Christine and the Queens

Crédits photo : Abaca
Christine and the Queens vient de passer une année formidable, grâce à l'explosion de sa carrière avec la parution de son premier album "Chaleur humaine". Grâce à ses tubes "Saint Claude" ou "Christine", la chanteuse française a séduit 400.000 Français et est la Reine des festivals cet été. Plébiscitée par Madonna ou Lorde, l'interprète de "Paradis perdus" tente actuellement une percée aux Etats-Unis. De quoi prendre la grosse tête ? « Je ne pense pas. J'ai un côté très perfectionniste, travailleuse, qui fait que je ne me trouve jamais à la hauteur. Ça m'a déjà donné des envies de fugue… Mais le jour où j'aurai l'impression d'être à ma place, peut-être que je n'aurai plus rien à dire » a-t-elle confié à Ouest France, dans une interview bilan.

"Christine rêve d'être une star américaine"

L'occasion pour Héloïse Letissier de dévoiler les coulisses de son rêve américain. « Ce que j'aime chez les Américains, c'est le côté machine de guerre. Beyoncé en est une. Je l'admire pour ça » a d'abord déclaré Christine and the Queens, toujours en quête d'un idéal. « Je n'en serai jamais une. C'est la clé de mon personnage. Christine & The Queens rêve d'être une star américaine, indestructible, à toute épreuve. Mais elle est européenne, petite et un peu maladroite. C'est peut-être ce mélange-là qui plaît aux gens » a-t-elle expliqué. Pourtant, « il s'est passé des choses un peu folles » ces derniers mois pour elle : « J'ai pu rencontrer le chanteur Christophe, l'une de mes idoles. S'il veut m'inviter sur son prochain album, pas de problème. (...) J'ai aussi eu la chance d'être très bien accueillie par les médias. Et j'ai obtenu deux Victoires de la musique. Mes parents ne s'en sont pas remis ».

Un nouvel album plus funk

Même son showcase devant Hillary Clinton n'a visiblement pas eu raison de l'humilité de Christine and the Queens, dont le premier album retravaillé pour le continent américain sortira en octobre. « Il y avait aussi Naomi Campbell. C'était un événement mondain. J'ai joué deux titres qu'Hillary Clinton a écoutés attentivement. Moi, j'étais dans le déni. Je me disais : « Tu n'es pas ici, tu es dans ta chambre ! » Comme ça, je n'étais pas trop stressée ». Une aventure à tenter même si l'artiste se montre réservée sur l'Amérique « contrastée et très conservatrice sur certains points ». « On sent du racisme, du sexisme » a-t-elle même lancé, avant d'évoquer la création de son prochain album « plus pêchu, plus funk ». « Il avance. J'écris sans difficulté. Je suis plutôt impatiente. J'aime aussi l'idée d'inviter des gens que j'admire dans un disque très choral. Mais je ne sais pas encore » a teasé Christine, sans s'épancher.

"Le climat en France est tendu"

Elle qui a pris la parole lors de la relaxe des policiers mis en cause dans la mort de Zyed et Bouna ou qui a soutenu la nageuse française Mélanie Hénique après une agression homophobe ne se sent pas encore prête à s'engager dans ses chansons. « Je trouve ça difficile, de belles chansons engagées. Pourtant, le climat en France est tendu. Moi, je suis dans le divertissement, pas politicienne. En même temps, je pense à Balavoine, grand artiste de variétés qui pouvait parler de la jeunesse sur un plateau télé. Il n'y a pas tant de Balavoine aujourd'hui. Alors je m'interroge, avec mes envies d'égalité, de fraternité. Mais avec les réseaux sociaux, quand tu t'engages, tu récupères aussi beaucoup d'agression ». A suivre donc.