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mercredi 02 mars 2016 17:16
Muse en concert : un "Drones Tour" de toutes les extravagances à Bercy
Six fois plus de plaisir ! Après le succès de son album "Drones", Muse s'arrête pour six soirs dans l'antre neuve de l'AccorHotels Arena à Paris. L'occasion pour le trio emmené par Matthew Bellamy de laisser libre court à ses folles idées de mise en scène... Récit !
Crédits photo : Sylvie Kérébel
Des drones, de la démesure et du rock'n'roll : voilà comment résumer en trois mots la nouvelle tournée de Muse. Pour faire perdurer le succès de son septième album "Drones", écoulé à près de 200.000 exemplaires en France, le groupe britannique a décidé d'investir l'antre neuve de l'AccorHotels Arena, à Paris, pour six soirs. Il fallait au moins ça pour présenter à un maximum de fans l'incroyable disposition scénographique imaginée par Matthew Bellamy et ses acolytes ! Comme U2 en 2009, Muse a opté pour une scène pivotante à 360 degrés, implantée en plein milieu de la fosse. Chacun des spectateurs pouvait donc profiter à loisir des tableaux conçus autour des thèmes de l'oppression, de la domination et de la liberté, qui émaillent les 12 nouvelles chansons du groupe. Tous sauf le public venu applaudir le trio vendredi 26 février, victime d'une panne technique... La foire du droneMais passons sur cette mésaventure pour revivre ce show flamboyant. D'emblée de jeu, l'immersion est totale : l'arrivée parmi la foule de soldats surmontés de casques à visée nocturne propulsent le public dans la peau du pauvre héros de l'album, aliéné par un dictateur. Ici, le régime totalitaire est symbolisé par des drones, de véritables drones portant des ballons gonflables blancs, qui surplombent la foule et glissent en silence dans les airs pour inspecter et éblouir les lieux à l'aide de projecteurs. "1984" n'est pas loin ! Après cette introduction aussi belle que glaçante, les trois rockeurs font leur apparition au centre et aux extrémités des trois scènes déployées, au son du dévastateur "Psycho". Le point de départ d'un show de deux heures sans temps mort et mené à une cadence infernale. Crédits photo : Mathieu Boizard Sur "The Handler", de grandes voiles tombent du plafond pour permettre la projection d'une immense main de marionnettiste donnant l'illusion que Matthew et le bassiste Chris ne sont que des pantins articulés. Saisissant ! Le procédé est d'ailleurs utilisé à plusieurs reprises, notamment sur l'épique "The Globalist" : c'est un véritable court-métrage de science fiction en images de synthèse qui accompagne ce triptyque musical. L'énergie fougueuse des trois rockeurs, toujours aussi généreux dans leur approche du spectacle, s'imbriquent alors à la perfection aux idées fantasques de mise en scène. En clair : le public parisien en prend plein les yeux, d'autant que les fameux drones sont largués de temps à autre pour renforcer la dimension colossale de l'ensemble. Une vraie claque visuelle. Les nostalgiques ne sont pas oubliésSi l'ossature du show reste globalement la même, entre l'interlude "JFK", le solo de guitare époustouflant de "Reapers" et la battle entre Dom et Chris, plusieurs subtilités sont apportées pour proposer un live différent tous les soirs. Ainsi, les spectateurs venus lundi ont eu le droit à quelques pépites à l'ancienne comme "Stockholm Syndrome" ou "Citizen Erazed" tandis que ceux de vendredi dernier ont pu se déhancher sur "Hysteria" ou "Bliss". Plusieurs chansons demeurent néanmoins incontournables : c'est le cas de "Supermassive Black Holes", "Starlight", "Time Is Running Out", le premier gros tube populaire du groupe, ou "Knights of Cydonia". Avec son final explosif, le titre conclut chaque concert dans un déluge de guitares hurlantes et de décibels. Jouissif ! Dosée avec parcimonie entre vieux hits et nouveau cru, la setlist n'a apporté qu'une vraie déception : l'absence de "Defector", qui s'annonçait comme l'un des morceaux les plus mieux taillés pour la scène sur l'album. Les deux derniers concerts programmés répareront-ils cette injustice ?
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