Dadju

Crédits photo : Capture France 2
"Reine", "Bob Marley", "Grand bain", "Jaloux", "Amour toxic", "Mon soleil", "Toko Toko"... Dadju cumule les tubes et les certifications depuis ses débuts en solo en 2017, si bien que ses deux premiers albums se sont écoulés à plus de 500.000 exemplaires chacun. Le petit frère de Gims raconte d'ailleurs actuellement son parcours insolite dans une série documentaire, "Ça va bien se passer", en six épisodes, disponible sur MyCanal. L'interprète de "Dieu merci" y évoque notamment son enfance, et ses années difficiles après le départ de son père. « J'avais 10-11 ans... Je me réveille comme d'habitude pour aller à l'école. Je dis "au revoir" à mon père. Et quand je reviens, il est juste plus là. Et je ne le revois plus avant un certain nombre d'années » a confié Dadju sur le plateau de "Quelle époque" samedi soir sur France 2. Suite au départ de son père, chanteur de rumba congolaise, sa mère, son petit frère et lui sont expulsés de leur logement en Seine-Saint-Denis, et ils se retrouvent à la rue . Ils vont y passer 18 mois, et dormir sur des bancs ou dans des squats.

"On ne se rend pas compte de la gravité des choses"

« C'était difficile mais je ne saurais pas l'expliquer. J'étais jeune... J'ai juste vu ma mère le subir surtout. Quand on est petit, on ne se rend pas compte de la gravité des choses. Je dors dehors, j'ai juste froid. Je me rappelle qu'il faisait froid, mais je ne me rappelle pas de la difficulté. C'est plus de voir ma mère pleurer, de voir mon frère pleurer, c'est ça qui m'a marqué » a expliqué Dadju, qui a tenu à rendre un hommage à sa maman : « Je lui dois la vie, mon éducation, mes ambitions, ma personnalité ». Sa détermination sans faille à s'en sortir et à briller dans les yeux du public est sans doute né de cette épreuve. « Toute mon adolescence, tous les problèmes que j'avais auraient pu être réglés par de l'argent. Pour moi, tous les problèmes du monde pouvaient être réglés par de l'argent. Donc mon objectif à ce moment-là, c'était d'avoir de l'argent » raconte celui qui est aujourd'hui devenu multimillionnaire.

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"C'était difficile parce qu'on était noir"

A l'époque, la conseillère principale d'éducation de son collège, Mme Viéville, met tout en oeuvre pour leur trouver un logement HLM. Dadju dit même qu'elle lui a « sauvé la vie » : « C'est grâce à elle, elle a mis fin aux 18 mois. C'était assez difficile à cette période-là... Ma mère n'avait pas tous ses papiers. Donc aller à la mairie pour dire qu'on a été expulsés, on ne te prend pas au sérieux, on te dit d'attendre ». A cette époque, celui qui deviendra une star fait aussi face au racisme dans les institutions : « Et, on se le dit, c'était difficile parce qu'on était noirs et ça c'était compliqué aussi ». Là encore, Mme Viéville va leur être d'un soutien sans faille. « Elle venait nous voir, en nous disant : "Je suis blanche et blonde, je sais qu'ils vont m'écouter" ». Dadju a d'ailleurs gardé contact avec cette « femme magnifique », à qui il ne peut rien refuser. Mais elle tient tout de même à payer ses places de concerts pour venir l'applaudir ! « Elle ne veut rien me demander ! Elle veut pas. Ça me met mal à l'aise » s'est désolé Dadju.

Aujourd'hui, les enfants de Dadju ne le croient pas quand il leur raconte ses années dans la rue. « Ils sont nés en voyant le Prince Dadj. Ils ne se doutent pas car ma vie aujourd'hui est à des années lumière de ce que je vivais à l'époque. Quand je leur raconte, ils n'arrivent pas à capter. C'est difficile de leur faire comprendre et accepter, dans la vie qu'ils ont actuellement, que la pauvreté c'est ça » a analysé le chanteur de 32 ans, qui s'est ensuite investi dans la musique avec l'aide d'un pilier : son grand frère Gims, qu'il retrouve alors qu'il est alors devenu une vedette avec la Sexion d'Assaut. Un beau dénouement !