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Tryö : un coup de gueule distrayant et piquant appelé "Ladilafé"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Avec toujours autant de ferveur, de colère mais beaucoup d'optimisme, Tryö revient avec un cinquième album intitulé "Ladilafé". De la politique internationale à l'homophobie dans le milieu reggae, le groupe bat en brèche des sujets d'actualité avec beaucoup d'humour et une plume bien affutée.
Crédits photo : DR.
Tryö revient avec ce qu'il sait faire de mieux : des ritournelles entêtantes sur fond de reggae popularisé avec des mots méticuleusement choisis. "Ladilafé" est un disque dans l'air du temps et dissèque les sujets qui ont fait ou font encore l'actualité, mais sans jamais tomber dans la polémique. Tryö se défend même d'être donneur de leçon, faisant rimer « polémiques » et « merdique » dans "Nous génération".


De l'humanisme sur le ton de la plaisanterie


On s'amuse même en écoutant "C'est du vent" et "Pas banal" : Britney Spears est « au Vatican » et « le Louvre à Dubaï ». Sur cette cinquième piste, Tryö évoque un « cocktail fatal » conduisant à l'effondrement. DSK n'a pas été oublié, ni Poutine, tournés en dérision. On peut donc rire de tous les sujets, même des plus graves !

Et c'est ce qui fait la force de "Ladilafé" : des titres marqués par une pointe d'humour côtoient des morceaux plus touchants traitant des mêmes sujets. Marine Le Pen apparaît dans deux morceaux. Elle est non sans humour associée à Dieudonné dans "Pas banal" et elle a le « crachin de son papa » dans "Marine est là", titre qui évoque le changement de visage du FN avec l'arrivée de Marine Le Pen à sa tête. Seulement, ce n'est qu'une façade : « Main de fer, gant de velours / c'est la haine qui parle d'amour ». Marine est dans le collimateur, tout comme le reggae. "Brian Williamson" est un véritable procès. En faisant référence à un activiste gay assassiné en Jamaïque, Tryö s'attaque à l'homophobie dans le milieu du reggae.


Un disque d'amour avec quelques touches d'électro


Le groupe est parfois dur dans sa critique. "Joe le trader" dresse un tableau peu flatteur des opérateurs du marché et "Greenwashing" présente une certaine hypocrisie de la société sur fond de rêve écologique : « On veut du green… On veut des tours d'avion, du diesel / C'est nous les as, les Pinocchios du marketing ». L'hypocrisie, c'est aussi celle de l'Occident qui n'a pas remarqué la détresse des hommes avant le "Printemps arabe" : « 40 ans à la dure sous les yeux des occidentaux qui partent en vacances en Tunisie ».

"Ladilafé" est aussi un disque d'amour en hommage à Patricia Bonnetaud qui a révélé Tryo. Elle nous quittait cette année : « Cette chanson, elle est pour toi, grande sœur, petite reine » chante le groupe dans le titre éponyme. On parle également d'amitié dans la solitude et la mort avec des sonorités ensoleillées. Et l'arrivée de DJ Catman est un bien puisqu'il apporte avec lui son savoir en matière de musique électronique.

Tryö a des choses à dire et enjolive sa prose piquante avec des mélodies entraînantes. Le groupe peint une société hypocrite où l'argent et les intérêts politiques prennent le dessus sur la valeur humaine. Il remet de l'ordre avec seize titres qui font à la fois sourire et réfléchir.


Pour en savoir plus, visitez tryo.com ou le Facebook officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez l'album "Ladilafé" sur Pure Charts.
Réservez vos places pour aller applaudir Tryo en live.

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