Lady Gaga

Crédits photo : WB
Elle a débarqué sur le tapis rouge de la Mostra dans une sculpturale robe noire Dior Haute Couture assortie d'un couvre-chef à son image : chic et démesurément excentrique. De passage sur les terres de ses origines en Italie, Lady Gaga débute de la plus sensationnelle des manières le marathon promotionnel autour de "Joker : Folie à Deux", son nouveau film au cinéma. Très attendu suite à l'énorme carton du premier film avec Joaquin Phoenix, récompensé de l'Oscar du meilleur acteur en 2020 pour son incarnation possédée du sociopathe et plus grand vilain de Gotham City, ce deuxième volet voit le Joker rencontrer l'amour ! Ou plutôt faire sombrer au plus profond de la folie la belle Harley Quinn, à laquelle il va nouer un lien étrange autour de la musique... Mi-drame psychologique, mi-film de procès, mi-comédie musicale, le long-métrage de Todd Philips a eu le droit à une standing ovation de 11 minutes durant son avant-première à Venise. Pourtant, les premières critiques s'efforcent de le souligner : le film déjoue les attentes et risque fort de diviser le public, notamment les adorateurs du "Joker" originel.

"Une farce lugubre"

S'ouvrant sur un cartoon « terrifiant » rappelant le style d'animation des années 40, le film américain s'efforce d'atténuer les scènes violentes pour se focaliser sur les troubles complexes d'Arthur Fleck, confronté à ses crimes par le procureur Harvey Dent alors que ses fervents soutiens manifestent devant le tribunal. « Ceux qui espéraient que la suite nous montrerait Joker semant le chaos dans les rues en seront pour leurs frais. "Folie à deux" se cantonne essentiellement à deux lieux : l'asile et le tribunal. Entre quatre murs, il y a peu d'action, et le film en est réduit à un psychodrame en huis clos » déplore Vanity Fair, pour qui cette suite avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga est « une farce lugubre qui se dérobe à toute interprétation » présentant un choix scénaristique « étonnamment fade ». Le journaliste Richard Lawson salue toutefois l'interprétation de Lady Gaga tout en déplorant que son personnage soit « totalement sous-exploité ». Le Monde sort lui aussi dubitatif de la séance, évoquant « un show inégal » : « L'alchimie fonctionne, mais pour le reste, on trouvera peu d'inventions dans ce spectacle un poil mièvre et longuet ». Sur Metacritic, "Joker : Folie à deux" récolte une note moyenne de 54/100 basée sur 23 critiques internationales.

Lady Gaga crève l'écran dans l'époustouflant «Joker : Folie à deux».Réalisée par Todd Philipps, tandis que Joaquin Phoenix campe à nouveau le Joker, cette suite est une vraie comédie musicale dans laquelle la chanteuse nous en met plein la vue➡️ https://t.co/zn0dsuwuBM pic.twitter.com/rIoqtqcptF

— Le Parisien (@le_Parisien) September 4, 2024

"Lady Gaga crève l'écran"

Le parti pris d'intégrer des séquences musicales pour « donner aux personnages une façon d'exprimer ce qu'ils ont à dire », comme l'a indiqué Lady Gaga durant la conférence de presse, semble dérouter. « Le concept est audacieux. Le genre de concept qui demande d'être exécuté de manière audacieuse. Et dans ses grandes lignes, cela n'est pas le cas dans ce film » estime Variety. Mais d'autres revues sont plus enthousiastes comme le NME, qui accorde à ce Joker quatre étoiles sur cinq et a adoré la sélection des chansons interprétées sur grand écran, essentiellement portée sur des standards des années 50 qui reflètent « les états émotionnels et mentaux des personnages », comme "For Once In My Life" ou... "Ne me quitte pas" de Jacques Brel, dans sa version en anglais "If You Go Away".

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Bien que mitigées, toutes les critiques s'accordent à chanter les louanges des performances « époustouflantes » des deux acteurs. « Lady Gaga crève l'écran » pour Le Parisien, « elle engendre une alchimie manifestement folle avec Joaquin Phoenix » note le NME. « C'est une charge de diva » assure le Guardian, qui pose la question : « Se pourrait-il que sa Harley Quinn revienne dans sa propre aventure ? ». Désormais, c'est aux cinéphiles de se faire leur propre avis : le film sortira le 2 octobre dans les salles obscures françaises.