Patrick Bruel

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Entre Patrick Bruel et le Front National, l'inimitié ne date pas d'hier. On se souvient qu'au lendemain des élections municipales de 2014, le chanteur avait pris la décision de ne pas donner de concert dans des villes dirigées par le parti d'extrême-droite. « Même si je peux comprendre que des électeurs désespérés répondent à un discours populiste, je ne veux pas me produire devant une institution dont je méprise l'idéologie » s'était-il justifié. Prônant l'ouverture et la tolérance à travers sa musique, Patrick Bruel ne s'est jamais gêné pour commenter les dérapages à répétition de Jean-Marie Le Pen. En novembre dernier, sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché", l'interprète de "Corsica" s'était d'ailleurs alarmé de la montée du populisme en France et dans le monde. « L'inquiétude grandit parce que, oui, on ne s'attendait pas au Brexit, on ne s'attendait pas à Donald Trump, on ne s'attend pas à ce qu'il peut se passer en 2017 » avait-il lancé, l'air grave.

Un parti "fasciste"et "xénophobe"

Patrick Bruel ne pouvait donc pas rester silencieux face à la qualification de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Après le débat houleux qui a opposé la candidate frontiste à Emmanuel Macron, l'artiste de 57 ans prend la plume pour tenter de secouer les consciences. « Dans trois jours nous aurons un nouveau visage à la tête de l'état. Ça sera E. Macron ou M. Le pen et personne d'autre ! Je voudrais donc qu'on m'explique l'intérêt du vote blanc en cette circonstance (...) Le choix ne peut se faire qu'entre l'un ou l'autre des deux candidats » insiste-t-il, s'adressant notamment aux partisans de Jean-Luc Mélenchon qui se sont prononcés aux deux tiers en faveur de l'abstention ou du vote blanc lors d'une consultation lancée au lendemain du premier tour. « N'y a-t-il pas d'autres moyens de manifester son mécontentement, sa déception, sa colère..? Il reste les législatives pour exprimer une diversité. Il y aura des tribunes, et peut être une envie pour la jeunesse de réinventer, de proposer » souligne le chanteur, pour qui « ne pas voter dimanche ou voter blanc signifie donner sa voix au Front National ».

A VOIR - Patrick Bruel "inquiet" de la montée des extrêmes (VIDÉO)

Patrick Bruel, dont le combat « ne date pas d'hier », estime que « rien n'a changé au FN malgré un maquillage parfois habile mais plus souvent outrancier ». Face à la menace de l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir, il appelle le peuple à tirer des leçons de l'Histoire : « Aucun parti totalitaire, aucun mouvement d'extrême droite n'a réussi à redresser un pays. Ils n'ont été que source de chaos, de souffrance et de malheur », qualifiant le FN de parti « fasciste, xénophobe, raciste, antisémite, islamophobe et j'en passe ». Préoccupé, Patrick Bruel invite explicitement à votre en faveur d'Emmanuel Macron pour faire barrage. « Le vote blanc n’a jamais été si noir, ce n'est pas un vote neutre, c'est un vote d’abandon. C'est un vote suicidaire (...) N'abandonnez pas votre pays ! N'abandonnez pas son socle et ses valeurs. A chaque fois qu'on a touché les extrêmes dans l'Histoire, le pire a suivi ». « Il sera trop tard pour regretter dimanche soir à 20.01. La gueule de bois serait terrible et pire encore, le sentiment d'avoir laissé faire » conclut-il. Son appel sera-t-il entendu ?