Kendrick Lamar

Crédits photo : Bestimage
Les fans de Kendrick Lamar sont aux anges. Alors qu'il vient de remporter cinq Grammy Awards pour son dernier album "DAMN.", le rappeur américain s'apprête à enflammer la scène de l'AccorHotels Arena de Paris durant deux concerts qui se joueront à guichets fermés les 25 et 26 février. Bonne nouvelle pour les malheureux n'ayant pas réussi à procurer leurs billets : l'interprète de "HUMBLE." sera de retour dans la capitale dès cet été ! Un grand show hip-hop baptisé "Paris Summer Jam" va être créé et lancé à la U Arena. Un lieu qui n'a pas été choisi au hasard : inaugurée par les Rolling Stones en octobre 2017, la nouvelle salle gigantesque de la Défense peut accueillir jusqu'à 40.000 spectateurs. Les places seront mis en vente dès ce samedi 3 février et le rendez-vous est fixé au vendredi 24 août. Problème ? Au même moment, à quelques kilomètres de là, débutera l'édition 2018 du festival Rock en Seine au Domaine National de Saint-Cloud. Là où Kendrick Lamar devait lui-même se produire...

AEG VS Live Nation

Le Parisien se fait l'écho d'une guerre froide qui s'est jouée en coulisses entre deux des plus importants producteurs de spectacles au monde. AEG, actionnaire du festival Rock en Seine, était entré en négociations avec l'équipe de Kendrick Lamar bien avant l'annonce de la création du "Summer Jam Paris", organisé par Live Nation comme le festival Lollapalooza. « C'est une attaque claire contre nous. Nous devions programmer Kendrick Lamar à Rock En Seine et c'était quasiment fait quand nous sommes partis en vacances à Noël. Quand nous sommes revenus, Live Nation avait dézingué notre offre, et l’avait récupéré pour organiser un mini-festival à la U Arena. C'est un coup pour nous faire perdre du public et du temps dans notre programmation » accuse Arnaud Meersseman, le dirigeant de AEG Presents France.

"Cela ne se fait pas"

Son concurrent, lui, dénonce des tractations faits dans son dos. « Kendrick Lamar est un artiste Live Nation, une tournée mondiale était prévue et nous avions déjà une option pour le faire venir à Paris fin août. C'est Rock en Seine qui nous a contournés pour faire une offre directement à son agent, une offre trois fois plus importante que pour une tête d'affiche classique à Rock en Seine. Cela ne se fait pas. C'est nous qui avons dû nous aligner et du coup les prix de nos places ont augmenté » rétorque Angelo Gopee, le directeur de Live Nation France. Ce dernier se défend d'ailleurs d'avoir voulu monter un festival concurrent : « Son concert [de Kendrick Lamar, ndlr] ne sera pas un festival urbain. Il y aura juste trois artistes avec lui et un nom à la soirée pour faire sexy. Le monde change. L'été, les artistes anglo-saxons viennent de plus en plus en Europe et les Français sont preneurs de concerts, comme on l’a prouvé avec le Lollapalooza, U2 ou Rihanna en juillet à Paris ». Angelo Gopee promet au passage d'autres événements d'envergure : alors qu'Imagine Dragon passera par le Zénith de Nancy le 21 août, Live Nation se démène pour faire venir Britney Spears à Paris dans le cadre de sa nouvelle tournée mondiale.