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"Un concours de laideur, de vulgarité" : Ségolène Royal atomise l'Eurovision

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
L'Eurovision 2024 s'est soldé sur la victoire du Suisse non-binaire Nemo, après une édition émaillée par les polémiques. Sur son compte X, Ségolène Royal s'en prend violemment au concours, qu'elle juge "pitoyable" et "vulgaire".
Crédits photo : Corinne Cumming / EBU / Bestimage
Qui l'aurait cru ? Auparavant jugé ringard, l'Eurovision retrouve aujourd'hui ses lettres de noblesses et passionne le public européen, et notamment les Français. Et d'imposantes stars se prêtent au jeu. Ex-leader du très populaire groupe pop anglais Years & Years, Olly Alexander a représenté le Royaume-Uni avec "Dizzy" tandis que Slimane a fait briller la France avec sa ballade "Mon amour", qui a fini à la quatrième place du concours. Lors de son passage vers 23h00, plus de 7,6 millions de Français étaient devant leurs postes à le soutenir : un pic d'audience historique pour l'Eurovision sur le sol français pour un programme regardé en moyenne par 5,3 millions de téléspectateurs. Un score impensable il y a encore quelques années !

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Traversée par de nombreuses polémiques, de la participation d'Israël à la disqualification au dernier moment des Pays-Bas, l'édition 2024 a été aussi marquée par la présence de deux candidats non-binaires : Bambie Thug pour l'Irlande, 6ème grâce à sa prestation satanique sur "Doomsday Blue", et l'artiste suisse Nemo qui, avec sa chanson "The Code" et sa jupe rose, a remporté le concours ! Et l'Eurovision, concours qui met en avant la diversité et la communauté LGBTQ+, n'a pas manqué de performances délirantes, à l'image du duo finlandais Windows95man qui, dans sa mise en scène du morceau "No Rules", a donné l'illusion qu'un des chanteurs était nu comme un ver sur scène. Des prestations aussi décalées que kitschs, c'est un peu le quotidien de l'Eurovision, mais il faut croire que ce n'est pas du goût de tout le monde !

"La culture, la musique et l'Europe doivent se respecter"


Sur le réseau social X, Ségolène Royal a donné son avis assez salé sur l'Eurovision, qu'elle décrit non pas comme « un concours de talent musical, mais un concours de laideur, de vulgarité, de grossièreté, d'exhibitionnisme (sanctionné par la loi mais diffusé à des millions d'enfants et d'ado !!) » : « Il faut espérer que pas un euro d'argent public ou européen ne soit allé à cette farce lugubre, et que les questions sur l'entreprise de costumes et de mise en scène qui a sévit et sur ceux qui l'ont choisie, puissent être posées ». Et l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007, aujourd'hui chroniqueuse dans l'émission "Touche pas à mon poste", de se questionner : « Les chanteurs et chanteuses eux-mêmes ont-ils eu la liberté de refuser les pitoyables vêtement maltraitants que les organisateurs leur ont fait porter ? ». Ainsi, elle demande « une enquête sérieuse sur les méthodes ainsi qu'un bilan financier détaillé de cette exhibition minable mais manifestement coûteuse ». « La culture, la musique et l'Europe doivent se respecter sinon personne ne les respectera plus » conclut-elle.



"De l'homophobie dissimulée"


Son message virulent a déjà été vu plus de 100.000 fois sur Twitter et a suscité de nombreuses réactions d'internautes indignés. Certains assurent que Ségolène Royal « n'y connaît rien » en matière d'Eurovision, d'autres affirment qu'il s'agit là « d'homophobie dissimulée » ou rappellent que de nombreux artistes légendaires ont cassé les codes vestimentaires, de Freddie Mercury à Boy George en passant par Elton John. Enfin, nombreux sont ceux qui se déplorent de la voir désormais comme habituée du talk-show de Cyril Hanouna et rappellent que ses propos sont similaires à ceux qu'elle tenait à l'époque contre le "Club Dorothée" et ses dessins animés qu'elle jugeait trop violents.

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