Juliette Gréco

Crédits photo : Bestimage
Elle qui était surnommée la "muse de Saint-Germain-des-Prés", l'hommage était donc évident : une partie de la place Saint-Germain-des-Prés à Paris sera renommée en l'honneur de Juliette Gréco. La décision a été prise ce mardi suite à un vote au Conseil de Paris et sonne donc comme un joli clin d'oeil à la légendaire chanteuse française décédée en septembre dernier à l'âge de 93 ans, et totalement indissociable de ce lieu. Pour la municipalité, l'interprète de "La javanaise" symbolise « l'esprit libre et bohème » de ce quartier parisien. En effet, c'est dans ce lieu bouillonnant d'artistes et d'intellectuels que Juliette Gréco a vécu dans le Paris de l'après-guerre, y fréquentant notamment Jean-Paul Sartre, Boris Vian, Raymond Queneau ou encore Miles Davis avec qui elle a eu une longue relation amoureuse. Elle avait notamment repris la chanson de Guy Béart "Il n'y a plus d'après", comme un hommage à ce 6ème arrondissement qui l'a vue grandir.



En 1962, Juliette Gréco racontait son Saint-Germain-des-Prés, de ses discussions cinéphiles à ses promenades nocturnes dans les rues : « Nous assistions comme de bons soldats aux trois séances de la cinémathèque et après ça, on se précipitait au Bar Vert pour en discuter (...) Nous continuons nos discussions pendant des heures et quand le Bar Vert fermait, on se retrouvait sur le trottoir et là continuait la conversation. Le ton montait parce que nous discutions de choses aussi graves que les mérites comparés de Messieurs Murnau, Fritz Lang ou Stroheim ». Comme l'explique l'AFP, la partie renommée Place Juliette Gréco se trouvera juste devant l'église Saint-Germain-des-Prés, là même où ont eu lieu les obsèques de la chanteuse. A l'instar du quai Jacques Chirac en avril dernier, le Conseil de Paris a une nouvelle fois dérogé à la règle qui prévoit qu'il faut attendre cinq ans, au plus tôt, après la mort d'une personnalité avant qu'une voie publique ne lui soit attribuée. Ce nouvel hommage à Juliette Gréco fait donc suite à la publication de la compilation "Liberté, Egalité, Féminité" en mars dernier.