Accueil > Actualité > C'est dit ! > Actualité de Benjamin Biolay > Benjamin Biolay critique le rap actuel : "Du travail d'usine, fatalement creux"

Benjamin Biolay critique le rap actuel : "Du travail d'usine, fatalement creux"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Avant l'arrivée de son nouvel album "Grand Prix", Benjamin Biolay fait la couverture du magazine Télérama. Le chanteur, grand amateur de hip-hop, déplore l'évolution du rap français qu'il estime aujourd'hui "fatalement creux" car fait "à la chaîne".
Crédits photo : Bestimage
Lunettes de soleil en place et combinaison de pilote de rigueur, Benjamin Biolay se tient prêt sur la ligne de départ. Le 26 juin, le chanteur passera la neuvième avec la parution de son nouvel album "Grand Prix", annoncé au printemps par le mélancolique "Comment est ta peine". « Je raffolais de la BD Michel Vaillant gamin. Surtout les premiers volumes, avec les histoires de la famille. La Formule 1 tient plus de la madeleine de Proust, une passion enfantine, associée à ces dimanches après-midi, où je regardais les Grands Prix, en sortant de table, avec mes oncles à moitié bourrés qui ronflaient aussi fort que les voitures » explique-t-il dans les colonnes de Télérama, dont il fait la couverture du nouveau numéro, à propos de l'esthétique de ce projet qui succède au diptyque "Palermo Hollywood" (2016) et "Volver" (2017).

"Ça s'est sérieusement délité"


Franc du collier, Benjamin Biolay n'a pas peur d'inclure dans les textes de ses chansons une certaine « grossièreté ». « Cela me vient d'écrivains que j'aimais lorsque j'étais jeune, et surtout de Léo Ferré. Il adorait balancer des horreurs. L'effet était marquant, puissant. Il y avait une folie chez lui, à la limite du syndrome de Tourette. Il déclamait un texte et subitement hurlait "sale pute !" en postillonnant. Et tout le monde sursautait. Je trouvais ça trop beau ses cochonneries, ces gros mots qui s'insinuaient » confie l'artiste de 47 ans, qui n'a par ailleurs jamais caché son goût pour la scène hip-hop et ses textes passionnés. Sauf qu'aujourd'hui, ce fan de la première heure d'Akhenaton et d'IAM peine à s'y retrouver dans le rap français. « Il faut dire que ça fait longtemps que je n'ai pas entendu un son urbain d'aujourd'hui intéressant » estime Benjamin Biolay.

"Ces nouvelles stars me font penser aux Miss Météo"


L'auteur de "Roma (AmoR)" dit regretter l'industrialisation du rap, devenu le genre de musique le plus populaire en France et donc la grande priorité des maisons des disques. Pour lui, quantité ne rime pas avec qualité. « Ça s'est sérieusement délité. Maintenant, ce ne sont plus que des équipes avec un beatmaker, un topliner, et des couches que l'on superpose par pur calcul. Du travail d'usine, à la chaîne. Fatalement creux » déplore Benjamin Biolay, qui juge avec sévérité la multitude de talents qui émergent : « J'ai bien côtoyé le milieu rap et j'ai vu l'évolution. Tous ces gars incapables de poser un son, qu'il faut remonter note par note, maqués avec des producteurs horribles, à l'ancienne. Ces nouvelles stars me font penser aux Miss Météo qui avaient été promues par Canal+ comme l'avenir du cinéma français. Elles ont juste piqué les rôles de vraies comédiennes… Dans quel monde de fous vit-on ? ». Le message est passé !
Pour en savoir plus, visitez benjaminbiolay.com, ou son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album de Benjamin Biolay sur Pure Charts.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter