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Lettre ouverte à Line Renaud : notre journaliste lui écrit

Par Alexandre JOULIE | Rédacteur
Line Renaud était de retour cette semaine sur la mythique scène de l'Olympia pour interpréter ses nouvelles chansons, issues de son dernier opus "Rue Washington". Notre journaliste, Alexandre Joulié était sur place, et il a tenu à lui adresser une lettre...


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Chère Line Renaud,

Hier soir, je me suis rendu à l’Olympia où vous donniez un tour de chant, 32 ans après votre dernière scène parisienne. Je ne vais pas vous mentir chère Line, je ne connaissais de vous que votre carrière d’actrice dans "Les Filles du Lido" aux côtés d’Annie Girardot, votre engagement auprès du Sidaction ainsi que l’air du "Chien dans la vitrine" que ma mère me sifflotait étant enfant. Alors du haut de mes vingt-huit ans, je suis venu vous voir, plus par curiosité que par réelle envie.

Lorsque le rideau s’est ouvert, un peu avant vingt et une heure, j’étais dubitatif. J’envisageais même de filer après la troisième chanson. Je ne me doutais pas un seul instant que j’allais assister à plus qu’un récital : à une réelle leçon de vie. A quatre-vingt-deux ans, je peux vous le dire chère Line, vous avez encore l’énergie d’une demoiselle. L’avantage, lorsque comme moi vous êtes journaliste, c’est que vous avez la chance de voir beaucoup de concerts. Et bien chère Line, je peux vous l’écrire, bon nombre de chanteuses, qu’elles soient débutantes ou confirmées, devraient apprendre de vous. Vous n’avez rien perdu de votre superbe, et vous êtes toujours cette meneuse de revue légendaire. Ni la grâce, ni l’éloquence vous ont oublié, elles sont toujours vos meilleures alliées. Vous maniez l’art de la mise en scène, de l’autodérision et du glamour comme personne. Oui chère Line, vous êtes toujours six décennies plus tard, une artiste glamour.

Si les plumes ont laissé place à votre élégante robe bleue, la flamme qui anime vos yeux est aussi intense que les néons de Las Vegas. Vous êtes heureuse d’être sur scène et ça se voit. Comment avez-vous fait, chère Line, après avoir descendu les marches de Las Vegas et côtoyé les Franck Sinatra, Ella Fitzgerald, Louis Armstrong, Elisabeth Taylor et autre Dean Martin, pour rester si humble et si proche des gens ? Encore hier, j’interviewais un jeune groupe fraîchement récompensé aux Victoires de la Musique, qui se prenait pour des divas...

Je n’ai pas connu votre mari, chère Line, mais à l’écoute de la chanson "Le Soir", j’ai failli "braire", comme on le dit avec tant de sincérité chez nous dans le Nord. Ce texte qu’il a écrit pour vous est d’une simplicité déconcertante et poignante. Les textes français ne sont plus légion en ce moment dans l’industrie musicale. Ceux que vous nous avez chantés nous rappellent qu’il n’y a aucune honte à chanter la langue de Molière. Vous êtes une amoureuse des mots, Line, et ça se sent. Quel magnifique texte que celui de l’académicien Jean-Loup Dabadie que vous interprétez avec Julien Clerc. Quelle déclaration que ce "Loulou" écrit par Didier Barbelivien. Et que dire de la lettre de Grand Corps Malade, qui n’a pourtant pas mes faveurs d’habitude.

L’hommage que vous rendez à la région de Nord, dont vous êtes la plus belle ambassadrice, en reprenant Jacques Brel, a fini par me faire ruisseler une larme. J’ai vingt-huit ans, je n’avais pas pleuré depuis l’enfance. Vous voir, vous, Line interpréter cette tirade avec tant de force, était bien plus qu’un cadeau, c’était une rencontre. Hier soir, vous avez à la fois rencontré et retrouvé votre public. J’ai pensé très fort à ma Grand-Mère avec qui j’aurais voulu partager ce moment tant elle vous affectionne. Qu’à cela ne tienne, j’ai partagé ce concert avec ma voisine qui semblait vous connaître. Elle m’expliquait ô combien, il avait été difficile pour vous de vous habituer aux oreillettes, et à ces nouvelles techniques de travail. Mais vous, plus moderne que jamais, avez réussi un sans-faute.

Si les 3500 chansons que vous avez enregistrées ne vous amèneront pas dans un temps que j’espère le plus lointain possible au Panthéon, votre générosité, votre talent artistique inouï et vos actions caritatives sur lesquelles vous êtes restées le plus souvent discrète, font de vous, chère Line, une immense dame. Stendhal, disait que « La vieillesse n’est autre chose que la privation de folie, l’absence d’illusions et de passion », vous en êtes loin et vous le demeurerez tant que vous écrirez vos lettres « aux lendemains ».
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Je vous écris cette lettre Line, pour vous dire Merci.

Suivez l'actualité de Line Renaud sur son site Internet officiel.

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