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Booba ressasse le passé dans son nouvel album "Futur"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
En six albums, Booba est parvenu à imposer son univers et à fidéliser un public large, à la fois urbain et plus citadin. En quittant Because Music, label indépendant, pour AZ (Universal), on pensait que le rappeur se reposerait sur ses lauriers. C'est un peu le cas, même si la puissance des mélodies et son flow fracassant sont toujours en forme.
Crédits photo : Pochette de Futur de Booba
"Futur" démarre sur les chapeaux de roues. L’introduction "G5" nous catapulte en quelques secondes dans le monde bling-bling, inquiétant et bourré de testostérone de Booba, qui avait excellé sur "Lunatic" (2010). Il faut apprécier le voyage... Car écouter un album du King de Boulogne n’est jamais de tout repos, trusté notamment de punchlines toujours plus percutantes, qui ne lésinent jamais sur les grossièretés et les sorties politiquement incorrectes, particulièrement sur la police et les femmes. Heureusement, les productions de "Futur", très inspirées par le cinéma américain comme son prédécesseur, portent le tout vers le haut, quand les paroles lorgnent parfois vers le bas ("Kalash" feat. Kaaris est à éviter) ou ressassent les mêmes thèmes (armes, drogues, argent, sexe, concurrence). "Maki Sall Music" donne également le ton, et le rappeur enfonce le clou : il ne craint personne et sort cet album sans pression.

S’ensuivent les titres déjà connus : "Wesh Morray", qui avait provoqué un clash avec Rohff, le très lisse "Tombé pour elle", aux couplets réussis mais au refrain inexistant, "C’est la vie" feat. 2 Chainz et le langoureux "Caramel". En quatre morceaux, on saisit l'éternelle stratégie de Booba. Faire le buzz, produire des sons plus commerciaux pour les radios et inviter des pointures US pour le prestige. Mais ça fonctionne, même si l’artiste, qui use et abuse de l'autotune, peine à se renouveler. Encore une fois, les productions soignées, lourdes, imposantes de "Pirates", "1.8.7" feat Rick Ross ou "Maitre Yoda", apportent heureusement une réelle valeur ajoutée.

Mais il serait réducteur de s'arrêter là. Car Booba a aussi voulu prendre quelques risques. Des défis relevés haut la main, comme lorsqu'il incorpore un titre reggae, "Jimmy", où il pose sur le "Longtime Riddim" de Special Delivery Music. Le rappeur accélère le rythme sur le déstructuré "Rolex" feat. Gato, et livre un hommage particulièrement touchant au rappeur Bram's, sur le morceau "2Pac". L'album se clôt en beauté sur "Futur", porté par sa mélodie mélancolique au piano.

Si Booba a vu grand en nommant son album "Futur", il n'est pas certain qu'en proposant toujours la même recette, il puisse encore longtemps distancer ses collègues, qui tentent avec difficulté de faire aussi bien que lui. La formule fonctionne encore, même si elle connaît ses limites. Quoiqu'il en soit, le disque assure et devrait ravir les fans du meilleur rappeur mainstream français.


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