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Björk - "Biophilia"
Quatre ans nous séparent de "Volta", le dernier album de Björk. Depuis, la chanteuse était repartie sur son île islandaise pour trouver de nouvelles inspirations. C'est avec des amis, en évoquant le magazine "National Geographic", que les idées se sont mélangées dans sa tête : « J'ai rencontré des gens totalement fous qui ont passé quatre ans en Afrique auprès des lions et des insectes. Au cours dune soirée, après avoir bu un verre de whisky avec eux, j'ai écouté leurs histoires. C'est une des collaborations que je pourrais évoquer » avait-elle déclaré à la presse en début d'année.
"Biophilia" explore létendue infinie de lunivers.
Björk a souhaité placer la nature au centre de son projet, en témoigne son titre "Biophilia", que l'on traduira par l'amour de tous les êtres vivants. Un intitulé qu'il est nécessaire d'envisager à l'échelle de l'univers, et non pas seulement de l'humanité, pour comprendre la portée d'un tel disque. Les morceaux et les thèmes abordés dans "Biophilia" confirment cette première réflexion : "Moon", "Thunderbolt", "Dark Matter", "Solstice", ou encore "Crystalline", premier single envoyé aux radios le mois dernier. A partir de là, plusieurs thématiques émergent : les minéraux sont en bonne position, suivis des forces de la nature et des astres. C'est à partir de ces éléments que Björk a construit ses chansons, cherchant à créer par elle-même des sons qui puissent traduire les images auxquels ils renvoient. Le résultat est bien évidemment digne d'une musique expérimentale, ce que la chanteuse islandaise propose depuis 2004 avec "Medulla". Pour cet opus, Björk s'était uniquement servie des voix pour chacun des sons rythmant ses compositions. Le suivant, "Volta", faisait la part belle aux cuivres, tandis que "Biophilia" mélange quelques cuivres à des percussions et des "outils" à vent dont les instruments ont été spécialement conçus. Peu d'électronique, si ce n'est pour accélérer la cadence, comme c'est le cas à la fin de "Crystalline" et sur les refrains de "Mutual Core". Prenons ce titre comme illustration de cette volonté d'allier le son au texte. En évoquant la dérive des plaques tectoniques, Björk berce l'auditeur avec des instruments à vent, simule les coulées de lave et le tonnerre avec des percussions et des cuivres. Un véritable climat apocalyptique s'instaure !
Visionnez le clip de Björk, "Crystalline" :
D'une certaine façon, c'est de la physique.
« Biophilia célèbre la façon dont le son est présent partout dans la nature. Il explore létendue infinie de lunivers, des systèmes planétaires jusquà la structure atomique. » déclarait Björk au sujet de "Biophilia". D'entrée, "Moon" impose un style : la voix (ou plutôt les voix) de Bjök se crispe(nt). Des contorsions que l'on connaissait déjà mais toujours aussi surprenantes et travaillées. Une dualité naît entre la douceur d'une harpe qui s'oppose à la rudesse de la mélodie uniquement chantée par la partie vocale. "Cosmogony" relate une naissance, puis une mort. On ne sait pas vraiment laquelle, mais on sent le monde en pleine transformation : la mutation, l'évolution. Un mouvement spatial : serions-nous perdus au milieu de la galaxie ? "Dark Matter" se veut plus impressionnant, presque accablant et même terrifiant ! A nouveau le mouvement pour "Hollow" : une onde qui vrombirait presque. "Biophilia" fait des naitre des sensations, et peut-être même des sentiments à son écoute. Chacun pourra y voir ce qu'il veut et les inspirations pourront être variées.
"Biophilia" : le monde de l'image
Chacun des titres de lalbum dispose de son application, le tout étant regroupé sous une application mère nommée "Cosmogony". Présentée dans une galaxie en 3D, chaque application est en réalité un jeu en rapport avec le thème de la chanson, mais surtout loccasion daborder des sujets de musicologie. L'espace et la musique sont liés : le visuel devient indissociable du son. « C'est aussi un projet éducatif conçu pour iPad et iPhone qui devrait faire comprendre facilement la musique à tous, et notamment aux enfants. Je me suis fondée sur les connexions entre la musique, la nature et la science. Des algorithmes ont été imaginés pour transcrire visuellement les sons que propulsent les éclairs, les cristaux ou l'ADN. Tout ce qui, dans la nature, fonctionne par vagues. Quand un son est produit, il provoque une oscillation. Plus il est fort, plus la courbe monte. D'une certaine façon, c'est de la physique. » a-t-elle déclaré à nos confrères de "L'express".
"Biophilia" est donc un album à écouter, et non pas seulement à entendre. Il séduira pour son originalité et cette volonté d'innovation sonore. Sortant des sentiers battus, la chanteuse anticonformiste a réussi encore une fois à créer les bons sons pour traduire sa folie artistique.
La réorchestration symphonique à toujours le vent en poupe en 2011. Après Sting et son opus "Symphonicities" (2010), voilà que Peter Gabriel s'y met en proposant un double-album intitulé "New Blood". Un projet qui n'est pas non plus s'en rappeler le précédent "Scratch My Back" (2010) pour lequel Peter Gabriel proposait douze reprises de David Bowie, Radiohead, Bon Iver, Neil Young et d'autres, sans guitare ni batterie. Un tour de force réussi mais il est certain que le public se lassera de n'avoir que des nouveaux arrangements à se mettre sous la dent.
Il faut effectivement remonter à 2002 pour retrouver un album de chansons originales dans la discographie du Britannique. Depuis "Up", une compilation est sortie en 2003 et le projet "Big Blue Ball" dévoilait des titres plus anciens (2008). Pour "New Blood", Peter Gabriel a de nouveau travaillé avec John Metclafe ("Scratch My Back") et s'est payé les services de Ben Foster pour diriger un orchestre philharmonique de 46 musiciens. Sont revisités les morceaux "Don't Give Up", "Darkness", "Solsbury Hill", "Intruder", "Downside Up" et "In Your Eyes", un temps annoncé comme premier single. C'est finalement "Red Rain" qui a été présenté aux radios françaises. Cette chanson est parue pour la première fois en 1986, sur l'album "So".
Écoutez le nouveau single de Peter Gabriel, "Red Rain" :
Peter Gabriel fera également l'actualité au mois de février 2012, plus précisément le 26, date à laquelle The Musical Box se produira à l'Olympia. Ce groupe proposera un spectacle s'appuyant sur l'album "The Lamb Lies Down On Broadway", des archives d'époque et des enregistrements liés à la période. C'est l'album dit "conceptuel" paru en 1974 qui a vu Peter Gabriel quitter Genesis. "The Lamb Lies Down On Broadway" narre l'histoire de Rael, un jeune New-Yorkais d'origine porto-ricaine en voyage dans des mondes fantastiques imaginés par le Peter Gabriel lui-même. Une tournée avait permis de présenter cette uvre au grand public, considérée par certains comme la plus aboutie de Genesis. The Musical Box, qui titre son nom de l'un des titres de Genesis ("Nursery Cryme"), ressort des cartons "The Lamb Lies Down On Broadway". Un projet original !
"What You Want" n'a pas eu l'effet escompté ! Les radios françaises ne se sont pas encore véritablement mises à le diffuser. Dommage ! D'autant que le groupe Evanescence envisage déjà de lui donner un successeur. Pour y faire suite, c'est le tout aussi puissant titre "My Heart Is Broken" qui devrait prochainement être envoyé aux radios. Ne reste qu'à lui souhaiter un destin tout autre, d'autant qu'il portera la sortie du nouvel album éponyme d'Evanescence, désormais dans les bacs. Cependant, "My Heart Is Broken" est bien loin d'en être le titre le plus représentatif de cet opus. Il sera sans doute interprété sur la scène de l'Olympia le 16 novembre : Amy Lee et ses amis s'y produiront pour un concert unique en France, annoncé sold out.
Écoutez le nouveau single d'Evanescence, "My Heart Is Broken" (radio edit) :