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Indochine : Gilets jaunes, écologie... Nicola Sirkis exprime ses inquiétudes

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
L'actualité de ces derniers jours ne laisse personne indifférent. Dans un entretien accordé au quotidien Ouest-France, Nicola Sirkis livre ses réflexions sur le mouvement social des Gilets jaunes et le retard écologique pris par la France : "On entend un discours qui exprime un mal-être profond".
Crédits photo : Capture d'écran Ouest-France
Avec l'importante mobilisation des Gilets jaunes dans un week-end marqué par de nombreux débordements à Paris et en province, l'actualité sociale est brûlante. Plusieurs artistes, à l'instar de Brigitte Bardot, Jul, Jean-Michel Jarre ou Franck Dubosc, ont pris la parole dans les médias pour annoncer leur soutien à ce mouvement populaire symbole d'une France fracturée. « Je suis très respectueux de leur cause. Je suis ça avec tristesse et frustration (...) A part faire un joli disque, qui fasse oublier leurs problèmes, je ne sais pas quoi faire pour eux. Leur mouvement est compréhensible » estime notamment Michel Polnareff. Dans un entretien exhaustif accordé à Ouest-France, Nicola Sirkis évoque sans détour son ressenti face à cette crise, entre inquiétude et lucidité. Le chanteur d'Indochine, toujours engagé comme le prouve le dernier album "13" écoulé à 380.000 exemplaires, affirme comprendre les Gilets jaunes « sur le fond oui, sur la forme non ». « Nous sommes face à des gens désespérés. Mais aussi des gens envieux qui en veulent aux plus riches qu'eux. Aujourd'hui, on entend un discours qui exprime un mal-être profond mais aussi des discours qui ne vont pas faire avancer les choses. J'ai entendu une dame dire : "Macron a une piscine, j'en veux une aussi"... » déclare l'artiste.

"La colère sincère se mue parfois en gestes violents"


Nicola Sirkis fait part de ses réserves sur ce qu'il estime être une « période insurrectionnelle ». « Il ne faut pas oublier que nous vivons dans un pays où l'État assure beaucoup de services. Il y a des hôpitaux, des pompiers, des policiers, tout cela coûte cher et il faut bien le payer. Et puis, voir l'extrême droite récupérer cette colère pour en tirer parti politiquement, c'est navrant et cela décrédibilise le mouvement. La colère sincère se mue parfois en gestes violents vraiment flippants. À quoi ça sert de cracher sur un type parce qu'il roule en Mercedes » déplore l'interprète de "Un été français", alarmé par la tournée violente que prend cette contestation, qui appelle à la démission du président. Pour Nicola Sirkis, il faut « respecter les principes de la démocratie » : « On ne peut pas dire : je n'irai pas voter et après contester le résultat d'un vote légal de citoyens qui sont allés aux urnes. On ne mesure plus assez la chance que nous avons de vivre dans un pays comme le nôtre. Dans d'autres nations beaucoup moins plaisantes, ce genre de mouvements serait réprimé beaucoup plus durement ».

"On atteint les limites du système"


Alors que la flambée du prix de l'essence cristallise toutes les crispations, Nicola Sirkis reconnaît qu'il existe un vrai problème concernant la transition écologique en France. « On parle d'écologie aux gens mais ils sont empêtrés dans leurs problèmes du quotidien. Aujourd'hui, on leur conseille d'acheter une voiture électrique. Ils n'en ont pas les moyens. Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais il me semble que si les lobbys pétroliers n'avaient pas été aussi forts, l'industrie automobile se serait tournée beaucoup plus tôt vers la construction de véhicules propres et on n'en serait pas là » se désole-t-il. Il y a urgence sur la question du réchauffement climatique : « On atteint les limites du système. On est en droit de se demander quel avenir et quelle planète on va laisser à nos enfants... Est-ce qu'ils ne vont pas mourir de chaud ? En France, on commence à prendre conscience de tout ça. On voit les ressources en eau diminuer, les températures grimper, les phénomènes climatiques devenir de plus en plus extrêmes. Pourtant, il existe un véritable frein au changement. Les Français acceptent l'idée de faire bouger les choses collectivement, mais égoïstement, on n'aime pas changer nos habitudes ».

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Alors que le "13 Tour" bat son plein, lui-même admet que limiter son impact sur l'environnement est un défi de tous les jours : « C'est toujours compliqué de faire des petits gestes au quotidien et en même temps de faire fonctionner une entreprise. Pour les tournées d'Indochine, on a quatorze camions sur la route... Mais cela crée des emplois et fait vivre des gens ». Optimiste, Nicola Sirkis aimerait croire que tout n'est pas perdu. « Le réchauffement climatique est un problème mondial. Je suis très inquiet pour les pays du tiers-monde qui croulent sous la pollution et qui sont les premières victimes du réchauffement climatique. Je pense, notamment, à ce qui se passe au Bangladesh... La sonnette d'alarme a été tirée. J'espère qu'il n'est pas trop tard » conclut-il.
Plus d'infos sur leur site internet officiel d'Indochine et leur page Facebook.
Écoutez et/ou téléchargez le dernier album d'Indochine sur Pure Charts.

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