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"Tu es ici chez toi" : Patrick Bruel, ému, retourne en Algérie après 60 ans d'exil

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Hier soir sur France 2, Patrick Bruel a montré le carnet de voyage de son récent séjour en Algérie avec sa mère, après 60 ans d'exil. Sur les traces de son enfance, le chanteur, né à Tlemcen, a été très ému de raconter son histoire à Laurent Delahousse : "Je l'avais en tête depuis peut-être toujours".
Crédits photo : France 2
« J'avais trois ans quand je suis parti ». Dimanche soir dans "20h30 le dimanche", Patrick Bruel a ouvert les portes de son intimité pour se replonger dans son passé, à l'occasion d'un séjour marquant en Algérie, là où il est né en mai 1959. Une promesse qu'il avait faite à sa mère, Augusta. C'est donc ensemble qu'ils sont retournés sur leurs terres d'origine. « Je fantasme ce retour, de ma maman et moi dans l'avion, les mains dans les mains, de poser les pieds à Tlemcen » raconte-t-il dans le reportage poignant diffusé sur France 2 : « J'avais besoin d'y aller ». Accueillis avec beaucoup de chaleur, la mère et le fils ont notamment visité l'école Bel-Air, où Augusta exerçait le métier d'institutrice. Patrick Bruel, guitare en main, en a profité pour interpréter devant les enfants ravis son dernier titre "L'instit", en hommage aux éducateurs. Ils sont ensuite partis du côté d'Oran, berceau de la musique raï, avant de faire une dernière halte à Alger, pour honorer la mémoire de l'acteur Roger Hanin ("Navarro") sur sa tombe : « Il était le lien entre les rapatriés et les Algériens ».

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"Je n'aurais jamais imaginé un tel accueil"


Cinq jours qui resteront gravés dans la mémoire de Patrick Bruel, très ému en redécouvrant ces images face à Laurent Delahousse. « Je n'ai évidemment pas conscience, quand je pars à l'âge de 3 ans, quand j'arrive à Argenteuil avec ma mère et qu'elle se met en "paravent", comme je le dis dans une chanson, pour une enfance sans larmes, une enfance très heureuse. Mais il faut se construire sur ce déracinement, sur l'absence du père au début. Mais c'est doux. On avance avec ma mère, et on fait beaucoup de choses ensemble. J'ai cette chance de pouvoir avancer, rencontrer, découvrir la musique, le cinéma, l'art, la littérature, très tôt » a témoigné l'interprète de "Casser la voix" sur le plateau de "20h30 le dimanche", des étoiles plein les yeux en évoquant ce voyage lourd de sens. « Je l'ai en tête depuis peut-être toujours. (...) Il fallait que je fasse la démarche, il fallait que ça devienne une évidence » a expliqué le chanteur, qui a le déclic en écrivant la chanson "Je reviens" sur son dernier album "Encore une fois".

INTERVIEW - Patrick Bruel : "Dans mes albums, il y a toujours un devoir de mémoire"

Sur place, la réaction des Algériens a été au-delà de ses espérances. « J'étais pas inquiet, mais j'aurais jamais imaginé un tel accueil, jamais imaginé la douceur de cet accueil, ces trois mots qu'on a entendus pendant cinq jours : "Bienvenue chez vous", "bienvenue chez toi", "tu es ici chez toi". Et la chaleur des gens, cette incroyable atmosphère, que ce soit sur les marchés, que ce soit à l'école, parce qu'on est allés là où ma maman enseignait, elle a retrouvé sa classe ! On a retrouvé la maison dans laquelle nous habitions, et il y a eu beaucoup de douceur » a confié Patrick Bruel, touché par ces marques d'affection. Une anecdote en particulier lui a réchauffé le coeur. « Quand on a vu la maison de mes grands-parents, la famille qui nous a accueillis était absolument adorable et chaleureuse. La première chose que cette dame a fait, c'était de nous montrer l'acte de vente de la maison. La maison a bien été vendue en mars 1962, elle a fait ça pour nous montrer que la maison a bien été vendue, et pas confisquée ou quoi que ce soit » a-t-il révélé. Une femme croisée dans la rue lui a même chanté "Place des grands hommes" !

Si ce déracinement, à cause de la guerre, a provoqué « larmes et tristesse » parmi les siens, l'artiste a tenu à souligner que sa famille n'était pas dans la rancoeur : « Je n'ai jamais entendu chez mes grands-parents, chez mes oncles, chez ma mère ou mon père, jamais entendu de revanche ou de mots violents. Jamais de haine. Toujours une évocation du vivre-ensemble, du souvenir ».

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