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"Allez vous faire foutre !" : en larmes, Christine and the Queens pousse un coup de gueule

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Christine and the Queens a des choses à dire. Sans cesse mégenré alors qu'il a rendu sa transidentité publique, le chanteur, ému et en colère, vide son sac dans une vidéo où il rappelle qu'utiliser le pronom "elle" pour parler de son travail d'artiste est "un manque de respect".
Crédits photo : TikTok
La nouvelle ère musicale de Christine and the Queens est celle d'une renaissance. Six mois après "Redcar les adorables étoiles", l'artiste de 35 ans est de retour dans les bacs avec le superbe "Paranoïa, Angels, True Love", un nouvel album audacieux où poésie, intimité et spiritualité s'entremêlent sur 20 chansons brisant les codes de la pop, avec Madonna en invitée d'honneur. S'inspirant de la pièce de théâtre "Angels in America" de l'écrivain américain Tony Kushner, Christine and the Queens raconte en filigrane sa douleur après la mort de sa mère et sa quête d'identité, lui qui a fait son coming out trans l'an dernier. Christine and the Queens est un homme qui se genre au masculin, et si son nom de scène reste à consonance féminine, "Red" en a assez qu'on parle de lui comme une personne qu'il n'est plus.

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Dans une vidéo publiée dans la matinée sur son compte TikTok (300.000 abonnés), Christine and the Queens, embarqué dans une tournée promotionnelle en France et à l'étranger, fait une grosse mise au point. « Il y a un truc qui me frappe quand même. Ce sont tous les gens qui continuent à m'appeler "elle". C'est au delà de la gentillesse, c'est juste un manque de respect. Une façon de privilégier votre confort plutôt que mon bonheur » dénonce l'interprète du titre "A day in the water", la voix tremblante et les larmes aux yeux. Oser assumer qui il est, quand on est une personnalité publique qui plus est, a demandé à Redcar beaucoup de courage, « un travail d'honnêteté qui est horrible à faire en société ». « Il y a aussi une certaine paresse, un certain mépris pour mon travail récent » déplore-t-il.

"La société est transphobe"


Le musicien, rendu célèbre grâce à son premier album "Chaleur humaine" en 2024 (un million de ventes mondiales), a le sentiment d'un rejet. « Parfois, je me lève le matin et je suis en colère. J'ai envie de pleurer. Même l'homme que j'aimais me disait que c'était dur à assumer cette "situation". C'est quoi ma situation ? Je suis un humain en société, qui cherche à trouver sa vérité. Qui ne s'est jamais senti femme depuis qu'il est né. Qui en a parlé dans ses chansons dès son premier album » souligne-t-il. Pour Christine and the Queens, résumer sa musique aux cases dans lesquelles on le range est une erreur, et paralyse même la portée de son travail. « Ce n'est pas que ça, ma musique. Plus personne ne fait attention à ma musique parce que la société est transphobe. On est mis en avant avec des gros titres bien gras, ce qui m'est arrivé dès que j'étais jeune et que j'ai parlé de pansexualité. On fait ça pour éviter de parler de notre travail, pour éviter de parler du propos, pour vider la démarche politique de l'intérieur, pour éviter que tout le monde questionne ce système merdique » lâche-t-il sans mâcher ses mots.

@christineandthequeens

♬ son original - Christine and the Queens


"Voulez-vous du réel ? Je suis réel !"


Sous le feu des critiques et régulièrement visé par des messages à caractère transphobe, Christine and the Queens invite « ceux qui pensent [qu'il se] réfugie dans des colères inutiles » à écouter sa musique. « Ma vie entière est bien plus grande que ça. Mais ma socialisation est difficile parce que vous m'appelez "elle" toutes les cinq minutes et ça me blesse. Voulez-vous du réel ? Je suis réel ! Tu viens me voir sur scène, tu sais que je suis réel. Tu écoutes ma musique, tu sais que c'est ce que je pense. C'est pourquoi les gens se permettent d'être aussi intrusifs avec moi. Vous voulez quelqu'un qui pleure ? Ça fait du mal en fait » s'émeut le chanteur, attristé.

A LIRE - "On m'a dit de me faire interner" : Christine and the Queens revient sur sa transidentité

Celui qui chante "Tears can be soft" sur son dernier projet assure être « beaucoup moins médiatisé » depuis qu'il a annoncé son changement de genre. Et regrette d'en être « réduit à parler des questions queer comme [s'il était] un spécialiste ». « En fait je souffre, comme toute personne queer, de cette société qui n'arrive même pas à se questionner collectivement sur la violence patriarcale. Et en même temps, tout ce que je suis en train de faire, qui est mon "upgrade" artistique, vous ne faites même pas attention. Vous m'appelez "elle". Des fois, j'ai envie de vous dire d'aller vous faire f**tre » conclut l'artiste d'un ton cinglant. Un cri du coeur qui attire à Christine and the Queens de nombreux témoignages de sympathie. « Merci. Je vois aussi tous ceux qui sont géniaux. J'avais juste besoin de dire ce que j’avais sur le coeur. Merci, love you les frères et soeurs » ajoute le chanteur français.

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