Eve Angeli

Crédits photo : Capture d'écran Purecharts
L'émission "Graines de star" a permis de révéler aux yeux du grand public de nombreuses stars des années 2000, d'Alizée à Leslie en passant par Grégory Lemarchal, Nâdiya, Christophe Maé, Jenifer ou Emma Daumas, qui ont tous fait leur premier pas à la télé dans l'émission diffusée sur M6. Et Eve Angeli en fait également partie. En 1999, à l'âge de 19 ans, elle se présente sur le plateau avec l'envie de se faire remarquer : « Je voulais faire "L'école des fans" et je n'ai pas réussi à y aller. (...) J'ai fait "Graines de star Tour" à Bandol et je l'ai emportée de suite, dès le premier soir, à l'applaudimètre » se souvient la chanteuse dans un nouvel épisode du podcast "Face A" de Purecharts : « C'était un gros concert sur Bandol, à côté du Casino exactement. Donc il y avait peut-être 15 000 personnes ! C'était plein de gens dans le public et c'est eux qui m'ont élue ».

"Une chanson qui parle de la mort"

Ce premier coup de projecteur lui permet de signer chez M6 et de sortir sa première chanson "Avant de partir" en septembre 2000. Une chanson qu'elle a co-composée et écrite, comme elle tient à le souligner : « J'ai quand même eu cette chance, étant toute jeune, de pouvoir composer une partie de la mélodie et du texte : c'est très rare pour quelqu'un qui démarre d'être directement propulsé dans le top 5 avec cette chanson ». Mais, alors que beaucoup de gens pensent qu'il s'agit d'une histoire de rupture, Eve Angeli précise que le texte parle... de la mort : « J'ai toujours eu des idées morbides, à tel point que quand j'étais jeune, j'étais toujours déguisée en Morticia Adams, je me peignais les ongles en noir. (...) "Laisse-moi un peu de toi avant de partir", en fait c'est "avant de mourir". Les gens l'ont toujours pris comme une chanson d'amour, mais c'est vraiment un exutoire par rapport à ma peur de la mort ».

"La première fois, je n'étais pas contente"

Et le succès est au rendez-vous : "Avant de partir" atteint la quatrième place des ventes et s'écoule à plus de 600.000 exemplaires. Pourtant, le titre aurait pu ne jamais voir le jour ! « La première fois que je l'ai entendue, je n'étais pas contente : le premier arrangement me plaisait, puis après ils ont fait un remix. C'est le remix qui a été connu et qui a cartonné, mais moi il ne me plaisait pas » nous révèle la chanteuse, qui a mis plusieurs mois à enregistrer la maquette car insatisfaite du résultat : « Je voulais quelque chose de plus pop-rock et je suis arrivé avec un truc street, limite R&B. Je me voyais pas démarrer avec ce genre. Mais j'ai eu raison de leur faire confiance ! ».

Le succès frappe alors à la porte d'Eve Angeli, qui se sent « comme un poisson dans l'eau » lors des tournées et sur les plateaux télés qu'elle écume pendant des mois. Une période sous le feu de projecteurs qu'elle dit avoir vécu de façon « déconnectée » : « J'ai vécu comme dans un rêve éveillé, ce qui m'a permis de ne pas péter les plombs. Je rentrais jamais chez moi. On croit que c'est beau, mais on est énervé tout le temps. (...) J'étais à la fois heureuse d'avoir ce succès mais heureusement que j'ai gardé une certaine distance, sinon je serais devenue une folle comme beaucoup ». Consciente du caractère éphémère du succès, l'interprète de "Felicita" reconnaît toutefois avoir touché le jackpot : « D'un point de vue financier, c'est comme avoir gagné le loto. J'ai pu investir dans ma maison. Sans ce succès-là, je ne serais pas à l'abri d'avoir une maison. Ce succès m'a permis de me loger ».

"J'étais un peu diva"

Le seul regret qu'elle porte concerne l'arrêt brutal de son succès, survenu dès son deuxième album. En effet, si le premier disque "Aime-moi" s'écoule à plus de 200.000 copies, son successeur "Nos différences" (2002) peine à dépasser les 50.000 ventes. « J'étais juste un peu diva, c'est ce que je regrette. Je voulais avoir exactement les mêmes armes que sur mon premier single : j'avais M6, NRJ... Quand je n'ai pas eu tous ces médias dans la continuité, je l'ai très mal vécu » se désole-t-elle aujourd'hui : « Comme une gamine capricieuse qui a tout eu dès le départ, pourquoi vous ne me soutenez plus ? Je n'ai jamais compris pourquoi les médias qui m'ont créées m'ont un peu mise de côté du jour au lendemain ». Mais Eve Angeli conclut avec philosophie : « C'est ce qui me rend plus forte ».