Christine and the Queens

Crédits photo : Vevo
Un album de Christine and the Queens est toujours un événement. Depuis sa fulgurante ascension avec l'album "Chaleur humaine" en 2014, l'artiste originaire de Nantes n'a eu de cesse de naviguer entre les eux de la pop, apportant une profondeur de champ à ses chansons poétiques, tantôt interprétées en français, tantôt en anglais. Avec son dernier album "Redcar les adorables étoiles" et le nouveau, "Paranoia, Angels, True Love", l'interprète de "To be honest" a eu envie de proposer « un opéra baroque en plusieurs actes » mêlant différentes formes d'art : la musique et la danse, pour l'amour de la scène, mais aussi le théâtre puisque sa source d'inspiration principale est la pièce "Angels in America" de Tony Kushner. Travailler sur cette oeuvre a aidé la popstar à faire son coming out transgenre. « Les anges sont au-delà de la contingence de la vie humaine. Aujourd'hui, je suis un homme et j'ai cinq noms, comme les pharaons. En ce moment, on m'appelle Red. Ce n'est pas toujours facile pour les proches d'être trans. Certains m'appellent encore avec mon nom de naissance et c'est difficile pour moi parce que je suis vraiment trans et ma musique a toujours été trans car elle est transdimentionnelle. Elle est au-delà » affirme au magazine belge Le Soir celui qui se fait appeler publiquement Redcar, Chris ou Christine and the Queens.

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"J'ai vraiment envie d'être un homme heureux"

Comme souvent dans ses disques, enregistrer "Paranoia, Angels, True Love" a permis à Christine and the Queens, qui a travaillé en étroite collaboration avec le producteur Mike Dean (Kanye West, Jay-Z), de panser des blessures, d'affronter la mort de sa mère, très présente dans des titres comme "Aimer puis vivre", au point de lui faire dire aujourd'hui : « J'ai vraiment envie d'être un homme heureux ». Sur l'album, quelques invités de marque font leur apparition : la rappeuse 070 Shake, qui pose sa patte sur "Let me touch you once" et "True love", mais aussi Madonna, qui tient un rôle de narration. « Elle a cette voix iconique, si emblématique, qui parle avec toutes les facettes (inscrites) dans notre conscience, prenant des formes et des rôles multiples, de la figure maternelle à la dominatrice » indique le musicien, qui dévoile aujourd'hui un dernier extrait avant le jour J : "A day in the water".





Dans cette ballade minimaliste lumineuse, Christine and the Queens s'immerge dans un état de suspension au milieu d'un océan baigné par les rayons du soleil. « Do you wanna spend the day / Just a day in the water / Just one like the others / And nothing hurts your skin / Do you wanna know? » chante-t-il sur des arrangements vaporeux mêlant percussions et cordes symphoniques, pour se couper du monde extérieur. « La chanson parle de ce sentiment de plonger en eaux profondes, lorsque l'on a l'impression que le monde ne peut plus nous toucher. C'est derrière la paroi de votre propre mélancolie et dans une forte vulnérabilité, que l'espoir et la lumière arrivent. La lumière de l'honnêteté » indique le chanteur dans un communiqué. Une mise en scène recrée pour une session live avec Vevo où il apparait comme dans une stase, les yeux bandés par des pansements...