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Mort de Régine : Jane Birkin se souvient de leur rencontre grâce à Serge Gainsbourg

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La disparition de Régine à 92 ans laisse un vide dans le coeur du public et de ses proches. Jane Birkin, qui avait fait sa rencontre par l'intermédiaire de Serge Gainsbourg, livre ses souvenirs et évoque la relation fusionnelle des deux artistes : "Ils avaient une vraie complicité".
Crédits photo : Bestimage
Le monde de la nuit et du spectacle est en deuil depuis la disparition de Régine, reine de la nuit décédée dimanche à l'âge de 92 ans après une vie faste et flamboyante qui l'aura fait connaître aux quatre coins du monde. Et du beau monde ! Alors que l'humoriste Pierre Palmade rend un hommage poignant à sa « confidente » de coeur, l'iconique Jane Birkin raconte la belle amitié qu'elle entretenait avec Régine dans les pages du Parisien. Leur rencontre s'est fait il y a « très très longtemps par l'intermédiaire de Serge Gainsbourg », qui avait ses habitudes dans la fameuse discothèque "Chez Régine", près des Champs-Elysées, et lui avait spécialement écrit plusieurs chansons. « Il adorait sa voix rauque. Il a essayé de la persuader d'arrêter les trucs avec les boas, le music-hall. C'est pour ça qu'il a fait "Les P'tits Papiers" pour elle. Les chansons qu'il a composées pour Régine, il disait qu'elle était vraiment la seule à pouvoir les chanter » se souvient l'artiste de 75 ans.

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"Ils avaient une vraie complicité"


Entre Régine et Serge Gainsbourg, un lien unique s'était établi. « Ils avaient une vraie complicité. Mais pour lui, Régine, c'était d'abord cette fille qui débarque en France avec sa petite valise dans les années 1930, quelqu'un qui avait souffert. Je crois que c'est effectivement la vraie Régine… » souligne Jane Birkin. Issue d'une famille juive, Régine a effectivement connu l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale qui a emporté celui qu'elle considérait comme « le grand amour » de sa vie : un jeune homme prénommé Claude, de trois ans son aîné, qui fut déporté à 17 ans le jour où il demandait à son oncle de l'épouser dès qu'elle aurait l'âge d'y être autorisée, un certain 6 juin 1944. Une blessure qui ne s'est jamais refermée, mais qu'elle avait camouflé sous une couche épaisse de strass, de paillettes et de fantaisie.

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Ainsi, c'est lorsque le tout-Paris mondain se ruait dans les établissements de Régine qu'une jeune Jane a croisé la route de cette femme au caractère bien trempé. « On s'est d'abord vues sur les pistes de danse, dans ses clubs où elle nous invitait. Avec Jacques Doillon aussi, elle nous avait fait venir dans son club au Brésil et dans son presbytère en Normandie, avec toute la famille. C'était quelqu'un d'extrêmement généreux » se souvient l'interprète de "Oh! Pardon tu dormais", qui avait réussi à passer du temps avec son amie de longue date « il n'y a pas si longtemps », pendant le confinement : « Je suis allée chez elle, j'avais amené un repas japonais. On a parlé du passé, de toutes les histoires, les anecdotes avec Serge. Elle avait une mémoire d'éléphant. On a beaucoup rigolé. Elle était toujours drôle, pleine de vie. Je voulais faire un dîner avec elle, Charlotte et Lou… On n'aura pas eu le temps, et je le regrette ».

"Chez elle, c'était toujours porte ouverte pour les amis"


Son temps avec Serge Gainsbourg, Régine l'évoquait justement lors d'une interview accordée à Pure Charts en 2015, pour le lancement de sa première tournée, durant laquelle elle avait tenu à défendre la mémoire de l'artiste disparu, autant adulé que décrié. « Il ne divise pas... C'est-à-dire que les gens connaissent mal. Il y a eu deux époques. Il y a eu Gainsbourg, le premier, qui a écrit des merveilles. Et puis il y a eu Gainsbarre qui voulait rester numéro un. Il voulait rester à la mode. C'est là où les choses ont bougé pour lui… Mais c'est un artiste formidable » insistait-elle. Son seul problème avec lui ? « Il m'appelait et il me disait : "Viens écouter, je t'ai fait une chanson". Quand il disait ça je savais que j'en avais pour l'après-midi entière ! Voire même la nuit, c'était comme moi, un noctambule ».

Comme Serge Gainsbourg, Régine offrait tout à ceux qu'elle aimait. « Chez elle, c'était toujours porte ouverte pour les amis. C'était vraiment quelqu'un d'humain avec un grand coeur. Nous avions chanté ensemble pour les sans-papiers car, dès qu'elle pouvait se mettre au service d'une cause, elle le faisait » rappelle Jane Birkin, qui avait entonné "Les P'tits Papiers" à ses côtés sous les fenêtres du ministère de l'immigration en 2010 pour dénoncer la politique migratoire du gouvernement de François Fillon. A 92 ans, elle avait même « envie de remonter sur scène ». « Elle devait faire le cabaret Madame Arthur en septembre » révèle l'artiste, désormais remise sur pieds après son AVC, qui admet être très touchée par la disparition de Régine : « Je savais qu'elle était malade, mais elle fait partie de ces gens dont on n'imagine pas la mort. Elle avait un tel goût de la fête et de la vie. Elle était géniale ».
Pour en savoir plus, visitez janebirkin.net.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de Jane Birkin sur Pure Charts.

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