Dalida

Crédits photo : France TV / Bestimage
Thierry Ardisson s'est fait attendre depuis l'arrêt de l'émission "Les Terriens du samedi" en 2019. Le célèbre animateur et producteur revient ce lundi 2 mai sur France 3 par la grande porte, celle de "L'Hôtel du temps", un magazine diffusé en prime-time dont le concept se veut novateur et provocateur - sa marque de fabrique. Le présentateur de 73 ans y réalise des interviews de célébrités... mortes, où se mêlent fiction et véritables propos utilisés dans des images d'archives grâce à la technologie du deepfake, qui permet à une intelligence artificielle de remplacer le visage d'une personne sur un autre. Ce premier numéro met à l'honneur Dalida, à l'occasion du 35ème anniversaire de sa disparition qu'Orlando, le frère de la diva et gardien de sa mémoire, a tenu à célébrer en grande pompe. « Je l'ai toujours traitée au présent depuis qu'elle est partie. C'est pour ça qu'elle est si présente au quotidien, dans la presse, en radio ou à la télévision. C'était une avant-gardiste Dalida, elle était moderne à une époque qui ne l'était pas encore. Aujourd'hui, je lui fais profiter de toute la technique que la génération actuelle a à sa disposition » explique celui qui fut et reste son manager dans une nouvelle interview pour Pure Charts.

"C'est osé mais formidable"

Lorsque Thierry Ardisson est venu lui soumettre l'idée de ressusciter numériquement Dalida, Orlando n'a donc pas hésité longtemps avant de donner son feu vert. « J'ai pris l'habitude, depuis qu'elle est partie, de trouver des idées pour commémorer son départ, tous les cinq ans. Il y a eu la sortie du film en 2016, puis l'exposition au Palais Galliera. Cette année, il y aura l'émission phare "Hôtel du temps". Ce sera une première à la télévision ! L'émission passe sur France 3 la veille de son départ. Je pense que ça va être une révolution, c'est bluffant. C'est osé mais formidable » assure l'impresario à notre micro, véritablement bluffé.

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Mais comment s'est déroulé le tournage ? Pour que l'illusion soit parfaite, Thierry Ardisson a fait appel à l'actrice Julie Chevallier qui a été chargée d'incarner physiquement l'inoubliable interprète de "Mourir sur scène". « On a rentré plein de vidéos d'elle dans la "machine", qui a appris son visage avant de l'appliquer sur celui de la comédienne que j'avais en face de moi. Pour que ça fonctionne, il fallait que celle-ci reproduise sa gestuelle, sa façon de se tenir, et sa manière de parler, car c'est sa voix qui a été ensuite retravaillée, "dalidaïsée" » décrypte-t-il auprès de Télé-Loisirs.

"Dalida était quelqu'un de très pudique dans la vie"

Le procédé est si convaincant qu'Orlando n'a pas pu retenir son émotion lorsqu'il a vu les premières images durant la conférence de presse. « C'est très émouvant de la voir revivre comme ça, de la voir dans son quotidien. Thierry m'avait envoyé par téléphone quelques images mais là, c'est la première fois que je les vois avec le son, c'est bluffant. La ressemblance est énorme. Le texte qu'elle prononce, c'est exactement ce qu'elle aurait pu dire » a confié le frère de la star, qui a travaillé en étroite collaboration avec l'animateur pour ne pas trahir la mémoire de Dalida : « Thierry m'a montré un premier scénario. Je lui ai fait des remarques en disant par exemple "Dalida n'aurait pas dit ça exactement comme cela". J'ai apporté le plus de précisions possible. Je suis infernal sur ça, c'est mon caractère, je ne laisse rien passer ! ».

Pour Orlando, l'émission "Hôtel du temps" est « révolutionnaire » mais il dit comprendre les réserves émises au sujet des limites et dérives potentielles de l'exercice. A-t-on le droit de faire parler les mots ? Le débat est épineux... « C'est vrai que cette machine à remonter le temps est un peu effrayante car on se dit : "Où est-ce que ça va s'arrêter ?". Et puis Dalida était quelqu'un de très pudique dans la vie. Elle disait toujours : "Il faut être pudique dans la vie pour ensuite effectuer un strip-tease sur scène et être impudique" » tient-il à rappeler. Ce sont sans doute les téléspectateurs qui trancheront.