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"Impossible de trouver des personnes normales" : l'Eurovision atomisée par le président turc

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
La victoire de Nemo, artiste suisse non-binaire, à l'Eurovision 2024 suscite une levée de boucliers. Après Ségolène Royal ou le rappeur Rohff, le président turc Recep Tayyip Erdoğan s'en prend à son tour au concours, qu'il décrit comme de la "corruption sociale".
Crédits photo : Abaca
Dix jours ont passé depuis la fin de l'Eurovision, pourtant la polémique reste toujours aussi vive. Si certains candidats ont balancé sur l'ambiance « horrible » en coulisses en raison des tensions avec la délégation israélienne, les critiques se portent aussi sur Nemo. L'artiste non-binaire suisse a remporté le concours avec sa chanson "The Code", qui casse justement les codes, avec son univers à mi-chemin entre rap, baroque et comédie musicale. Au lendemain de la finale, Ségolène Royal a atomisé « un concours de laideur et de vulgarité » : « Il faut espérer que pas un euro d'argent public ou européen ne soit allé à cette farce lugubre. (...) La culture, la musique et l'Europe doivent se respecter sinon personne ne les respectera plus ». Même son de cloche chez le rappeur Rohff : « L'Eurovision est devenu un concours à celui, celle, les deux ou aucun des deux choquera le plus. (...) C'est devenu le cirque des horreurs. On chercher clairement à remplacer l'homme par la femme et la femme par l'homme ».

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"Cette compétition honteuse"


Aujourd'hui, c'est au tour d'une autre personnalité politique d'envergure mais controversée de prendre la parole contre l'Eurovision : Recep Tayyip Erdoğan. Lors d'un discours prononcé au cours d'une réunion avec son gouvernement, le président turc estime que cet événement européen d'envergure menace les valeurs traditionnelles familiales et encourage « à neutraliser le genre ». Il pointe notamment du doigt des candidats qu'il décrit comme des « Chevaux de Troie de la corruption sociale » : « Dans un tel événement, il est presque devenu impossible de rencontrer des personnes normales ». Des critiques qui, sans le nommer, vise sans aucun doute l'artiste suisse non-binaire Nemo et, dans un moindre contexte, Bambie Thug, autre candidat.e non-binaire qui représentait l'Irlande avec la performance démoniaque de "Doomsday Blue".

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« Nous comprenons mieux pourquoi nous avons pris la bonne décision en retirant notre pays de cette compétition honteuse il y a 12 ans » conclut celui qui dirige la Turquie depuis 2014, et dont la politique est répressive envers la communauté LGBTQIA+, pourtant défendue par le concours. Pour rappel, la Turquie a participé 34 fois à l'Eurovision entre 1975 et 2012 et l'a remporté en 2003 avec Sertab Erener et sa chanson "Everyway That I Can". Son retrait de la compétition était dû à un mécontentement suite à des changements de règles dans la compétition. En 2018, Ibrahim Eren, le président de la télévision publique turque TRT, avait vivement critiqué la compétition et la présence de Conchita Wurst. « Nous ne pouvons pas diffuser en direct à 9 heures du soir (...) une personne comme cet Autrichien barbu vêtu d'une robe, qui ne croit pas aux genres et déclare qu'il est à la fois un homme et une femme » avait-il alors déclaré.

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