Hoshi

Crédits photo : Pure Charts
A 23 ans, Hoshi a décidé de faire de la lutte contre l'homophobie son combat. Dans une interview réalisée pour Purebreak et Pure Charts, la chanteuse livre un témoignage fort pour dénoncer l'augmentation inquiétante du nombre des agressions homophobes en France, en hausse de 66% sur l'année 2018 selon un rapport de l'association SOS Homophobie. « Il faut faire quelque chose, il faut arrêter et punir vraiment les coupables » estime l'interprète de "Ta marinière", qui révèle que son engagement cache « des blessures » profondes provoquées par deux expériences traumatisantes. Hoshi était encore adolescence lorsqu'elle s'est retrouvée confrontée à l'homophobie pour la première fois : « On rentrait du sport et une fille de mon collège m'a insultée de sale lesbienne. Je ne sais même plus ses mots tellement ils étaient horribles. Elle a dit que je ne méritais pas de vivre. Je ne me laissais pas trop faire alors elle m'a attrapé la tête et l'a mise contre la glace. Et elle m'a frappée, frappée, frappée ». La raison de cette violence ? La publication d'un drapeau arc-en-ciel sur son skyblog.

"Elle m'a laissée pour morte par terre"

Quelques années plus tard, c'est une amie de son agresseuse qui s'en est prise à elle. « J'ai mis une photo où j'embrassais ma meilleure amie le jour de mon anniversaire, ce n'était même pas ma copine (...) Une fille l'a vue. Elle m'a menacée de mort. C'est arrivé une semaine après. Je descendais le midi et elle était là avec trois mecs. Elle m'a insultée (...) J'ai entendu ses amis qui disaient : "Mais pourquoi tu ne lui exploses pas la gueule ?" Et du coup, elle l'a fait. J'ai vraiment perdu à moitié connaissance, je n'étais pas bien, elle m'a laissée par terre » se remémore la chanteuse Hoshi, d'autant plus secouée que la justice n'a pas fait correctement son travail après son dépôt de plainte : « J'étais jeune et je crois qu'au commissariat, ils n'ont pas vraiment pris au sérieux. Elle m'a laissée pour morte par terre et elle a eu un rappel à la loi seulement. Moi je l'ai croisée pendant cinq ans. Ça a été un vrai traumatisme ».

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"La Manif pour tous ? De la publicité mensongère"

Enfouis au fond d'elle, les souvenirs de ces agressions sont remontés au moment de l'écriture de sa chanson "Amour censure", hymne à la tolérance chargé d'introduire son deuxième album "Sommeil levant" attendu le 27 mars. « Ça a été plus fort que moi de m'engager, parce que j'ai subi de l'homophobie. C'est aussi ma manière d'apprendre à revivre après ça et d'éveiller certaines consciences » atteste la jeune artiste, révoltée contre les images des manifestations anti-PMA organisées ces dernières semaines : « Là, le débat pour la PMA, ça les rend fous, ils ont les mêmes arguments en boucle et moi je leur prouve par A+B que ces enfants existent déjà, qu'ils sont heureux et que c'est peut-être à eux qu'il faudrait aller parler ». Aussi, Hoshi aimerait faire passer un message clair et limpide aux partisans de la Manif pour tous : « Arrêtez de vous battre contre nos droits ! Nous, on est là aussi (...) Je pense que la liberté d'expression a ses limites. Moi, franchement, mon combat c'est que la Manif pour tous n'existe plus parce qu'elle n'est pas pour tous en réalité. C'est de la publicité mensongère ».

Avec cette prise de parole, qui intervient après sa performance aux Victoires de la Musique et la campagne de harcèlement qu'elle subit depuis pour avoir embrassé une femme en direct à la télévision, Hoshi aimerait transmettre un message de soutien à tous les jeunes LGBTQ+. « Vous n'êtes pas seuls. Le conseil que j'ai à leur donner, c'est quand même d'aller porter plainte. C'est important de montrer que c'est illégal l'homophobie » conclut-elle, déterminée à répandre de l'amour pour répondre à la haine. Un témoignage fort et nécessaire.

Regardez le témoignage de Hoshi sur l'homophobie :