Eurovision

Crédits photo : Bestimage
Le 18 mai prochain, Bilal Hassani s'envolera à Tel-Aviv en Israël pour représenter la France à l'Eurovision 2019 avec son hymne à la tolérance "Roi". Mais son sacre dans l'émission "Destination Eurovision" s'est accompagné d'un déferlement de haine, à tel point que l'association Urgence Homophobie a déposé plainte pour l'aider à se défendre face aux nombreuses insultes homophobes et aux menaces dont il fait l'objet. « Lâchez-moi, laissez-moi tranquille, laissez-moi vivre s'il vous plaît. Je suis un être humain comme un autre, et, eux, me prennent pour un objet… Leur punching ball. Laissez-moi profiter d'un moment magique, je réalise le plus beau rêve de ma vie » a invité Bilal Hassani, las d'être pris pour cible. Du côté de l'Italie, Mahmood est en train de subir un traitement similaire. A 26 ans, ce rappeur italo-égyptien a remporté samedi dernier le festival de Sanremo, une véritable institution qui bat chaque année des records d'audiences en Italie et qui a déjà révélé dans le passé Eros Ramazzotti, Laura Pausini ou Toto Cutugno. Il a donc gagné, comme le veut le règlement, le droit de représenter son pays à l'Eurovision. Sauf qu'une vive polémique entache sa victoire.

Découvrez "Soldi" de Mahmood :

Un ministre pas vraiment emballé

Avec son titre "Soldi", mélangeant rap et sonorités orientales, Alessandro Mahmood n'a reçu que 20,9% des suffrages du public lors de la finale de la sélection, loin derrière le groupe Il Volo (30,2%) et surtout Ultimo, le grand favori, qui a récolté 48,8% des votes. C'est grâce aux jurés et aux journalistes que l'artiste a pourtant décroché la première place du classement lors du sprint final. De quoi s'attirer les foudres des internautes... et même des membres du gouvernement ! A l'issue du résultat, Matteo Salvini, le très controversé Ministre de l'Intérieur, n'a pu s'empêcher d'exprimer sa déception sur les réseaux sociaux. « Mahmood… Mais… La plus belle chanson italienne ?! Moi, j'aurais choisi Ultimo, et vous qu'est-ce que vous dites ? » a-t-il écrit. Beaucoup voient dans cette réaction la manifestation des opinions politiques du leader du parti d'extrême droite, car la chanson de Mahmood contient quelques passages en arabe. En conférence de presse après son triomphe, ce dernier s'est senti obligé de préciser : « Je suis italien, né et grandi à Milan, italien à 100% ». La présentatrice vedette Elisa Isoardi, ancienne compagne de Matteo Salvini, s'est pour sa part félicitée que le sacre du chanteur soit « la démonstration que la rencontre de cultures différentes génère la beauté ».

Reste à savoir si la polémique aura raison de la candidature de Mahmood. Dans les colonnes de La Stampa, le jeune artiste a admis qu'il songeait peut-être à renoncer. « Je ne sais pas, nous devons y penser (...) Nous avons vu combien de travail cela requiert et nous voulons bien réfléchir » a-t-il fait savoir, encore indécis.

#Mahmood............... mah............La canzone italiana più bella?!?Io avrei scelto #Ultimo, voi che dite?? #Sanremo2019 pic.twitter.com/jpflaSLF7c

— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 10 février 2019