Patrick Bruel

Crédits photo : Purecharts

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C'est devenu, depuis 35 ans, le moment fort de chacun de ses concerts. Et elle résonne encore plus fort depuis le début de sa nouvelle tournée en février dernier. Inévitablement, "Place des grands hommes" s'est imposé comme le plus gros succès de la carrière de Patrick Bruel. Une chanson qui, pourtant, n'a failli exister que le temps d'une seule soirée. A l'occasion d'un nouvel épisode du podcast Face A de Purecharts, Patrick Bruel revient sur la naissance de ce titre entré dans le patrimoine musical. Nous sommes en 1989 et la "Bruelmania" s'apprête à battre son plein. Son deuxième album "Alors regarde", contenant également les tubes "Casser la voix", "Qui a le droit" ou "J'te l'dis quand même", s'écoulera à plus de 3 millions d'exemplaires vendus, soit un des 10 plus gros cartons de l'histoire de la musique en France.

"Je ne pense pas que ça puisse intéresser grand monde"

Pour la chanson "Place des grands hommes", Patrick Bruel s'inspire du film "Les copains d'abord" de Lawrence Kasdan, sortie en 1983 : « Ce sont des amis qui se retrouvent à l'occasion de l'enterrement d'un de leurs copains. Ils se retrouvent dans une maison et s'opère une sorte de bilan autour d'une discussion. J'ai trouvé ce principe assez joli et je m'imaginais, moi, avec ma bande de copains, faire la même chose ». A ce même moment, Patrick Sabatier l'appelle pour participer à un numéro de son émission "Avis de recherche", où il va pouvoir retrouver tous ses copains d'enfance. « C'est l'occasion de faire cette chanson ! Je fais cette chanson uniquement dans le but de la chanter dans cette émission et puis basta. Je ne pense pas que ça puisse intéresser grand monde » reconnait-il à notre micro.

"Elle ne m'appartient plus !"

Deux semaines avant l'émission, il concocte donc ce qui deviendra "Place des grands hommes" avec son auteur Bruno Garcin. Ce qui donne lieu à une anecdote cocasse : « Bruno Garcin écrit un texte, me donne le texte, je le pose, j'y pense plus. Et un mois plus tard, il me téléphone. Et il me dit : "Alors où t'en es au niveau de la chanson ?". Je dis : "Ouais ouais, j'avance, j'avance. J'en suis à la moitié. Quand tu passes par là, je te la ferai écouter. Ça va être bien." J'avais rien foutu... Il me dit : "Ça tombe bien, je suis en bas de chez toi" ». Le chanteur ne perd pas la face et débute une mélodie devant son comparse et, surprise, la magie opère : « Je prends ma guitare et j'improvise une musique sur ce texte. Quand je lève les yeux à la fin de la chanson, il est en train de pleurer. Il me dit que c'est génial. J'ai qu'une envie, c'est qu'il s'en aille pour l'enregistrer, parce que j'ai peur d'oublier ce que je viens de faire ».

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Patrick Bruel s'inspire autant du film en question que de son expérience personnelle : « C'est le lieu où s'est passé mon vrai rendez-vous. J'étais au lycée Henri IV. Et ça a eu lieu, on se l'était dit avec nos copains. On n'avait pas moyen de savoir ce qu'étaient devenus les uns les autres ». Et comme il se plaît à le dire, « la chanson est devenue très universelle ». "Place des grands hommes" atteint la quatrième place du top 50 et porte encore plus l'énorme succès de l'album. Et 35 ans tout juste après sa sortie, elle continue à résonner dans le coeur des Français : « Je reçois des adaptations toutes les semaines de gens qui fêtent leur enterrement de vie de jeune fille ou de jeune garçon, de bar-mitsvah, de mariage... Les gens changent les paroles, c'est très joli, c'est très touchant ! Elle ne m'appartient plus ! ».