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Benjamin Biolay dénonce : "Le gouvernement s'en fout de la culture"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Benjamin Biolay fait la couverture du nouveau numéro de "Télérama". L'occasion pour l'artiste, de retour le 26 juin avec l'album "Grand Prix", de déplorer le manque de considération du gouvernement pour la culture, un "drame" selon lui.
Crédits photo : Bestimage
Trois ans après l'échappée sud-américaine de "Volver", Benjamin Biolay clame sa passion pour les belles musiques et la Formule 1 avec "Grand prix", nouvel album emmené par le single "Comment est ta peine" qui sera disponible le 26 juin dans les bacs. Alors qu'il fait la couverture du magazine Télérama, l'artiste de 48 ans, qui n'a jamais eu sa langue dans sa poche, dresse les inspirations derrière ce disque rock et mélancolique. « Le fait d'écrire en français m'a ramené à des choses plus anciennes, de chez nous, que j'ai réécoutées, en faisant un peu abstraction de l'esthétique. Parce que la chanson française a toujours été gênante, avec tous ces arrangements bien ringards. Peu d'entre nous sont à la fois auteur-compositeur, voire même arrangeur et producteur » estime le musicien, qui revandique farouchement son indépendance : « En France, cette tradition de séparer les auteurs et les compositeurs des interprètes est tragique ».

"Le ministre de la Culture n'a aucun pouvoir"


Premier concerné en sa qualité d'artiste, Benjamin Biolay porte un regard tranché sur la politique culturelle menée dans l'hexagone. « La culture n'est jamais abordée d'un point de vue économique. Pourquoi ? Parce que le gouvernement s'en fout. Du moins, il ne l'assume pas - la thématique culturelle n'est pas populaire » déplore le chanteur, qui souligne pourtant son importance : « L'économie de la culture a pourtant été créée de toutes pièces par Jack Lang en 1981. La politique culturelle mise en place a permis des succès mondiaux. Grâce à elle, des artistes comme Daft Punk ou Manu Chao, avec leurs contrats décentralisés, ont rapporté un paquet de devises ».

Ancien soutien de François Hollande, Benjamin Biolay aimerait que la culture devienne un véritable enjeu national. « La tradition d'alpaguer le ministre de la Culture est une connerie : il n'a aucun pouvoir. Il sera toujours victime de la volonté du président de la République ou du Premier ministre (...) Le drame est que la culture n'est jamais abordée pendant les présidentielles. Comment pourrait-elle peser après ? Les candidats se piègent avec leur comportement bassement électoraliste » regrette-t-il, en faisant part de son incompréhension : « Comme la culture ne fédère pas le grand public, ils l'occultent, parlent du tourisme, sans jamais rappeler, chiffres à l'appui, le poids de celle-ci dans l'attrait qu'exerce la France à l'étranger. Regardez les touristes qui déboulent juste pour voir le café d'Amélie Poulain à Montmartre ! On ne dit jamais combien la culture rapporte au pays. Non, c'est toujours : "Ça coûte cher !" ».

"Tous les artistes sont contre Trump, et ça change quoi ?"


Pour Benjamin Biolay, il reste compliqué pour un acteur du monde culturel et donc une personnalité publique de prendre position sur le terrain glissant de la politique : « Si je me réinvestis un jour dans la politique, ce sera de manière plus confidentielle. Aux États-Unis, quasiment tous les artistes sont contre Trump, et ça change quoi ? Ce serait même contre-productif, nourrissant l'idée que les anti-Trump sont tous des nantis, des privilégiés ». Ce qui ne l'empêche pas, en tant que citoyen, de croire qu'il est possible de rendre à la culture ses lettres de noblesse : « Je voudrais que le prochain président ait le courage de faire campagne sur ce thème, qu’il mette en avant sa richesse pour l’individu mais aussi pour le pays. Avoir fait, comme Emmanuel Macron, des photocopies pour le philosophe Paul Ricoeur, ne suffit pas ». Le message est passé !

Pour en savoir plus, visitez benjaminbiolay.com, ou son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album de Benjamin Biolay sur Pure Charts.

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