Patrick Bruel

Crédits photo : ABACA
C'est un véritable bras de fer qui oppose désormais Patrick Bruel et le Front National. Tout comme Yannick Noah, le chanteur de "Casser la voix" s'est insurgé contre la victoire du parti de Marine Le Pen dans plusieurs villes françaises lors des élections municipales en mars dernier. Lors d'un entretien accordé au magazine Tecknikart (8 avril), l'artiste a affirmé qu'il refuserait d'aller jouer dans les villes ayant basculé, comme Fréjus et Hénin-Beaumont. « Même si je peux comprendre que des électeurs désespérés répondent à un discours populiste, je ne veux pas me produire devant une institution dont je méprise l'idéologie » a-t-il expliqué.

"On fera une fournée la prochaine fois"

Il y a deux jours, Jean-Marie Le Pen, s'en est pris à tous les artistes ayant comme lui protesté face à la montée du FN, notamment Madonna, qui s'est dite indignée aux lendemains des élections européennes. « Pour avoir de belles roses il est nécessaire de mettre du purin aux pieds. Alors "le vieux Bidoche" [Guy Bedos], "la vieille Maldonna" [Madonna] ont participé à l'exercice de façon orale » a lâché l'ancien numéro du Front National, dans une interview vidéo repérée par le Lab d'Europe 1. « Monsieur Noah s’était engagé à ne plus chanter en France si le Front national arrivait en tête de l’élection… Cochon qui s’en dédit » a-t-il ajouté, avant de conclure à l'adresse de Patrick Bruel : « On fera une fournée la prochaine fois ».

Un message qui n'est pas passé inaperçu aux yeux des Français, dont certains ont fait le rapprochement avec une ancienne déclaration de Jean-Marie Le Pen qui lui avait valu d'être condamné à une amende d'1,2 millions de francs en 1991. Celui-là avait qualifié les chambres à gaz de de « point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ».

"Faute politique"... C'est tout ? Rien de moral, de philosophique, d'éthique"

Directement visé, Patrick Bruel a réagi à ces déclarations dans un message posté sur Facebook, rappelant que plus de 6 millions de personnes ont été exterminées par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. « Il ne fait que montrer une fois de plus son vrai visage et celui du FN. Non je suis triste pour la mémoire de plus de six millions de gens. Triste pour une république qui se bat pour imposer ses valeurs depuis la libération et qui perd ses repères ». Face au tollé médiatique, Marine Le Pen est sortie de sa tanière pour tenter de récupérer la main, qualifiant les déclarations de son père de « faute politique » lors d'une interview accordée au Figaro. Une expression qui ne plaît guère à ce dernier. En effet, à l'antenne de RMC, Jean-Marie Le Pen a assuré que la « faute politique » était de « s'aligner sur la pensée unique ».

Aux prémices d'une guerre interne au sein du Front National, Patrick Bruel a de nouveau pris la plume ce matin pour critiquer la contre-offensive de Marine Le Pen. « "Faute politique"... C'est tout ? Rien de moral, de philosophique, d'éthique, de mémoriel... Donc aucune critique sur le fond ! » a-t-il lâché sur son compte Facebook, avant de proposer l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN : « Exclu d'exclure son président "d'honneur ", celui qui a fondé et conduit le FN là où il est ? Et pourtant... Épine dans le pied de Marine Le Pen et de ses lieutenants ». Patrick Bruel ne semble pas en avoir terminé avec la famille Le Pen puisque son message se termine par « A suivre... »...

[credit]Crédits photo : capture d'écran Pure Charts / Facebook de Patrick Bruel[/credit]