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Patrick Fiori écoeuré par la fermeture des rayons culturels : "Une vision inacceptable"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Comme ses collègues artistes, Patrick Fiori est en colère contre la décision du gouvernement de fermer les rayons culturels dans les grandes enseignes, qui fragilise un secteur déjà durement touché. "Mon cri de guerre passe par la musique" explique le chanteur, qui se confie à Pure Charts.
Crédits photo : Eric Vernazobres
Des salles de spectacle fermées, un été sans festival, des reports en pagaille et des albums repoussés. 2020 aura plongé l'industrie de la musique, et le secteur culturel au sens large, dans une crise économique sans précédent. Un rapport publié par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac) chiffre à 3,5 milliards d'euros les pertes de revenus des créateurs du monde entier en cette année noire. Et la récente fermeture des rayons culturels dans les grandes enseignes, décrétée par le gouvernement de Jean Castex sur le territoire français afin de respecter « l'équité » avec les petits commerçants durant le confinement, a eu l'effet d'un électro-choc. De M. Pokora à Vitaa en passant par Benjamin Biolay, Clara Luciani, Calogero ou Marina Kaye, artistes et producteurs multiplient les appels pour inciter le ministère de la Culture à faire marche arrière. « Ça me crève le coeur de voir le fruit de plusieurs années de travail et de sacrifices recouverts d'une bâche comme une vieille pièce de bagnole bonne pour la casse (...) Les décisions du gouvernement à l'égard des gens qui font notre culture, notre joie et notre fierté sont injustes et injustifiées. Et notre monde va terriblement en souffrir » a notamment confié Amel Bent, résumant le sentiment de détresse de toute une industrie à l'arrêt.

"On nous pousse dans nos retranchements"


Quelles solutions pour sauver le monde de la culture ? Une idée séduit de plus en plus les artistes éloignés de la scène : proposer des concerts virtuels moyennant un tarif unique. Ce soir, Patrick Fiori sera l'une des premières figures populaires française à tenter l'expérience en direct de l'Apollo Théâtre de Paris. Un événement pensé pour réchauffer le coeur de ses fans en cette période morose mais aussi pour soutenir ses amis musiciens en grande difficulté. « J'ai envie de chanter pour les gens mais aussi de penser aux intermittents du spectacle. J'essaie de trouver des solutions quand on se dit "c'est pas possible" (...) Bien sûr la situation est compliquée pour les chanteurs, mais pour les gens qui font ce métier-là dans l'ombre, pour ceux qui nous mettent en lumière, c'est une horreur. Si cette idée-là fonctionne, peut-être que ça sera une manière provisoire de faire vivre les intermittents du spectacle » confie l'interprète de "J'y vais" dans une interview à paraître bientôt sur Pure Charts.

Comme ses confrères, Patrick Fiori peine à comprendre les décisions prises par les hautes sphères. « La situation actuelle, je ne la vis pas bien. C'est pour ça que j'essaie de trouver des solutions à mon échelle. Plus on nous pousse dans nos retranchements, plus on nous met dans un coin, plus on va se faire entendre » assure le chanteur, très contrarié, qui veut faire passer son « cri de guerre » par la musique. Il rappelle à juste titre qu'il est possible de soutenir les artistes et leurs équipes malgré le contexte : « Le "click and collect" existe, ne l'oubliez pas ! Que ce soit dans les grands magasins ou les petits commerçants, par internet, on peut encore commander des CDs ».

"Je suis de ceux qui trouvent des solutions"


Ces derniers jours, les images des étalages de grandes surfaces recouverts de film plastique ont fait le tour des réseaux sociaux. Et elles ont aussi choqué Patrick Fiori, qui a pu lui même constater le sort réservé à la culture de ses propres yeux : « Je suis allé faire mes courses comme tout le monde avec ma dérogation dans les magasins. Je vous jure, quand j'ai vu les disques et les livres bâchés, ça m'a retourné la tête. Je me suis dit : "ce n'est pas possible". C'est une vision inacceptable. On est tous dans la merde ». S'il est inquiet pour l'avenir de l'écosystème musical, Patrick Fiori n'est pas du genre à baisser les bras. Combattif, il s'est démené pour monter ce projet de concert virtuel en quelques jours à peine. « Je ne suis pas de ceux qui se plaignent, je suis de ceux qui trouvent des solutions (...) Ce rendez-vous là peut exister au travers de ces outils : profitons-en » rappelle-t-il, impatient et heureux de sceller ses retrouvailles avec les spectateurs : « Ce sera une première pour le public et pour moi, une histoire toute nouvelle et toute neuve qu'on vivra ensemble ». En attendant sa prochaine tournée, si les conditions le permettent.
Pour en savoir plus, visitez patrickfiori.net, ou le Facebook officiel de Patrick Fiori.
Écoutez et/ou téléchargez le nouvel album de Patrick Fiori, "Un air de famille".

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