Hoshi

Hoshi n'est pas épargnée depuis le début de sa carrière. Révélée grâce au tube "Ta marinière" et un premier album écoulé à plus de 300.000 exemplaires, la jeune auteure-compositrice-interprète est, depuis un an, victime d'une campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux en raison d'un geste fort proposé en direct des Victoires de la Musique 2020. Pour lancer un message de tolérance, la chanteuse avait, durant un live de sa chanson engagée "Amour censure", embrassé l'une de ses danseuses devant des millions de téléspectateurs. Insultes et menaces de mort sont désormais le lot quotidien de l'artiste, qui a saisi la justice pour prendre en charge cette affaire.

"J'en suis à 40% d'audition perdue"

Ces derniers jours, c'est pour les propos sexistes tenus par Fabien Lecoeuvre à son encontre que Hoshi fait malgré elle les gros titres de l'actualité. Invitée à « donner ses chansons à des filles sublimes » car jugée trop « effrayante », Hoshi a tenu à faire part de sa stupeur sur le plateau de l'émission "C à vous" mardi soir. « Ça fait mal au coeur » a-t-elle réagi, estimant qu'il n'est « pas normal d'entendre ça en 2021 » : « C'est profondément blessant pour moi, pour ma famille, pour les gens qui m'écoutent. Il y a des gens de 15 ans qui ont envie de se lancer dans la musique et qui vont voir ça (...) C'est grave de laisser dire des choses comme ça. Ça peut décourager certains jeunes qui n'ont pas confiance en eux ».

Crédits photo : France 5
Au cours de l'émission, Hoshi est également revenue sur la malformation dont elle est victime et qui lui cause une perte progressive de l'audition. Opérée « six fois depuis [ses] six ans », Hoshi fait tous les jours face aux conséquences de son problème de surdité. Pire, celui-ci a « empiré » ces dernières années : « J'en suis à 40% d'audition perdue ». De plus, après une batterie de tests, les médecins ont découvert que l'interprète du titre "Enfants du danger" était atteinte de la maladie de Ménière, un trouble de l'oreille interne entraînant vertiges et acouphènes. « C'est un combat vraiment quotidien parce qu'encore ce matin, je me levais et j'ai eu des crises de vertiges à cause de l'oreille interne. C'est un peu dur à expliquer parce qu'il n'y a même pas de traitement qui existe réellement. Il y a des trucs pour atténuer mais voilà. C'est au quotidien et c'est dur parce que c'est dur à expliquer, même pour les gens qui nous entourent, parce que ça ne se voit pas. C'est comme un enfant qui a mal et qui ne sait pas dire parce qu'il ne sait pas parler, bah c'est un peu ça. Je me sens pas bien des fois » a-t-elle témoigné face à Elisabeth Lemoine et ses chroniqueurs.

"Ça ne pourra aller qu'en empirant"

Cette pathologie est d'autant plus difficile à gérer pour l'artiste qu'elle a conscience des risques d'elle encourt à exercer son métier : « Ça ne pourra aller qu'en empirant. Plus je ferai de concerts, plus je vais continuer à jouer avec le feu. Je sais qu'un jour je n'entendrai plus assez correctement pour faire de la musique ». C'est la raison pour laquelle Hoshi veut « profiter de chaque instant » avec son public : « Les tournées, je les saigne. C'est un peu bizarre de dire ça mais c'est un combat avec moi-même : je ne sais jamais si je pourrais aller jusqu'à la fin, si une crise va se déclencher. J'ai une équipe super de musiciens et d'ingénieurs son qui m'ont sauvé la vie. J'ai fait 150 dates et c'est grâce à eux ».

Après cette entrevue, la musicienne est montée sur la petite scène de l'émission pour interpréter son nouveau single "Et même après je t'aimerai". Une performance qui lui a valu une nouvelle salve de commentaires désobligeants sur les réseaux sociaux. « Hoshi est atteinte d'Alzheimer ou c'est par débilité qu'elle tremble en permanence de la tête ? » a notamment écrit un internaute, auquel Hoshi a répondu en personne : « Si tu avais mis le son en plus de regarder l'image, t'aurais entendu que je parlais justement du fait d'être atteinte de la maladie de Ménière. Mais vu tes propos, on va pas trop t'en demander ». C'est dit !