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Euthanasie : Line Renaud adresse une lettre touchante aux députés

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Marraine de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, Line Renaud s'engage. A 92 ans, l'artiste vient d'écrire une lettre aux députés qui doivent débattre cette semaine à l'Assemblée nationale d'une loi sur l'euthanasie. "J'ai partagé des fins de vie ô combien douloureuses" explique-t-elle.
Crédits photo : Bestimage
Ce jeudi 8 avril, une proposition de loi sur le droit à l'euthanasie pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable sera débattue à l'Assemblée nationale, même si plusieurs députés Les Républicains, qui y sont opposés, tentent de faire barrage après avoir déposé quelques 2.300 amendements. Alors que cette obstruction parlementaire fait bondir, le « droit à une fin de vie libre et choisie » est un sujet on ne peut plus d'actualité : au 1er janvier 2020, plus d'une personne sur cinq en France (20,5%) avait 65 ans ou plus, contre 12,8% en 1985. D'autant que, chaque année en France, on estime entre 2.000 à 4.000 euthanasies clandestines pratiquées e Belgique ou en Suisse. Marraine de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), Line Renaud a décidé de s'engager médiatiquement pour le droit à mourir dans la dignité.



"Je ne peux imaginer mourir enchaînée et contrainte"


Pour elle, « ce sujet concerne chacun d'entre nous » : « J'ai vu trop de personnes mourir autour de moi pour ne pas savoir exactement les souffrances de la fin de vie et les difficultés à se faire entendre lorsque l'on est à l'hôpital ». Dans une vidéo publiée sur YouTube, Line Renaud renchérissait : « Le jour où je serai en bout de vie, vulnérable, et surtout en souffrance, quelqu'un devrait décider pour moi ? Non ». Avant de rappeler que « le droit de mourir dans la dignité c'est le droit de décider soi-même comment on veut mourir et quand ». Alors que le projet de loi déposé par le député Olivier Falorni doit donc être débattue à l'Assemblée nationale demain, Line Renaud a tenu à envoyer une lettre aux députés pour les alerter sur cette question cruciale.



Pour la chanteuse et comédienne de 92 ans, ce texte est « capital » car « il touche à notre bien le plus précieux, notre liberté » : « Ayant vécu libre et digne, je ne peux imaginer mourir enchaînée et contrainte. Si notre vie nous appartient, il doit absolument en être de même pour notre mort ». Touchée de près par « les fins de vie ô combien douloureuses » de son mari, d'amis décédés du sida ou encore de sa mère, Line Renaud a ensuite pris en exemple la perte récente de la mère d'une amie proche : « Elle a dû supporter une souffrance atroce que la loi actuelle n'a pas un instant permis de soulager. Aussi admirables soient-ils, les médecins n'ont pas été en mesure d'empêcher ce calvaire et cette femme ne s'est pas éteinte paisiblement, dignement, ainsi qu'elle le souhaitait ». Pour celle qui vient de se faire vacciner contre la Covid-19, la loi doit évoluer, comme elle le clame aux députés : « C'est un progrès essentiel qu'on ne doit plus empêcher. Songez à notre humanité et faites que notre liberté demeure entière jusqu'au dernier souffle… ».

"La France est inhumaine sur ce plan là"


Récemment, François Hardy, qui se bat contre un cancer du pharynx, s'est aussi dite favorable à une loi sur une fin de vie choisie. « Je n'ai pas peur de mourir mais j'ai très très peur de souffrir. D'autant plus que c'est déjà le cas, peur aussi de la souffrance de devoir me séparer des deux êtres que j’aime le plus au monde, Thomas et son père » expliquait-elle dans Paris Match, assurant qu'elle ne pourrait plus rechanter : « Quand mon état deviendra encore plus insupportable, je n'aurai, hélas, pas le soulagement de savoir que je peux me faire euthanasier. La France est inhumaine sur ce plan là ». Sur RTL, Françoise Hardy avait lancé un plaidoyer sur l'euthanasie : « À partir d'un certain moment où il y a beaucoup trop de souffrance et où il n'y a aucun espoir, il faut abréger les souffrances. C'est la moindre des choses. C'est humain ».

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