Lio

Crédits photo : Abaca
Lio est de retour dans l'actualité à l'occasion de la diffusion mardi 29 mars sur M6 du téléfilm "Elle m'a sauvée", centré sur les violences conjugales. La chanteuse et comédienne incarne l'avocate d'une femme battue, jouée par Juliette Roudet, dans cette fiction qui fait écho à sa propre histoire. Dans les années 90, Lio était en couple avec un homme qui la violentait, une épreuve douloureuse sur laquelle elle revient dans le nouveau numéro de Gala. « Je prenais en charge aussi la souffrance de cet homme qui était comme moi un exilé. A partir du moment où on reçoit le premier coup, si l'on ne se dit pas "ça c'est intolérable, la limite est franchie, stop !", la violence entre. Elle déferle. Et c'est très difficile de s'en sortir parce qu'il y a un lessivage mental. Il y a tout un travail qui est mis en place pour nous isoler, nous diminuer, nous humilier » témoigne Lio, qui a trouvé la force de partir grâce à ses proches : « C'est ma soeur, Helena [Noguerra], qui m'a beaucoup aidée ».

"Je n'ai pas de trésorerie"

Deux décennies après ce calvaire, Lio a trouvé son équilibre. Célibataire mais entourée d'amour grâce à ses six enfants et son petit-fils (« Ce bébé, c’est vraiment de la joie »), l'artiste aborde son 60ème anniversaire, qu'elle fêtera en juin, avec plus ou moins de sérénité. « Je me sens fragile. Ce n'est pas tant ce qui m'attend et que je connais déjà, c'est-à-dire être davantage confrontée dans mon métier à un "non" qu'à un "oui", qui est difficile, c'est ma capacité à l'encaisser et à le transformer. Je sens mes ressources s'affaiblir… Un peu comme cette Terre. Je fais corps avec Mère Nature ! » plaisante-t-elle pour masquer sa crainte de l'avenir. Si on aurait pu penser que la chanteuse avait pris ses précautions pour se mettre à l'abri du besoin, en vue d'une retraite paisible, il n'en est rien. « Pas du tout. C'est mon prochain gros chantier. Je ne vis pas mal, mais je vis à flux tendu. Je n'ai pas de trésorerie. Je ne me suis jamais occupée de tout ça. Quand je gagnais bien ma vie, d'autres personnes géraient cet aspect-là. Moi, j'ai toujours vécu dans une valise, je ne suis jamais restée plus de trois ans au même endroit. Aujourd'hui, je n'ai même pas un lieu réellement à moi » assure Lio.

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"Je suis très inquiète"

Bohème dans l'âme, l'inoubliable interprète de "Banana Split" n'a jamais su tenir en place et pensé à investir dans la pierre. « Je suis une nomade avec tout ce que ça implique, surtout quand on n'a plus 20 ans, c'est sans doute pourquoi je me sens très fragile. Je n'ai pas d'ancrage. Je suis très inquiète… Je suis une femme inquiète » avoue la chanteuse et ex-jurée de "Nouvelle Star", qui ne peut pas vraiment compter sur ses anciens tubes pour renflouer les caisses. Sur RTL il y a quelques jours, Lio, qui cartonnait dans les années 80 avec "Les brunes comptent pas pour des prunes" ou "Fallait pas commencer", révélait toucher une maigre somme grâce aux chansons qui ont fait son succès. « Je ne les ai pas signées, je suis interprète, c'est pas du tout pareil. Ce sont ceux qui écrivent la chanson, les auteurs et les compositeurs, qui, eux, ont une rente à vie » a expliqué l'artiste, qui perçoit « un tout petit peu » d'argent grâce à l'ADAMI (Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes, ndlr) créée par Jack Lang. « Mais je gagne quoi par an à l'ADAMI ? Entre 5.000 et 12.000 euros, dépendant des années » a-t-elle expliqué, sans langue de bois.