Travis Scott

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Travis Scott vient enfin de libérer le quatrième album studio de sa carrière, "Utopia", après des années de patience de la part des fans. Et pour cause, si l'attente était si élevée, c'est tout simplement car le rappeur texan de 32 ans avait frappé un véritable coup de maître avec son précédent disque en solo. Le 3 août 2018, il délivrait à ses fans "Astroworld". Un album qui a tout bonnement changé le cours de sa carrière et a fini de l'ériger comme la nouvelle idole des jeunes, le rappeur de toute une génération non seulement aux États-Unis mais aussi à travers le monde.

Un artiste attendu au tournant

Car s'il s'était déjà fait remarqué avec ses deux premiers opus, "Rodeo" en 2015 et "Birds in the Trap Sing McKnight" un an plus tard, qui faisaient déjà lui l'une des têtes d'affiche montantes de la scène outre-Atlantique, celui que l'on surnomme La Flame a pris son temps pour concocter "Astroworld". Le concept ? Rendre hommage à sa ville de Houston. Pour cela, il va notamment puiser l'inspiration du côté du parc à thème - désormais fermé - Six Flags AstroWorld, notamment pour cette pochette absolument iconique. Et en guise de premier single, il s'offre, plus d'un an avant la sortie de l'album, un tube mondial avec "Butterfly Effect", qui devient même un hymne indémodable et un incontournable de sa discographie.



L'attente devient déjà énorme et la sortie de "Astroworld" s'annonce déjà comme l'événement de l'année au sein d'un rap game américain en quête de changement. Le renouvellement des gros rappeurs est en marche, et Travis Scott est clairement le mieux positionné. Et pour confirmer ce statut, il va mettre les petits plats dans les grands, avec une architecture que l'on retrouve également dans la conception de "Utopia".

Un blockbuster musical

Sur ce disque entièrement supervisé par le génie Mike Dean, habitué à travailler sur les plus grands chefs d'oeuvre de Kanye West, le rappeur s'offre des invités de marque. S'il cache les crédits pour que les auditeurs s'imprègnent du projet, le mystère ne fait pas long feu. Dès la deuxième piste, "Carousel", on retrouve une présence rarissime de l'un des meilleurs chanteurs de sa génération, Frank Ocean. Le morceau suivant, "Sicko Mode", est un titre totalement fusionnel avec un Drake au sommet de sa gloire. Le hit est tout simplement exceptionnel, les auditeurs hallucinent. Celui encore après, "R.I.P. Screw", marque la présence de Swae Lee, moitié de Rae Sremmurd. Sur "Who ? What !", il se paie une performance de deux tiers des Migos, plus gros groupe de rap alors, avec Quavo et Takeoff. Et pour enfoncer le clou, les collaborations plus prestigieuses les unes que les autres se multiplient, tout en faisant appel à des registres différents qui imprègnent le rendu final.

Sur "Stop trying to be God", Cactus Jack regroupe James Blake, Kid Cudi, Philipp Bailey et Stevie Wonder. Quelques instants plus tard, Kevin Parker (aka Tame Impala), Pharrell Williams et The Weeknd - qui est également sur la piste suivante nommée "Wake Up" - se donnent rendez-vous sur le prodigieux "Skeletons". De quoi offrir de nouvelles sonorités, nuances et couleurs à "Astroworld". Pour autant, l'artiste n'en oublie pas de s'inscrire dans la longue lignée des dénicheurs de talent du rap américain. Don Toliver, 21 Savage, Gunna, Juice Wrld, Shack Wes... Tous figurent sur cette tracklist démentielle.

Un succès exceptionnel

Fort logiquement, les fans répondent massivement présent, d'autant plus que les critiques sont pour la plupart excellentes. L'album débute à la première place du Billboard 200 et le single "Sicko Mode" se hisse au sommet du Billboard Hot 100, devenant le premier titre de Travis Scott à réaliser une telle performance. Au bout d'une semaine, le disque comptabilise plus de 537.000 copies écoulés, dont 270.000 ventes physiques. Pourtant, ce sont bien les streams qui vont lui permettre de vivre dans le temps. Au fil des semaines, "Astroworld" devient le premier album de rap à obtenir pas moins de 100 millions d'écoutes sur Spotify pour chacun des morceaux du projet. De quoi permettre à l'album de rentrer dans les livres d'histoire, et à Travis Scott de devenir la superstar d'une génération.