Patrick Bruel

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La rentrée devait être synonyme de la reprise des concerts. Mais la recrudescence des cas de coronavirus en France et dans le monde entier oblige l'industrie du spectacle à revoir ses plans. Ainsi, des artistes comme -M- ou M. Pokora se sont vus contraints d'annuler la fin de leurs tournées, tandis que les prochains concerts de Jean-Louis Aubert ou du duo Vitaa et Slimane n'auront pas lieu avant 2021. Ce lundi, l'assemblée générale du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de la variété, se tenait à la Salle Pleyel de Paris. L'occasion pour les acteurs du monde du spectacle de faire le point sur une rentrée très compliquée.

Un chiffre d'affaires en chute de 84%

« On se retrouve avec 0 de CA, des salles à entretenir, des loyers très importants et on dépend de la compréhension de la situation de la part des bailleurs. On va subir l'impact de la crise durant plusieurs années. Au Zénith, j'accueille 150 spectacles par an. Je n'en ai plus programmé un seul depuis le 8 mars et n'en ai pas un jusqu'en fin d'année » déplore Lily Fisher, directrice du Zénith de Paris tandis que Pierre-Alexandre Vertadier, président de Décibels Productions assure : « Aujourd'hui, les concerts n'ont pas repris, ce n'est pas vrai. On bricole, on fait des concerts à moitié vide, on fait deux séances par soir au lieu d'une, et on perd de l'argent tous les soirs ». De son côté, Olivier Darbois, le président du Prodiss, explique être « en train de travailler le dossier (de la création d'une assurance) » et espère être bientôt capable de « proposer quelque chose ». Il a d'ailleurs précisé que le chiffre d'affaires du spectacle vivant a chuté de 84% depuis le début de l'année.

"On reste des saltimbanques"

Cette AG a notamment été marquée par l'intervention de trois artistes, dont les tournées ont été impactées par le coronavirus : Patrick Bruel, Christophe Maé et Akhenaton du groupe IAM. Comme le rapporte BFM TV, le premier, qui a repoussé ses derniers concerts au printemps prochain, s'est fendu d'une vidéo en référence à l'un de ses plus grands tubes : « On s'était dit rendez-vous... quand ? Je vous adresse un petit message de soutien, car la route ne se fait pas sans vous, producteurs, salles, festivals ». De son côté, l'interprète de "L'ours" a tenu à adresser un message de soutien à tous les « producteurs, promoteurs, salles, festivals » dont les métiers « sont essentiels ».

#AGPRODISS20 nous sommes tous les maillons d’une chaîne qui doit rester solidaire et être accompagnés jusqu’à la reprise complète du spectacle vivant ⁦@sacem⁩ ⁦@jntronc⁩ pic.twitter.com/kWA4EP2nU8

— Catherine Boissière (@cboissiere) September 21, 2020

Enfin, le rappeur marseillais, qui avait poussé un coup de gueule contre le gouvernement, a estimé que les aides promises par le gouvernement, à hauteur de 200 millions d'euros pour le secteur musical, sont « intéressantes [mais] insuffisantes ». « On reste des saltimbanques (...) Je me demande où sont les assurances? » s'est interrogé Akhenaton , qui a voulu lui aussi saluer tous les métiers sur lesquels « le péril plane » comme ceux « en charge du ménage, de mise en place des barrières, du catering, ou les chauffeurs des tour-bus ». Suite à cette assemblée générale, le CNM (Centre National de la Musique) a promis de soumettre au Conseil Professionnel « les modalités du Fonds de Compensation de 40 millions d'euros pour la reprise d’activité des professionnels du spectacle de musiques actuelles et variétés qui portent le risque billetterie ».