Patrick Bruel

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Patrick Bruel est de retour, six ans après avoir chanté "Des souvenirs devant". L'interprète de "J'te le dis quand même" délivrera le 26 novembre son septième album dont le premier extrait, éponyme, a été dévoilé hier sur son site internet officiel. Premier avant-goût de ce qui nous attend, même si le chanteur avoue humblement que l'album n'est pas tout à fait terminé, "Lequel de nous" annonce la couleur de ce nouveau disque avec une première lecture évidente - l'histoire d'un questionnement amoureux -, pour passer sur le terrain politique en évoquant la stigmatisation des communautés.

Ecoutez un extrait du titre "Lequel de nous" de Patrick Bruel :

Un titre "aux accents pop-rock épiques, pas loin de Coldplay"

C'est donc entre l'amour et le politique, entre la romance et le fait de société que le chanteur nous bercera et nous invitera à réagir. "Lequel de nous" devrait donc être un disque dans la continuité des précédents et davantage ancré dans le temps. C'est en tout ce que révèle l'interview accordée par le chanteur au Parisien. Dans son édition du 19 octobre, le quotidien dévoile quelques titres et l'ambiance de ce nouveau disque. Il comportera notamment la chanson "Ou es-tu ?", aux accents « pop-rock épiques, pas loin de Coldplay » selon le journal. Pour celle-ci, l'artiste a décidé d'incarner le mari d'une reporter de guerre. « Cela m'est venu pendant des concerts de soutien aux journalistes pris en otage comme Florence Aubenas. Je rencontrais toujours leurs proches et je me demandais comment ils vivaient une telle situation » a-t-il confié au Parisien. Plus surprenant encore, Patrick Bruel s'aventure sur le terrain du rap avec un duo chanté avec un artiste hip-hop ("Mots d'enfants").

Il entre dans la peau d'un détenu au parloir demandant à son fils de ne pas grandir trop vite à travers un autre morceau : « Cette chanson est née après "Le prénom", dans une maison d'arrêt. A l'issue de la projection, il y a eu des questions sur le film. Puis un détenu m'a demandé : "Et vous, qu'est-ce que vous pensez de nous ?". J'ai compris ce jour-là la dimension humaine de la prison avec des individus et des histoires » a-t-il expliqué au quotidien. L'influence de ses dernières expériences, au théâtre comme au cinéma, se fera donc sentir sur cet album. « Ces six ans d'absence n'ont pas servi à rien. Je ne pense pas que j'aurais pu écrire cela il y a quatre ou cinq ans. Je ne pense que j'aurais même pu les écrire il y a six mois » affirme Patrick Bruel. Il s'empresse donc de terminer son disque, travaillant dans l'urgence : « Urgence rime avec nuits blanches ». Patrick Bruel a enregistré hier cinq titres à Londres, aux Air Studios avec le London Symphony Orchestra.

"Qui veut-on être ? Comment se situe-t-on dans cette société ?"

"Lequel de nous" posera plusieurs questions : « Qui veut-on être ? Comment se situe-t-on dans notre société ? Cet album veut s'approcher le plus possible des gens sans avoir peur du miroir qu'ils renvoient. Mettre de l'huile sur le feu n'est pas une solution pour rapprocher les gens » dit-il en visant certains hommes politiques, admettant que la présence de Manuel Valls au Ministère de l'Intérieur est extrêmement positive. Pour Europe 1, il a même donné ce matin son avis la taxe à 75% pour les plus hauts revenus : « J'ai eu le sentiment que cela pouvait être contre-productif, que cela pouvait faire peur à certains de nos cerveaux, de nos capitaux ». « Mais je ne veux pas que la chanson se résume à cela » conclut-il pour Le Parisien, terminant pas cette phrase « Je vote... mais dans le secret de l'isoloir ».