Charlotte Gainsbourg

Abaca
2025 marque le huitième anniversaire de "Rest", le dernier album en date de Charlotte Gainsbourg. Depuis ? Plus rien, la chanteuse préférant les studios de tournage, elle qui a brillé dans les films "Les passagers de la nuit" ou "Nous, les Leroy", acclamés par la critique. Mais celle qui chantait "Lemon Incest" avec son père l'assure, elle travaille bien sur un nouvel album, sur lequel l'artiste ne veut pas prendre la parole. « J'ai remarqué qu'à chaque fois que je fais part d'un projet qui me tient à coeur avant qu'il se concrétise, ça tombe à l'eau. Je suis devenue superstitieuse » note-t-elle dans une interview accordée au magazine Harper's Bazaar. Au fil de l'entretien, la comédienne de 51 ans revient longuement sur sa relation avec sa mère Jane Birkin, au coeur du documentaire "Jane par Charlotte", sorti en 2021. « Je crois qu'elle a compris à travers lui à quel point je l'aimais. J'ignorais qu'elle avait un doute. Pendant les interviews qu'on faisait ensemble au Festival de Cannes, je l'ai entendue dire "Je ne savais pas que je comptais pour elle" » révèle-t-elle, assurant que « la distance » entre elles l'a « blessée ».

"On n'a plus de repères"

Ce documentaire, présenté notamment au Festival de Cannes, a été une grande étape personnelle : « J'avançais sans trop savoir ce que j'allais obtenir, je découvrais au montage. Il y a beaucoup de surprises, d'imprévus. C'est terriblement angoissant mais quand ça prend forme, c'est grisant ». Et Charlotte Gainsbourg dit ne toujours pas se remettre de la mort de sa mère, survenue à l'été 2023. « C'est dévastateur la mort de son deuxième parent. On n'a plus de repères, on ne sait plus qui on est. Bien sûr ma mère était malade, alors on a essayé de se préparer comme on peut » exprime avec émotion celle qui a perdu son père Serge Gainsbourg alors qu'elle n'avait que 19 ans : « On n'est jamais préparé. J'ai fait ce documentaire parce que je savais ce qu'elle représentait. Et pour lui dire aussi et surtout à quel point je l'aimais. Mais je n'imaginais pas que je n'arriverais pas à me passer d'elle. J'ai pris conscience qu'elle donnait du sens à tout ce que je faisais ».

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Depuis sa mort, l'actrice et chanteuse dit vivre avec un « manque absolu » : « Le manque de tout ce qu'elle était. Et de tout ce que je n'aurai plus jamais : sa voix, sa personnalité, sa mémoire, son monde tellement riche et original ». D'ailleurs, Charlotte Gainsbourg dit avoir gardé en souvenir dans son bureau sa « valise constellée de stickers et du visage d'Aung San Suu Kyi qu'elle trimballait partout, de concert en hôtel ». De plus, si l'artiste se dit prête à repasser derrière la caméra, c'est à une seule condition : « Il faudrait un projet qui soit à la fois documentaire et fiction. Mais je sais que ça va être compliqué de trouver un sujet qui me paraîtra aussi fort, aussi sentimental que ce film sur ma mère ».