Eddy de Pretto

Crédits photo : Bestimage
Près de trois mois après avoir sorti son deuxième album "A tous les bâtards", Eddy de Pretto a accepté de se produire au sein de l'église Saint-Eustache, à Paris, dans le cadre du festival "Qui va piano va sano", organisé par le label Microqlima. Aux côtés Feu! Chatterton, Terrenoire, Joanna ou Silly Boy Blue, l'artiste a interprété ses titres percutants et ses mots crus au piano le jeudi 17 juin en public et en livestream. Pour promouvoir sa performance, le chanteur ouvertement homosexuel a ensuite redirigé ses abonnés sur Instagram vers le lien du live, avec ce texte : « Si vous voulez m'entendre chanter "sodomite" dans une église c'est en swipe ». Une phrase, en clin d'oeil à sa chanson "A quoi bon", vue comme une provocation pour certains internautes qui ont alors mené un harcèlement massif envers Eddy de Pretto, recevant des messages insultants, homophobes et même des menaces de mort. Une vague de haine qu'a tenu à dénoncer l'interprète de "Bateaux-mouches", n'hésitant pas à publier les commentaires violents en écrivant : « Je chanterai mes mots dans tous les lieux qui m'accueillent pour le faire ».

"Il est urgent de s'élever un peu"

« C'est fou car juste après ma prestation de jeudi soir dans l'église Saint-Eustache, une jeune croyante (...) est venue me parler pour me dire qu'elle avait été touchée par cette chanson "À quoi bon", qui raconte le fait de ne pas se sentir accepté à cause de son homosexualité. Elle m'expliqua ensuite que c'était une fausse et désuète lecture que de croire que le fait d'être gay t'excluait de ces lieux sacrés ou de la religion, alors qu'elle est censée s'ouvrir à celles et ceux qui le désirent intimement » a ensuite écrit Eddy de Pretto aux « spamers/homophobes », invitant « celles et ceux qui pensent que les sodomites n'ont pas la place dans l'Eglise » à lire "De Profundis" d'Oscar Wilde ou "Sodoma" de Frédéric Martel, en lien avec le sujet. L'artiste a préféré ensuite prendre ses distances avec « les fous du village » et les « royalistes / extrême droite » pour relayer des messages tolérants et bienveillants : « Merci à celles et ceux qui m'envoient beaucoup d'amour entre tous ces torrents de haine rétrograde ».

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« Très touchée » par cette « campagne de harcèlement en ligne homophobe » visant Eddy de Pretto, l'équipe de Microqlima a tenu à apporter « tout son soutien » à l'artiste : « Ces propos sont comme d'habitude le fait d'une poignée d'agitateurs auxquels il ne convient pas d'accorder plus d'importance que ça, mais nous avons jugé important de réaffirmer haut et fort nos valeurs pour ne pas laisser banaliser la violence des propos de ces personnes ». Les membres du label ont ensuite souligné leur démarche, « conscients que c'est une chance de pouvoir se produire en toute liberté, quelles que soient nos orientations et nos horizons, chanter respectueusement ce qu'on veut, où l'on veut, et à plus forte raison encore dans les églises qui depuis toujours sont des lieux de culture, d'ouverture et d'inclusion ».



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