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mardi 10 septembre 2013 18:23

Grand Corps Malade présente le clip "Au théâtre" : "J'incite à sortir des sentiers battus"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Le 28 octobre, Grand Corps Malade sera de retour chez les disquaires avec un quatrième album, "Funambule", pour lequel plusieurs artistes ont mis la main à la pâte, à l'instar d'Ibrahim Maalouf, trompettiste que l'on retrouve aux crédits de chansons de Vanessa Paradis, Juliette Gréco et Tryö. Comme premier extrait, le slameur français propose "Au théâtre", dont le clip tourné au Théâtre du Gymnase, à Paris, avec l'acteur/réalisateur Richard Bohringer, vient d'être dévoilé. Grand Corps Malade nous raconte l'histoire de cet album et de son clip.
Crédits photo : Laurent Galant / Pure Charts
Propos recueillis par Jonathan Hamard.

Ce n'est pas vous qui avez annoncé en premier la sortie de votre quatrième album, mais Ibrahim Maalouf, réalisateur, visiblement fier d'avoir travaillé sur ce projet. Pourquoi être allé vers lui ? Parce qu'il avait déjà travaillé pour d'autres ?
En fait, je l'ai vu faire une création pour Oxmo Puccino, pour un soir seulement. Oxmo avait écrit le texte. C'était une adaptation de "Alice au pays des merveilles" si mes souvenirs sont bons. Il avait dirigé un chœur de quarante personnes, plus un orchestre. C'est là que j'ai vraiment pu apprécier son travail pour la première fois, même si je le connaissais déjà de nom. Je savais qu'il était trompettiste de jazz. Mais là, c'était dans un autre cadre. Il a réussi a faire sonner un orchestre symphonique hip hop. J'ai trouvé ça plutôt fort (sourire) ! Je suis allé rejoindre Oxmo et Ibrahim dans les loges à la fin du concert pour faire les présentations, parce qu'on ne se connaissait que de vue. Je lui ai tendu une perche à ce moment-là. Je lui ai fait part de mon envie de travailler avec lui. Il m'a dit que ce serait avec plaisir. On est resté en contact. Il s'est trouvé que pour cet album-là, je lui ai envoyé des textes. Il a travaillé sur la musique. On s'est vu rapidement après pour en parler. J'avais d'emblée adoré ce qu'il avait fait. On a élargi la collaboration. Finalement, je lui ai demandé s'il ne pouvait pas réaliser tout l'album.

On retrouve sur "Funambule" cet aspect un peu cinémato- graphique
Qu'est-ce qu'il a apporté lui, particulièrement ? Y-a-t-il une patte Ibrahim Maalouf ?
Il a apporté énormément de choses. Il est très éclectique au niveau de ses possibilités. C'est-à-dire que lui, à la base, il est trompettiste de jazz. Mais moi, je lui demandais un album pour du slam et qui sonne aussi avec des beats. Il est pourtant tout sauf beatmaker ! Ça peut paraître incohérent. Mais vu ce que j'avais déjà pu entendre de lui, je savais qu'il savait tout faire.

Cet album, c'est donc aussi une création unique pour lui...
Oui. C'est la première fois qu'il réalisait un album qui n'est pas le sien. Il a beaucoup aimé se mettre au service d'un texte. C'est ce qu'il a véritablement fait. Il s'est beaucoup investi. Il est aussi fier de cet album que si c'était l'un des siens. Il est fort et bosseur ! C'est un bourreau de travail. Il a ajouté sa patte. Ce n'est pas du tout un album de musique orientale mais on peut entendre parfois des sonorités, avec quelques quarts de ton. Il a respecté la commande en posant quelques beats qui sonnent hip hop sur cinq ou six morceaux.

Donc "Funambule" est un album qui n'a plus rien à voir avec "3ème temps" ?
Pas complètement ! Ibrahim le disait lui-même. Arrivés aux deux-tiers de l'album, il a réécouté les trois premiers. Il était content parce qu'à la fois, il voyait un virage, tout en restant dans une certaine lignée. On retrouve sur "Funambule" cet aspect un peu cinématographique. Moi j'aime bien parler de bande originale. Mes textes, ce sont des images. Et je mets de la musique sur des images. C'est en ça que j'aime bien parler de bande originale de film. Ibrahim est sur cette même longueur d'onde. Il aime bien des chansons assez imagées, cinématographiques. Maintenant, là, il y a la vraie patte d'un réalisateur, d'un grand artiste. Et puis c'est aussi la première fois que je confie complètement la musique d'un de mes albums à un autre musicien. On a évolué vers des choses un peu plus pointues. Il y a un peu plus de programmations.

Crédits photo : Laurent Galant / Pure Charts
La vie de tout un chacun, je la compare à une pièce de théâtre
Cet aspect cinématographique dans vos chansons, on le retrouve cette fois-ci dans un clip, celui du premier extrait "Au théâtre". Plus de 200 figurants réunis dans un théâtre... Des changements de costumes et la présence de Richard Bohringer...
La vie de tout un chacun, je la compare à une pièce de théâtre. Le bébé naît, il ouvre les yeux, et le rideau s'ouvre sur une scène. Tu te rends compte assez vite que ta vie, c'est ta pièce de théâtre. Il y a des seconds rôles, des projecteurs... On côtoie des comédiens, certains qui écrivent alors que d'autres doivent parfois improviser... (sourire). Je me suis amusé avec le champ lexical du théâtre pour réaliser une sorte de mise en abyme. Pour ce clip, il nous fallait une scène. C'est pour ça qu'on est dans ce merveilleux théâtre. Avec Mehdi, qui avait déjà réalisé mes précédents clips, on a décidé de suivre l'histoire d'un protagoniste, mais en même temps de changer d’époque. D'une ambiance théâtrale, on passe à du théâtre d'ombre quand le petit est encore bébé. Après, on est plongé dans du théâtre pour enfants, et puis du vaudeville, du standup, du Molière en costume...

Et votre vie, on la retrouve également dans ce théâtre-là ? Quel rôle jouez-vous vraiment ?
Je suis juste un narrateur... Ou un spectateur... Ou peut-être les deux (sourire) ! Je ne n’implique pas dans ce texte-là. Je ne dis pas "je". Je dis juste "tu". Un "tu" qui est nous tous. Je peux parler de moi comme de n'importe qui d'autre. J'incite à sortir des sentiers battus, à chercher à improviser un peu pour que la vie devienne une petit peu plus marrante. La pièce aura une plus belle fin. Je ne fais la morale à personne. Je me parle avant tout à moi-même. Alors finalement, je dirais que je suis spectateur.

Découvrez le nouveau clip "Au théâtre" de Grand Corps Malade :



Spectateur aussi devant Francis Cabrel, qui a enregistré un duo pour "Funambule" ?
Aussi. Oui. Les duos qui ont le plus de sens, ce sont les meilleurs duos. Et ce duo a du sens. Ce n'est pas un duo entre maisons de disques. J'étais parrain des rencontres d'Astaffort, organisées par Francis Cabrel. Sur place, j'ai écrit un duo pour lui et moi, qui raconte l'histoire de deux patrons de café qui se font la guerre parce que la plus belle femme du village passe d'un café à l'autre quand l'un passe à l'ombre... C'est la petite place d'Astaffort qui m'a inspiré ce texte-là. Cabrel a joué le jeu. Parce que l'idée était de chanter ce texte-là sur scène. On a demandé à Ours de mettre en musique ce texte. Tout s'est fait sur place en 48 heures à tout casser. Comme on a beaucoup aimé cette chanson, on s'est dit que ce serait bien de continuer à la faire vivre et ça s'est transformé en chanson pour album.

Crédits photo : Laurent Galant / Pure Charts
L'album "Funambule" (Believe Recordings) est disponible en précommande sur iTunes.
Retrouvez Grand Corps Malade sur son site officiel et sa page Facebook officielle
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de Grand Corps Malade sur Pure Charts.

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