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vendredi 06 novembre 2015 10:10

Doc Gyneco (P1) : "J'ai joué le fumeur de joints sympa, j'avais honte de qui j'étais vraiment"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Pour fêter les 20 ans de son album "Première consultation", Doc Gyneco remontera sur scène le 25 mai à l'Olympia. L'artiste se confie à Pure Charts sur cet album culte : sa genèse, ses titres préférés, le succès... Découvrez la première partie de notre entretien.
Crédits photo : David LS
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Pourquoi célébrer les 20 ans de ton album "Première consultation" ?
D'abord parce que les gens me le demandent dans la rue. Si je voulais être complètement honnête, je vous dirai que je surfe sur un revival. Je considère que mon album a atteint la majorité. Je peux dire, sans jeu de mots, qu'il est majeur. L'album sera réédité pour la date anniversaire et au début de la tournée, avec plein de surprises. Ensuite, viendra un nouvel album.

C'est important pour toi de revenir après tout ce temps ?
Il y a de la demande alors j'offre. Il y a une autre vie que la musique, j'admets que je ne l'ai pas trouvée. Alors oui, c'est aussi important pour moi.

Pour réussir, il faut de la naïveté, de la sincérité et être totalement désintéressé
En créant l'album, est-ce que tu imaginais que'il aurait marqué toute une génération ? Qu'a-t-il de particulier ce disque selon toi ?
Celui qui calcule tous les paramètres, il n'y arrivera pas et ça dans tous les domaines. Pour réussir, il faut de la naïveté, de la sincérité et être totalement désintéressé. J'ai écrit et c'est ma génération qui bougeait le stylo. Ce qu'il a de particulier cet album, c'est ça. Mon environnement, mes copains, l'actualité, c'est 99% de mon inspiration. Un moment, ça me dépasse, les mots viennent tout seul et j'ai l'impression que ce n'est plus moi qui écrit, que je ne suis qu'un véhicule. Moi, sur une île déserte, je ne pourrai rien sortir, j'ai besoin de mon environnement. Je ne comprends pas les écrivains qui s'isolent. Moi j'ai besoin des autres, de les écouter, de les voir vivre. Je suis une éponge, j'absorbe tout.

Quelle est la chanson de cet album culte que tu préfères ?
Je suis toujours soumis au climat environnant et social, ma préférence bouge au gré des événements. Quand on attaque les Femen, j'ai envie de chanter ou de réécouter "Ma s... a moi", parce que la société ne prête plus assez attention aux droits des femmes. Quand la déprime règne, au moment des fins de mois, c'est plutôt "Nirvana". Et puis "Dans ma rue" quand les minorités se cherchent ou sont montrées du doigt. Vous voyez quand il y a des attentats, et que nos copains arabes qui n'ont rien à voir, sont obligés de raser les murs...

Souvenez-vous de "Viens voir le docteur" de Doc Gyneco :



J'avais aussi peur de servir la même soupe
Cet album a été acclamé, mais les suivants n'ont pas autant fédéré. Comme l'expliques-tu ?
Je n'ai jamais su refaire la même chose, j'avais aussi peur de servir la même soupe. Je n'avais pas compris que j'avais mon propre style, j'attendais d'être sûr que le public le valide et me permette de continuer dans la même veine. Il faut dire que le succès, l'estime critique et le regard des autres me sont tombés dessus à l'âge où je me cherchais encore. J'avais peur de dire que j'avais quitté l'école, que je traînais dans la rue, que j'étais sur la mauvaise pente et que la musique m'a sauvé. L'erreur que j'ai faite, c'est que je me suis servi de la musique pour sortir de ma condition. A partir du moment où je suis sorti de mon environnement, l'inspiration n'était plus la même.

Et c'est pour ça que ça marchait moins...
Mais je trouve que tu exagères, "Les Liaisons Dangereuses" a fédéré. (Sourire) Après, j'ai préféré jouer le fumeur de joints sympa, j'avais honte de qui j'étais vraiment. J'ai pensé que je pouvais camoufler ma rébellion, ma révolte avec de l'humour. Avec le recul, j'aurais pu gérer mon argent autrement, j'aurais pu me servir de ma notoriété pour faire quelque chose de bien. Je n'avais pas cette maturité et l'industrie du disque était différente à l'époque. Elle a changé de comportement depuis le téléchargement.

Retrouvez la 2ème partie de notre interview sur ses années de galères, Nicolas Sarkozy...

Retrouvez la 3ème partie de notre interview les rappeurs et le climat en France
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