Accueil > Actualité > C'est dit ! > Actualité de Benjamin Biolay > Culture : Benjamin Biolay, en "colère", réclame un débat avec les pouvoirs publics

Culture : Benjamin Biolay, en "colère", réclame un débat avec les pouvoirs publics

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Benjamin Biolay est en "colère". A l'occasion d'un passage sur Franceinfo pour parler de la réédition de son album "Grand prix", le chanteur fait part de sa frustration vis-à-vis des décisions du gouvernement sur la reprise des concerts et le sort du monde culturel.
Crédits photo : Bestimage
La situation est tendue entre le gouvernement et les acteurs du monde culturel. Mercredi, le Conseil d'Etat a rejeté le référé déposé par les professionnels pour la réouverture des cinémas, théâtres et salles de spectacle. En raison de la « récente dégradation du contexte sanitaire » et des incertitudes qui pèsent sur l'évolution de l'épidémie de Covid-19 en France, où 14.900 nouveaux cas ont été détectés sur les dernières 24 heures, la culture reste mise à l'arrêt. « Si cette démarche n'était pas fondée en droit, elle exprimait beaucoup de souffrance et de révolte. Nous devons l'entendre. Il nous faut maintenant bâtir un modèle résilient de fonctionnement des lieux culturels qui protège la santé des Français et les fassent savourer en toute sécurité toutes les formes de culture » a réagi Roselyne Bachelot-Narquin, la ministre de la Culture, en annonçant que des concertations ont été engagées « depuis plusieurs jours » pour « bâtir ce modèle » avec les artistes, producteurs et exploitants qui tirent la sonnette d'alarme. D'après une étude réalisée par la revue spécialisée Pollstar, les annulations et reports des festivals et autres concerts ont occasionné des pertes de 30 milliards de dollars rien qu'en 2020.

"Il y a une certaine colère en moi"


Une crise économique sans précédent pour l'industrie de la musique, et un véritable crève-coeur pour les artistes qui peinent à comprendre les mesures mises en vigueur. « En quoi un magasin d'alimentation est moins dangereux qu'une librairie ? En quoi un avion bondé est moins dangereux qu'un théâtre ? En quoi un train, où les gens sont collés, est moins dangereux qu'un cinéma ? » s'interrogeait Patrick Bruel il y a quelques jours. Pour Benjamin Biolay, la scène est l'endroit où « tout prend sens » pour un chanteur. « C'est là où on achève le parcours de la nouvelle oeuvre. Quand on la joue devant les gens et qu'on la partage et qu'on la joue différemment parce qu'il y a le retour des gens, et ça représente beaucoup pour moi » explique auprès de Franceinfo celui qui ne vit « pas très bien » que la musique soit considérée comme "non-essentielle". « Le choix de l'adjectif "non-essentiel" c'est encore une erreur de communication politique. Ce n'est pas la rhétorique qu'il faudrait employer. C'est blessant pour les gens de se sentir complètement inutiles et donc non essentiels » estime l'interprète de "Comme une voiture volée"

A LIRE - Patrick Bruel dénonce les décisions du gouvernement : "La culture souffre"

Inquiet pour l'avenir, Benjamin Biolay déplore le manque de considération des intermittents du spectacle et égratigne au passage les instances gouvernementales. « C'est très important, il y a une pandémie, c'est horrible. Mais on a l'impression que le ministre de la santé, ce n'est pas le ministre de la santé mentale. Il y a quelque chose qui me gêne dans le fait d'enfermer les gens dans une pièce et les mettre dans le noir, lentement mais sûrement » regrette le musicien, qui souhaite un « débat collectif » sur le sujet « avec les pouvoirs publics ». S'il est une voix influente, Benjamin Biolay ne souhaite pas endosser la responsabilité de porte-parole du secteur culturel. « Parce que je souffre moins que d'autres et que ce que j'ai à dire… comment dire, ça ne passerait pas très bien à la radio. Il y a une certaine colère en moi qui fait que je ne veux pas m'exprimer parce que je sais que la colère va prendre le pas sur ce que je dis et dans ce cas-là, on dit des bêtises » conclut-il, en espérant que des solutions soient vite avancées.

Pour en savoir plus, visitez benjaminbiolay.com, ou son Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album de Benjamin Biolay sur Pure Charts.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter