Lady Gaga

Crédits photo : YouTube
15 millions de vues en deux jours et une multitude de théories. Lady Gaga a frappé un grand coup vendredi soir en divulguant le clip événement de "911", nouveau single tiré de l'album "Chromatica" sorti en mai. « My biggest enemy is me ever since day one / Pop a 911, then pop another one » y scande la popstar sur un beat électro signé BloodPop et Madeon, alors que l'on assiste tout au long du court-métrage, réalisé par le cinéaste indien Tarsem Singh, à un étrange cérémoniel religieux rempli de symboles et de références dont on ne découvre la signification qu'à la toute fin. Le numéro 911 fait référence au numéro d'urgence aux Etats-Unis pour évoquer en filigrane le traitement à base d'antipsychotiques que Lady Gaga a suivi ces dernières années pour combattre la dépression. « Je me suis complètement laissée à l'abandon » explique l'interprète de "Rain On Me" dans une interview accordée dimanche à CBS.

"J'ai pensé au suicide tous les jours"

Au coeur de son mal-être ? Son rapport à la célébrité et ce personnage excentrique que la chanteuse s'est créée, et dont elle s'est sentie prisonnière : « Je détestais être célèbre, je détestais être une star, je me sentais épuisée et à bout de forces ». « J'en étais venue à regarder mon piano en disant : "Tu as gâché ma vie. Tu as fait de moi Lady Gaga. Ma pire ennemie, c'est Lady Gaga. Qu'as-tu fait ?" » raconte l'artiste oscarisée pour "Shallow", qui a subi les affres de la notoriété avec violence. « Je me disais : "Tu ne peux pas aller à l'épicerie maintenant. Si tu sors dîner en famille, quelqu'un vient à ta table. Tu ne peux pas dîner en famille sans que tout tourne autour de toi. Tout tourne toujours autour de toi. Tout le temps. Et tes tenues, regarde tes tenues, pourquoi tu portes ça ?" » se souvient-elle.

Depuis plusieurs années, Lady Gaga met sa voix au service d'une plus grande reconnaissance des maladies mentales. La fibromyalgie dont elle est atteinte était au coeur du documentaire "Five Foot Two" diffusé sur Netflix à l'automne 2017. « Ce n'est pas toujours facile, quand tu es atteint d'une malade mentale, de laisser les autres le voir. Je me suis automutilée pour parfois le montrer (...) J'ai pensé au suicide. Tous les jours. J'ai vécu dans une maison où des gens me surveillaient, pour s'assurer que j'étais en sécurité » révèle-t-elle avec émotion.

"Je dois continuer la musique"

Souffrant d'un trouble de stress post-traumatique depuis son agression sexuelle survenue à 19 ans, Lady Gaga a pu se relever grâce à l'écriture. Elle dit avoir exorcisé sa peine et la pression constante qu'elle subit à travers les chansons de son sixième album "Chromatica" comme "911" mais aussi "1000 Doves" où elle chante par exemple « I'm completely lonely, please don't judge » ou « Lift me up, give me a start ». « Il n'y a pas une seule chanson de cet album qui ne soit pas vraie » affirme la star de 34 ans qui, malgré les embûches, ne veut pas renoncer à la musique : « Je ne sais pas pourquoi mais je dois continuer. Je me dois de chanter ». Engagée dans son combat, Lady Gaga a décidé d'aider les personnes souffrant comme elle de problèmes mentaux en publiant ce 22 septembre "Channel Kindness: Stories of Kindness", un recueil de 51 histoires inspirantes, par le biais de sa fondation Born This Way.

Regardez Lady Gaga parler de sa dépression :