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dimanche 11 août 2024 16:25

Phoenix aux JO : les cinq moments forts de la carrière du groupe !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Phoenix ambiancera la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024 ce dimanche soir. Retour sur les cinq moments forts qui ont marqué de la carrière du groupe versaillais, ultra populaire à l'étranger !
Crédits photo : Shervin Lainez

8 juin 2000 : "If I Ever Feel Better", le premier tube


Formé à la fin des années 90 après leur rencontre sur les bancs du Lycée Hoche de Versailles, Phoenix publie le 8 juin 2000 son premier album "United". Un disque en phase avec la French touch alors à la mode avec des chansons qui alternent entre rock, soul, funk et électro. Rapidement, l'album connaît un joli succès « plus critique que public », comme l'avoue le patron de label Marc Teissier du Cros, et se fait davantage remarquer à l'international qu'en France. Immédiatement, le single "If I Ever Feel Better" se démarque, comme le rappelle le regretté producteur Philippe Zdar dans le livre "Liberté, égalité, Phoenix" : « Au moment où Thomas Banglater [moitié des Daft Punk et ami du groupe, ndlr] m'a joué "Too Young" et "If I Ever Feel Better", je savais que je voulais faire l'album. C'était complètement nouveau. Une bonne pop song qui était révolutionnaire. Ils ne faisaient les choses comme personne ».




Tube électro-pop par excellence, la chanson devient rapidement l'un des gros hits de la fin 2000. Il se classe notamment quatrième en France, où il devient ainsi le plus gros succès du groupe, mais aussi dans le top 10 en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas et surtout en Italie. « C'était le plus gros tube radio de 2000. Chaque Italien la connaissait. Et après, plus rien. C'était un succès, mais aussi un peu un malentendu » se remémore le guitariste Christian Mazzalai. Cet album va aussi amener en France une certaine incompréhension sur Phoenix, groupe versaillais qui chante en anglais. Ce qui fera dire au chanteur Thomas Mars : « Le jour où l'album est sorti, ma grand-mère ne l'a pas trouvé car ils ont mis un exemplaire dans chaque section. Un à "musiques du monde", un autre dans "pop". Un exemple du problème marketing ». Malgré tout, le succès de "If I Ever Feel Better" permet de lancer pleinement la carrière de Phoenix qui, a contrario des Modjo, Supermen Lovers, Stardust et autre One-T, ne s'est pas contenté d'être un one-hit wonder de la French touch.

12 septembre 2003 : "Too Young" dans "Lost in Translation"


Phoenix et le cinéma, c'est une histoire d'amour qui dure depuis longtemps et qui remonte bien avant le premier disque du groupe. En 1999, Thomas Mars, sous le pseudonyme Gordon Tracks, pose sa voix sur le morceau "Playground Love" du groupe Air, qui devient la bande-son culte du film "Virgin Suicides" de Sofia Coppola. Depuis, chaque long-métrage de la réalisatrice américaine contient au moins un titre de Phoenix. L'exemple le plus probant est celui de "Lost In Translation", sorti en 2003, dont une scène est rythmée par le single "Too Young".




2005 sera une année charnière. Le chanteur Thomas Mars commence à fréquenter Sofia Coppola, avec qui il se mariera en 2011 avant d'avoir deux filles avec elle. En même temps, Phoenix participe à l'élaboration de la bande-son culte du film "Marie Antoinette", qui sort un an plus tard, et y fait un caméo en tant que musiciens. « J'ai pensé que ce serait amusant de leur demander de jouer des musiciens qui viennent amuser la reine. Ils ont vraiment été bons. Ils sont restés assis pendant 10 heures avec Milena Canonero, la costumière » se remémore la fille de l'emblématique Francis Ford Coppola. Depuis, on compte au moins un titre, existant ou écrit pour l'occasion, dans chacun des projets de Sofia Coppola, de "Somewhere" ("Love Like a Sunset Part II") à "On The Rocks" ("Identical") en passant par "The Bling Ring" ("Bankrupt!") tandis que Thomas Mars supervise les musiques de "Priscilla" ou "Les proies".

31 janvier 2010 : Phoenix sacré aux Grammy Awards


C'est en cette froide journée de janvier 2010 qu'a lieu la 52ème cérémonie des Grammy Awards. Si Beyoncé rafle tout (6 prix pour "Halo" et "Single Ladies") et que Taylor Swift ("Fearless", Album de l'année) ou Kings of Leon cartonnent ("Use Somebody", Enregistrement de l'année), le grand gagnant de la soirée est en réalité... Phoenix, qui s'impose dans la catégorie Meilleur album alternatif avec "Wolfgang Amadeus Phoenix". Avec sa machine à tubes pop colorée ("Lisztomania", "1901", "Lasso"), le groupe de Versailles s'impose face aux mastodontes Depeche Mode, David Byrne et Yeah Yeah Yeahs. Il faut dire que depuis quelques mois, Phoenix connaît un immense succès aux Etats-Unis avec cet album qui se vend à plus d'un million d'exemplaires, porté par de nombreuses apparitions dans les late shows et des concerts aux quatre coins du pays.

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« L'album est sorti pendant les premiers mois du gouvernement Obama, et il capture cette sorte d'optimisme de l'époque » relate Ryan Dombal, journaliste chez Pitchfork. Malgré tout, le quatuor vit mal cette soirée, qui se termine par l'envoi du prix par courrier. « Il y a deux shows. Un dans la journée parce qu'ils n'ont pas le temps de tout montrer à la télé. Nous étions dans celui-là, on est passé après, genre, le meilleur album de polka » se remémore Christian Mazzalai alors que Thomas Mars parle d'une soirée « assez froide », même s'il se dit « soulagé » d'avoir gagné : « C'était comme une récompense, on n'avait plus besoin de courir après ». L'étape charnière d'un sacre pour Phoenix qui trouvera son point d'orgue sur scène à l'automne suivant.

20 octobre 2010 : le triomphe au Madison Square Garden


Ce soir-là, Phoenix entre véritablement dans l'histoire. Il devient le premier groupe français à remplir le mythique Madison Square Garden de New York. S'ils déroulent le concert classique de la tournée, les Versaillais réservent au public une surprise de taille. Lors du second rappel, deux personnes font irruption sur scène, derrière une platine chromée. Un spot se braque lentement sur eux révélant... les Daft Punk ! Explosion et cris de joie dans la salle lorsque les musiciens des deux groupes, amis d'enfance, mêlent leurs classiques "If I Ever Feel Better", "1901", "Around the World" et "Harder, Better, Faster Stronger" dans un déluge de décibels. « Tout a débuté avec un e-mail : un mashup des parties vocoder iconiques des chansons des Daft Punk sur une version longue de "If I Ever Feel Better", mixée à "1901". Puis nous sommes allés répéter dans un minuscule studio à New York la veille du concert. Ça marchait parfaitement bien ! » se remémore le bassiste Deck d'Arcy, avant que Thomas Mars ne poursuive : « Nous avons construit leur arrivée mystérieuse. Tu entendais les sons, tu demandais "On dirait du..." et puis voilà ! ».




« Le public a explosé, c'était au-delà de la folie » ajoute leur manager Arnaud Chag Bartain. D'ailleurs, le groupe et son entourage ont tout fait pour que la venue des Daft Punk soient une surprise jusqu'au dernier moment : « On avait des Kabuki, des rideaux géants sur le côté de la scène pour cacher les Daft parce qu'ils voulaient répéter en costumes pour être dans les conditions du live. C'était vraiment dingue d'être nous, la petite bande, dans ce secret-là, dans ce lieu improbable pour cet évènement qui allait marquer les esprits ». Une date ultra médiatisée et qui comptera beaucoup dans la carrière de Phoenix. Le groupe y retournera jouer une seule fois, en septembre 2023 lors d'une tournée commune avec Beck.

29 septembre 2017 : premier concert à Bercy


Nul n'est prophète en son pays et Phoenix en sait quelque chose. Longtemps, les artistes ont été cantonnés par les médias français à "ce groupe peu connu en France mais qui cartonne aux Etats-Unis". Alors qu'il remplissait le Madison Square Garden, le groupe se limitait alors aux 6.000 places d'un Zénith. Mais tout change le 29 septembre 2017 lorsque Phoenix donne son tout premier concert à Bercy, avec Parcels encore débutant en première partie. Dans cette salle mythique, où Thomas Mars révèle avoir vu Prince, la bande réunit plus de 15.000 spectateurs pour un spectacle visuellement impressionnant, tout en jeux de miroirs et de lumières, au son de ses hits "Lisztomania", "1901", "Trying to Be Cool" ou le plus récent "Ti Amo".




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Le traditionnel bain de foule de fin de concert par Thomas Mars sonne donc comme l'accomplissement ultime de la carrière de Phoenix, le tout filmé par les caméras de la Blogothèque et diffusé en direct sur les réseaux sociaux. Même si le groupe ne l'entend pas de cette oreille. « Bercy, c'était notre plus gros show en France. On n'avait pas l'impression que c'était un accomplissement pour nous quatre. Mais quand on a commencé, peu de gens ont parié sur nous. Donc nous avons apprécié cette sorte d'ironie » sourit le guitariste Laurent Brancowitz. Nul doute qu'une nouvelle étape sera franchie ce dimanche soir avec la cérémonie de clôture des JO !
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