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Jane Birkin : l'histoire sulfureuse de "Je t'aime moi non plus" avec Serge Gainsbourg

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
De Jane Birkin, le public retiendra entre autres son couple mythique avec Serge Gainsbourg, gravé sur disque avec le cultissime "Je t'aime... moi non plus". Purecharts revient sur l'histoire de cette chanson culte, et l'énorme scandale qu'elle a suscité.
Crédits photo : Bestimage
La mort de Jane Birkin a 76 ans suscite une vive émotion. Alors que des hommages affluent du monde entier, le grand public retiendra surtout de l'icône britannique le couple mythique qu'elle formait dans les années 60 et 70 avec Serge Gainsbourg. Une histoire aussi romantique qu'artistique puisque le chanteur français lui compose des chansons et des albums qui vont entrer dans l'histoire. Et quel titre plus iconique pour symboliser leur carrière que "Je t'aime moi... non plus", à la fois culte et totalement scandaleux ? Sauf qu'au départ, ce n'est pas avec Jane Birkin que Serge Gainsbourg prévoyait d'interpréter ce classique de la chanson française. Retour en 1967. A cette époque, Serge Gainsbourg n'est pas encore à son pic de popularité, mais connaît quelques succès en écrivant notamment "La javanaise" pour Juliette Gréco, "Comment te dire adieu" pour Françoise Hardy et "Poupée de cire, poupée de son" pour France Gall.

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"Un duo en râles mineures"


A l'époque, Brigitte Bardot, alors immense sex-symbol et au summum de sa popularité, demande à Serge Gainsbourg, avec qui elle vit une idylle secrète, de lui écrire « la plus belle chanson d'amour qu'il puisse imaginer ». En une nuit, deux chansons naissent : "Bonnie & Clyde" et ce fameux "Je t'aime moi... non plus". Le titre est immédiatement enregistré et est même diffusé le lendemain sur Europe 1. De quoi provoquer l'ire de Gunter Sachs, homme d'affaires alors marié à Brigitte Bardot, qui demande l'interdiction de la sortie de la chanson, sous peine de poursuites judiciaires. Une colère qui met fin à la destinée du titre et à la romance entre BB et Gainsbourg. Sauf que ce morceau ne va pas quitter celui qu'on surnomme l'homme à tête de chou. En 1968, il fait la rencontre de Jane Birkin sur le tournage du film "Slogan". Très rapidement, une relation naît entre les deux artistes et Serge Gainsbourg lui propose rapidement d'enregistrer une nouvelle version de "Je t'aime moi... non plus", qui va entrer dans l'histoire.

« Je vais et je viens entre tes reins... » : texte explicite, râles orgasmiques, soupirs, paroles murmurées... Serge Gainsbourg sait qu'il tient un tube qui va faire scandale lors de sa sortie en février 1969. Et il vise dans le mille. En effet, le journal du Vatican L'Osservatore Romano met le feu aux poudres en qualifiant la chanson d'« obscène ». L'effet est immédiat. A la fin de l'été 1969, les radios italiennes, suédoises et espagnoles bannissent le titre des ondes en l'espace de quelques semaines, tandis que le quotidien italien Il Giornale d'Italia compare « les soupirs, plaintes et grognements » de Birkin et Gainsbourg à « un troupeau d'éléphants en train de s'accoupler ». En France, seule France Inter ose diffuser le titre, qui sort en single avec l'étiquette "interdit aux moins de 21 ans", afin d'attiser le feu de la polémique.




Mais le scandale a du bon car il fait vendre ! Ainsi, le sulfureux single "Je t'aime... moi non plus" devient un immense succès dans le monde entier. On estime les ventes à plus de 6 millions d'exemplaires dans le monde, dont 750.000 rien qu'en France. Il atteint même la première place du hit-parade en Norvège, en Suisse, en Autriche et au Royaume-Uni, une première pour une chanson en langue étrangère et bannie des ondes. Ce duo « en râles mineures » selon la presse italienne deviendra malgré tout une des chansons françaises les plus connues à l'étranger, depuis reprise par un nombre incalculable d'artistes comme Madonna, Donna Summer, Kylie Minogue, Nick Cave ou les Pet Shop Boys. En 2016, Jane Birkin revenait avec humour sur le scandale provoqué par le morceau, arguant que « le Pape a été notre meilleur attaché de presse ». Tout est dit...

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