Patrick Fiori

Crédits photo : Sony
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

À peine l'aventure "Corsu Mezu Mezu" terminée, vous êtes déjà de retour avec un nouveau single, "Le chant est libre". Vous n'arrêtez pas !
Je n'arrête pas et puis en même temps, je prépare la tournée qui démarre au mois de mars, dans tous les Zénith de France. On va sortir d'autres dates, il y aura 60 concerts en tout ! Je suis en train aussi de préparer le "Corsu Mezu Mezu 3", le Stade Vélodrome qu'on va faire en 2026. J'ai pas mal de choses en même temps, c'est vrai. (Sourire) Et là je sors mon nouveau single "Le chant est libre" parce que j'avais envie de faire passer ce message-là, c'était important.

Vous avez co-écrit et co-composé cette chanson avec Ycare. Une alchimie évidente ?
Oui ! Il y en a eu six avec Ycare, exactement. Je suis allé chez lui et c'est amusant, je n'avais jamais fait cet exercice-là d'aller chez un artiste. Je connaissais l'homme mais après, ce n'est pas pareil quand on a une idée dans la tête et qu'on a envie de travailler avec quelqu'un. On avait déjà fait une chanson ensemble sur mon album "Promesse" (sorti en 2017, ndlr), qui s'appelait "Ta belle histoire" et parlait d'Arménie, de l'histoire de ma famille. J'ai trouvé l'expérience tellement jolie et l'homme tellement intéressant et rempli de soleil que je me suis dit : "Tiens, allons-y". Je suis toujours dans l'échange, le partage et la transmission, c'est quelque chose qui m'anime depuis ma tendre enfance. Je l'ai choisi, il m'a choisi : c'est une belle histoire amitié. Donc on s'est posé chez lui, je lui ai dit : "Tu sais, je n'avais fait ça" et il m'a dit "Moi non plus". (Rires) Au travers de quelques bricoles à déguster, on a réussi à faire quatre chansons en deux jours. Les deux autres sont arrivées un peu plus tard, quand j'étais en studio. J'avais des thèmes et des envies, et je l'ai appelé. Il était très tard, je ne pensais même pas qu'il allait me répondre ! Et dans la nuit, j'avais deux chansons supplémentaires. C'est un mec extraordinaire avec qui travailler, et humainement... Être auprès de lui, c'est un beau cadeau de la vie.




De quoi parle "Le chant est libre" ? De la poursuite des rêves ?
Exactement ! Ce sont ces rêves qu'on a depuis l'enfance, qu'on met de côté parce que la vie nous prend beaucoup de temps. Quand on devient responsable, on a d'autres priorités... Je peux le comprendre parce que c'est mon cas aussi. Mais à la fois, oublier ce qu'on a envie de faire, que ce soit de la musique, de la peinture ou autre chose, c'est s'oublier un peu soi-même. C'est intéressant de remettre les pendules à l'heure car quand les années passent, on peut avoir des regrets. "Ah si j'avais continué", "Si j'avais su"... Ça ne rend pas heureux de se mettre de côté. Souvent, on donne de l'air aux autres mais on ne pense pas à en prendre pour soi. Je crois que dans la finalité, c'est quand on en prend pour soi qu'on peut en donner aux autres. Je ne suis pas donneur d'ordre mais ce titre est un message d'espoir pour dire : si vous avez une passion, si vous l'avez vraiment dans le coeur et dans les tripes, pourquoi ne pas continuer ou recommencer à nouveau ?

C'est un titre vocalement très puissant. Vous aviez envie de renouer avec cet aspect-là de votre répertoire ?
Je l'avais mis un peu de côté, c'est vrai. Le fait d'être un chanteur à voix ce n'était pas super à la mode ou un peu moins, et même moi, je me disais "Peut-être que je chante trop fort, ça va saouler les gens" (Rires) Je me suis tu un petit peu mais chassez le naturel, il revient au galop ! À un moment je me suis dit : "Ok, le bon Dieu m'a donné cette voix, m'a offert ce cadeau, alors autant continuer à en faire profiter les autres et soi-même". La voix est toujours là aujourd'hui, la voix est devant moi et le chant est libre, oui. Parce que le chant est libre pour tout le monde. Chanter, ce n'est pas juste pour les chanteurs. Moi je connais des gens qui font de la peinture, qui travaillent dans des ébénisteries ou ont des corps de métier complètement différents que la chanson, et qui chante merveilleusement bien. J'en croise tous les jours. Si vous avez envie de chanter, allez chanter !

Que pouvez-vous me dire sur votre nouvel album, prévu pour 2024 ?
Il est presque fini. Moi je dis qu'il est fini parce que dans ma tête, j'ai les idées pour la suite. (Rires) Je l'ai presque terminé, presque bouclé mais il me manque encore deux-trois bricoles. Un peu de mix, un peu plus de guitares. Ce sont des petits aspects techniques pour le constituer et le finaliser. Je suis très heureux de cet album-là et du moment où il arrive aussi, parce moi je le connais bien, je l'ai chouchouté et il m'en ramène une certaine satisfaction personnelle.

Votre prochaine tournée démarrera donc en mars et s'annonce ambitieuse. Que peut-on en attendre ?
Je suis en train d'en dessiner les contours. On va rajouter des concerts parce que j'ai beaucoup de chances, les gens ont envie de venir. (Sourire) On va essayer d'honorer leur venue et d'en faire un joli spectacle. Il y aura des surprises, comme toujours. Les gens qui sont venus me voir jusqu'à aujourd'hui sur des centaines et centaines de spectacles n'ont, je crois, pas été trop déçus donc je vais les décevoir encore moins. Et comme l'indique ce titre, le chant est libre, donc je vais me permettre beaucoup de libertés aussi sur scène. On est en train de le monter mais le répertoire scénique est déjà fait, c'est-à-dire que la liste des chansons est déjà définie, elle est devant moi. Maintenant, il faut juste mettre à côté les décors, les lumières, savoir comment le spectacle sera construit, est-ce qu'il va se passer des événements dans la salle... Il y a plein de petites choses que je peux imaginer et qui seront exécutées avec toutes les magnifiques équipes techniques avec lesquelles je travaille depuis longtemps.



Vous venez d'achever le tournage des auditions à l'aveugle de la nouvelle saison de "The Voice Kids". Vous n'êtes toujours pas lassé, après 10 ans ?
Je crois qu'on ne se lasse jamais de ce programme, ce n'est pas possible ! Déjà pour ceux qui le regardent, je pense que c'est un vrai régal, et pour moi qui exécute et qui suis l'un des coachs, ça l'est aussi. Ça fait dix ans mais si on me demande dans 30 ans de revenir, je dirai oui ! La chance d'être auprès des enfants est considérable, inoxydable. Ils ont cette faculté de vous remettre toujours à zéro dans votre vie, votre compteur et votre parcours d'artiste. C'est assez incroyable d'assister à leurs premières fois. Les auditions à l'aveugle c'est toujours un moment exceptionnel. Ils nous gorgent de plaisir et d'amour, et ils ont surtout ce courage, cette audace, de venir se présenter devant nous. J'ai un profond respect pour leur présence et leur implication. J'adore "The Voice Kids" et j'adore en faire partie. Pour l'instant, ils ne m'ont pas changer : c'est que ça doit aller ! Que ça dure longtemps. Je serai là.