Ariana Grande

Crédits photo : Bestimage
Hier soir à Paris, il flottait un étrange parfum d'émotion. Deux semaines après l'attentat de Manchester, Ariana Grande scellait ses retrouvailles avec son public pour la première fois. On imagine à peine le traumatisme qu'a dû vivre l'artiste, ni quel courage elle a su déployer pour remonter sur scène et reprendre le cours de son "Dangerous Woman Tour" dans ces circonstances. Personne ne lui en aurait voulu d'annuler l'intégralité de sa tournée après cette tragédie. Mais comme elle l'a rappelé avec des mots si justes, « nous ne laisserons pas la haine l'emporter ». The show must go on.

Sur les coups de 21h15, c'est sous un assourdissant mélange de cris d'excitation et de fureur de vivre, comme une réponse à son appel, qu'Ariana Grande débarque sur la scène de l'AccorHotels Arena avec ses danseurs. Munie d'un bustier noir et de bottes de lolita, la chanteuse scande « We gonna be alright » mais ne semble pas saisir la portée symbolique de ces paroles. En mode automatique, elle déroule son show et ses tubes ("Everyday", "Let Me Love You") à une cadence infernale, sans glisser un mot à la foule ou presque. La machine est huilée mais la froideur clinique. Le manque de décor n'aide pas, ni l'absence des musiciens sur scène. Ariana Grande est là sans vraiment l'être.

"Celle-là est pour mes 22 anges"

Est-ce l'enjeu qui tétanise l'idole des jeunes ? C'est très probable. Car après 40 minutes déroutantes, la chanteuse baisse enfin sa garde au moment d'interpréter "One Last Time", chanson devenue le symbole de la solidarité du Royaume-Uni face à l'adversité. « Celle-là est pour mes 22 anges » glisse une Ariana Grande terriblement émue avant même de chanter. Il lui sera Impossible de l'interpréter en entier. La voix brisée, les larmes aux coins des yeux, la popstar laisse ses fans se charger de rendre le moment unique. A l'unisson. A partir de là, un tout autre spectacle se dessine. Les musiciens font enfin leur apparition sur scène. Libérée d'un poids, Ariana Grande irradie de talent et pousse sa voix de diva dans ses derniers retranchements, révélant alors son vrai potentiel. Enfin un véritable concert de pop, dans toute sa démesure et son euphorie ! Sur le tube "Side to Side", bienvenue dans une salle de sports peuplée de mâles aux muscles saillants. Mutine, Ariana Grande joue avec les apollons, les séduit avec des regards, les domine avec ses talons aiguilles... Une vague de chaleur se répand dans Bercy. "Bang bang" : les coeurs s'emballent.

La fureur de vivre

Toute la seconde partie du show nous fait oublier les débuts hésitants. Les tubes "Love Me Harder", "Break Free" ou "Problem", remixé à la sauce électro, sont repris en choeur deux fois plus fort. Sur "Leave Me Lonely", la ballade "Moonlight" ou "Thinking Bout You", ce sont les qualités d'interprète d'Ari qui forcent l'admiration. Surprise : son petit ami, le rappeur Mac Miller, débarque pour un duo sur "The Way", son premier hit, puis "Dang". Avec à la clé un baiser volé qui fait rugir les fans aux oreilles de chats et de lapins. Avant le brûlant "Into You", la chanteuse tient à rendre à nouveau hommage aux victimes de l'attentat de Manchester. Les mains posées sur son micro, elle entonne "Somewhere Over The Rainbow" comme si elle n'avait vécu que pour cet instant. Silence de plomb. Frissons garantis. Un dernier rappel avec les reflets rock de "Dangerous Woman" et Ariana Grande s'éclipse sous un tonnerre d'applaudissement. Défi relevé avec brio !

CHAUD DEVANT ! @ArianaGrande fait grimper la température avec #SideToSide 🔥 #DangerousWomanTour pic.twitter.com/6RiTHMdQ8W

— Pure Charts.fr (@purecharts) June 7, 2017