Youssoupha

Pour son nouvel album "Noir D****", le rappeur Youssoupha a décidé de jouer sur les contrastes de couleurs. Passant du noir au blanc, l'artiste raconte des "Histoires vraies" avec Corneille. Il est question d'inégalité, d'amour, de discrimination, du mal-être dans les banlieues et de l'évolution du rap. Et pour symboliser toutes ces notions, Youssoupha a fait tomber le masque. C'est en tout cas ce que symbolise en quelque sorte le shooting photo réalisé pour "Noir D****". Ce sont les images de la fabrication de ce masque et le making-of de ce shooting que le rappeur a repris pour illustrer le titre "J'ai changé".

Un nouvel extrait pour promouvoir cette troisième galette qui est entrée directement en troisième place du Top Albums fusionné la semaine dernière. Le disque se maintient dans le top ten des ventes et totalise près de 25.000 unités écoulées en l'espace de deux semaines. D'avoir su délier les langues lui aura donc été profitable : Youssoupha n'y est pas allé par quatre chemins dans ses nouvelles chansons, tentant d'ouvrir l'esprit d'un public a priori fermé avec une plume bien affutée. « Je suis allé au-delà du message politique. Je propose un constat social. S'il y avait cependant un message politique à faire passer, il serait illustré par la chanson "L'enfer c'est les autres" : on a tous tendance, qui que l'on soit et d'où l'on vient, à se "ghettoiser" dans notre tête. En fait, on se complet avec des préjugés sur les blancs, les noirs, les gens des banlieues… Mais les cultures ne se soustraient pas, elles doivent se compléter. Le message politique, et parfois médiatique, c'est de dire que les gens sont en opposition. Non, les gens se complètent. Ils ne se soustraient pas. Ils ne s'éliminent pas. » avait-il expliqué lors de notre entretien.

"Noir D****" traite également des questions d'identité, culturelle et nationale. Youssoupha se désole des conflits qui opposent les différentes cultures composants la société française d'aujourd'hui : « Je suis persuadé qu'on peut prendre en compte tout le monde sans que l'identité nationale en pâtisse. Pas du tout ! Il n'y a pas d'ennemis de la France. Il n'y a pas de croisade contre je ne sais qui. C'est ma conviction. » nous confiait-il lors de cette même rencontre.

Ces valeurs, Youssoupha les défendra sur scène dans le cadre d'une tournée qui passera notamment pas l'Olympia le 9 mai. La billetterie est ouverte.