Freeze corleone

Crédits photo : Capture YouTube
Le grand jour est arrivé pour Freeze Corleone. Après des mois d'attente et les parutions des singles "Shavkat" et "Amérique du Sud", le rappeur de 31 ans vient de livrer son nouvel album "ADC" (pour "L'Attaque des clones") ce lundi 11 septembre, trois ans jour pour jour après son prédécesseur "LMF" (pour "La menace fantôme"). Un disque qui lui avait valu de nombreuses polémiques, et notamment des accusations d'antisémitisme en cascade de la part de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) et de plusieurs hommes politiques, à commencer par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, auquel Freeze Corleone a tenu à répondre dans son premier extrait avec une punchline pour le moins douteuse : « Je préfère être accusé d'antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin ». La Licra avait alors fait savoir qu'elle envisageait de poursuivre à nouveau l'artiste.

Pierre Palmade, PPDA, Thierry Hardisson...

Et cette démarche est particulièrement présente à l'écoute de l'ensemble de ce nouvel album de Freeze Corleone. Outre plusieurs extraits de débats télévisés à son sujet, "L'attaque des clones" présente également une tentative de "justification" de ses multiples références à l'Allemagne nazie. Sur la piste "Isshin Ashina", on peut entendre une interview du rappeur canadien Le Roi Heenok - que l'on pouvait retrouver sur "LMF" et qui demeure l'une des plus grandes influences de Freeze Corleone, qui compare le rap à un conflit armé et qui, selon ce postulat, se pense libre de citer toute forme de figure de guerre.

Mais au-delà de cette explication qui ne devrait pas convaincre grand-monde, on retrouve de très nombreuses attaques ciblées en musique. En effet, celui que l'on surnomme Chen Zen est un grand adepte du name-dropping et sur "ADC", il s'en est donné à coeur joie, tout en s'aventurant dans des registres nouveaux pour lui comme du boom bap ("L'homme méthode") ou de la two-step ("Jour de plus"). À titre d'exemple, sur le morceau "Tse Chi Lop", il déclare : « PDM (Peine De Mort, ndlr) pour Pierre Palmade / Si possible avec des techniques qui viennent d'Allemagne ou de chez Mohammed ben Salmane ». Ce dernier étant le prince héritier d'Arabie saoudite, accusé d'avoir arrêté, torturé puis décapité le journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

L'extrême droite dans le viseur

Visiblement en faveur du retour de la peine capitale, il suggère la même sentence pour Thierry Ardisson et Patrick Poivre D'Arvor sur le titre "Bill Clinton" (« PDM pour Thierry Ardisson, n*gro, PDM pour PPDA »). Il s'en prend aussi allègrement à la radio Skyrock, qui l'avait boycotté après les controverses il y a trois ans, et ses dirigeants, sur la chanson "Amérique du Sud" : « Fuck Skyrock, fuck Laurent Bouneau, fuck Pierre Bellanger ». Il en va de même pour le président américain actuel : « La mort pour les p*dos comme Joe Biden et son fils Hunter ».

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Il faut dire que le single "Amérique du Sud" donnait déjà le ton. « Faut brûler tous les pédocriminels comme Polanski et Jack Lang » pouvait-on déjà entendre. « Raciste comme Damien Rieu et Bruno Attal », rappe-t-il ensuite sur "L'homme méthode" pour dénoncer la montée de l'extrême droite dans le paysage médiatique ces dernières années. « C'est des vendus, des Tanguy David », lâche-t-il sur le même titre, en citant l'ex-membre du parti d'Eric Zemmour. « J'arrive raciste comme Jean Messiha » lâche-t-il également sur le même titre, lui qui avait déjà ouvertement critiqué l'homme politique dans son précédent album. Et il ne s'agit ici que de quelques exemples, tant la liste d'ennemis publics de Freeze Corleone est longue... Et ces punchlines ne manquent pas d'agiter les réseaux sociaux, alors que beaucoup avancent que le rappeur devrait être poursuivi en justice par les personnalités qu'il cite. Quoi qu'il en soit, le public répond présent puisque l'album a généré 6,7 millions de streams en moins de 24 heures sur Spotify France selon le compte Midi/Minuit. Soit le meilleur démarrage de sa carrière !