner » confie-t-elle. Hélas, Françoise Hardy doit redoubler de prudence. En raison de sa santé fragile, les médecins lui ont déconseillé de se faire vacciner contre le Covid-19. « À la suite de mes chimios de 2015, je n'ai quasiment plus de lymphocytes et l'efficacité des vaccins ARNm passe par la réponse lymphocytaire comme l'a expliqué la chercheuse Katalin Kariko qui a consacré sa vie à l'ARN messager. C'est un gros problème que je ne suis sans doute pas la seule à avoir, et dont aucun médecin ne parle » révèle la musicienne, qui assurait au printemps dernier que le travail la « maintient en vie ».

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Françoise Hardy a d'ailleurs profité des confinements successifs pour écrire un ouvrage racontant l'histoire méconnue de plus de 200 chansons qu'elle a interprétées au cours de sa carrière. Pour elle, cette crise mondiale était inéluctable et ne reflète que l'instabilité de la société moderne. « Avec l'augmentation exponentielle de la surpopulation, la pauvreté, l'insalubrité et la quantité des sources de pollution, je pensais que des épidémies à grande échelle seraient inévitables. Mais je ne m'attendais pas à ce que ça arrive de mon vivant » admet-elle, en dénonçant « un monde nombriliste ». Un franc parler qu'elle assume : « Je ne me vieillis pas. J'aurai 78 ans dans cinq mois. Si je rends publiques certaines de mes opinions, c'est parce qu'on me pose des questions sur ce sujet et que j'y réponds si je peux et comme je peux ».