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"Volver" : Benjamin Biolay s'émancipe sur un album passionnant (CRITIQUE)

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Un an après la sortie de "Palermo Hollywood", Benjamin Biolay publie enfin l'album "Volver", la suite de son périple argentin. Critique !
Crédits photo : DR
Il fallait être à la hauteur de "Palermo Hollywood", qui a conquis public et critique. Challenge relevé pour Benjamin Biolay, pour qui tout semble si simple. Même si chaque mot est pesé, chaque arrangement soigné, le doute viscéral qui l'habite laisse finalement place à des évidences. Sur "Volver", Benjamin Biolay évoque ses tourments, le temps qui passe, ses addictions, ses faiblesses. Et c'est encore une fois ce qui rend ce disque passionnant. « La vie n'aime pas qu'on la regarde dans les yeux » chante-t-il sur la piste d'ouverture, qui donne son nom à l'album. Pourtant, avec une honnêteté rare, Benjamin Biolay est face à lui-même sur ce titre vibrant où, s'il regarde en arrière, évoque plus que jamais celui qu'il est aujourd'hui.

Biolay prend des risques


La force de Benjamin Biolay sur ce "Volver" réside dans ses multiples facettes. On retrouve évidemment tout le long du projet les influences de son périple à Buenos Aires, comme sur le désespéré "L'alcool l'absence" et surtout "Mala Siempre", l'un des meilleurs morceaux de l'album. Sa voix chaude de crooner maudit percute le refrain sous autotune et tourbillonnant de La Mala Rodriguez, nous entraînant alors dans un trip vertigineux où les accordéons nous font tourner la tête. Et comment passer à côté du fiévreux "Pardonnez-moi", enregistré avec Miss Bolivia ? Benjamin Biolay nous fait ses adieux pour mieux aller se perdre dans la chaleur des nuits incendiaires argentines. Mais au-delà de ses sonorités ardentes, l'artiste modernise au passage son répertoire, quitte à brouiller les pistes et perturber ses fidèles.




Sublimé par ses violons fous et ses arrangements (notamment sur le final, magique), "Roma (amor)" avait déjà surpris avec la présence du tandem rap Illya Kuryaki and The Valderramas, comme un joli pavé dans la mare. Peu importe pour Biolay qui pousse le curseur encore plus loin sur "Hypertranquille", où noyé dans l'autotune, l'artiste se la joue PNL. Déroutant et un peu bancal ? Clairement, mais avec sa classe innée, étrangement, ça passe. Tout passe. Surtout que sur le reste de "Volver", Benjamin Biolay revient justement à ce qu'il sait faire de mieux : des chansons torturées, passionnelles, fougueuses, insolentes, avec toujours ses fêlures en fil rouge. L'une des plus belles preuves ? "Encore encore", duo sexuel, brûlant et électrique avec Chiara Mastroianni, qui dynamite ce disque en moins de cinq minutes.

Si l'enrobage reggae de "Ça vole pas haut" ne sauve pas ce titre pas vraiment captivant et que "Le nuage" peine à prendre de la hauteur, Benjamin Biolay aligne les titres émotionnellement intenses comme "Arrivederci", bouleversant, "Happy Hour", troublant de beauté et sublimé par la voix en écho de Catherine Deneuve, "Sur la comète", si simple mais si forte, et "La mémoire". Dans le sillage de "Ton héritage", cette chanson entre déjà au panthéon des plus belles propositions de Benjamin Biolay. Frissons garantis.

La mélancolie dans les veines, Benjamin Biolay nous invite à tourner la page de son périple en Argentine le temps de 15 pistes, comme 15 polaroïds dans un carnet de voyage. S'il sort parfois de sa zone de confort, le chanteur vise souvent juste. Un très beau disque.
Pour en savoir plus, visitez benjaminbiolay.com, ou son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album de Benjamin Biolay sur Pure Charts.

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