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mercredi 22 mai 2024 16:11
"Impossible de trouver des personnes normales" : l'Eurovision atomisée par le président turc
La victoire de Nemo, artiste suisse non-binaire, à l'Eurovision 2024 suscite une levée de boucliers. Après Ségolène Royal ou le rappeur Rohff, le président turc Recep Tayyip Erdoğan s'en prend à son tour au concours, qu'il décrit comme de la "corruption sociale".
![]() Dix jours ont passé depuis la fin de l'Eurovision, pourtant la polémique reste toujours aussi vive. Si certains candidats ont balancé sur l'ambiance « horrible » en coulisses en raison des tensions avec la délégation israélienne, les critiques se portent aussi sur Nemo. L'artiste non-binaire suisse a remporté le concours avec sa chanson "The Code", qui casse justement les codes, avec son univers à mi-chemin entre rap, baroque et comédie musicale. Au lendemain de la finale, Ségolène Royal a atomisé « un concours de laideur et de vulgarité » : « Il faut espérer que pas un euro d'argent public ou européen ne soit allé à cette farce lugubre. (...) La culture, la musique et l'Europe doivent se respecter sinon personne ne les respectera plus ». Même son de cloche chez le rappeur Rohff : « L'Eurovision est devenu un concours à celui, celle, les deux ou aucun des deux choquera le plus. (...) C'est devenu le cirque des horreurs. On chercher clairement à remplacer l'homme par la femme et la femme par l'homme ». "Cette compétition honteuse"Aujourd'hui, c'est au tour d'une autre personnalité politique d'envergure mais controversée de prendre la parole contre l'Eurovision : Recep Tayyip Erdoğan. Lors d'un discours prononcé au cours d'une réunion avec son gouvernement, le président turc estime que cet événement européen d'envergure menace les valeurs traditionnelles familiales et encourage « à neutraliser le genre ». Il pointe notamment du doigt des candidats qu'il décrit comme des « Chevaux de Troie de la corruption sociale » : « Dans un tel événement, il est presque devenu impossible de rencontrer des personnes normales ». Des critiques qui, sans le nommer, vise sans aucun doute l'artiste suisse non-binaire Nemo et, dans un moindre contexte, Bambie Thug, autre candidat.e non-binaire qui représentait l'Irlande avec la performance démoniaque de "Doomsday Blue". A LIRE - Eurovision : la candidate d'Israël chante "October Rain", sa chanson interdite au concours « Nous comprenons mieux pourquoi nous avons pris la bonne décision en retirant notre pays de cette compétition honteuse il y a 12 ans » conclut celui qui dirige la Turquie depuis 2014, et dont la politique est répressive envers la communauté LGBTQIA+, pourtant défendue par le concours. Pour rappel, la Turquie a participé 34 fois à l'Eurovision entre 1975 et 2012 et l'a remporté en 2003 avec Sertab Erener et sa chanson "Everyway That I Can". Son retrait de la compétition était dû à un mécontentement suite à des changements de règles dans la compétition. En 2018, Ibrahim Eren, le président de la télévision publique turque TRT, avait vivement critiqué la compétition et la présence de Conchita Wurst. « Nous ne pouvons pas diffuser en direct à 9 heures du soir (...) une personne comme cet Autrichien barbu vêtu d'une robe, qui ne croit pas aux genres et déclare qu'il est à la fois un homme et une femme » avait-il alors déclaré. Podcast
08/06/2024
- Avec sa chanson "The Code", Nemo a remporté l'Eurovision 2024 pour la Suisse. De passage à Paris pour prendre part à la finale de "The Voice", l'artiste de 24 ans se confie à Purecharts sur la symbolique de cette victoire, la représentation des personnes non-binaires, son album à venir et ses liens avec la...
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