TAL

Crédits photo : Abaca
Vendredi soir, Tal a donné le coup d'envoi de ses trois concerts prévus au Palais des Sports de Paris, avant d'y revenir au mois de juin et de monter sur la scène du Zénith en novembre. A 20 heures tapantes, sans première partie et devant une salle pleine à craquer, la chanteuse de 24 ans s'est présentée dans la pénombre, sous les cris hystériques du public, pour interpréter son single phare "Danse". Un choix étonnant puisque le titre aurait été parfait pour un final explosif. Justement, Tal nous a prévenus avec ses paroles : « On va tout donner ». Sans Flo Rida, et sans laisser le temps à la foule de se chauffer, la demoiselle a démarré son show en trombe avec ses cinq danseurs, au milieu de ses musiciens et d'un arc de cercle pour seul décor, servant d'écran géant et devenant tour à tour un soleil ou une boule à facettes. Un démarrage un peu abrupt, mais au rythme effréné, suivi par "Rien n'est parfait".

Un choix judicieux puisque le public, composé essentiellement de jeune filles de 10 ans, a pu reprendre en choeur les nombreux « oh oh oh » qui parcourent le titre. Dans son mini short couleur or, Tal, mise en valeur par des éclairages soignés, a donc misé sur le rythme. Communiquant avec son public pour ne jamais laisser retomber l'ambiance, la chanteuse a enchaîné avec "Pas celle qu'on impressionne", avant de se présenter seule sur scène avec sa guitare pour le romantico-fédérateur "Marcher au soleil" et le bonus "Moi je parle". L'occasion d'entendre mieux sa voix, à la fois puissante et pleine de nuances, pas affectée une seconde par les pas de danse effectués quelques minutes plus tôt. Toujours en acoustique, "Happy" de Pharrell a ensuite résonné, sous les applaudissements. Après une parenthèse danse, inspirée par "Le prince de Bel Air", Tal est revenue pour montrer un autre visage.

Un hommage à Michael Jackson réussi

En pleine danse orientale et tribale, dans une combinaison scintillante, la chanteuse, entourée de deux professionnelles, a impressionné avec son déhanché sexy, mais jamais vulgaire, avant d'entonner "Waya Waya", remplaçant elle-même Sean Paul sur les passages urbains. Toujours en live, Tal a poursuivi le voyage avec "Je prends le large", "A l'international", devant une salle debout et survoltée, avant d'oser un mash-up réussi, unissant "Le passé" et "I Shot the Sheriff" de Bob Marley. Investie, Tal s'est même essayée à la guitare électrique à la fin de "Cash" - titre pas vraiment nécessaire - et à la batterie, sur l'intro de son hommage bluffant à Michael Jackson ("Wanna Be Startin' Somethin'").

Partagée entre son univers pop et hip-hop, comme en témoigne l'évolution un peu brutale entre son premier et deuxième album, Tal a pu dérouter son très jeune public pour se faire plaisir (et nous avec). Le grand écart a été visible lors d'un titre rap de transition, assuré par son choriste et danseur, puis sur les passages rap en anglais de "M'en aller", soutenue par une orchestration soul convaincante. Même constat lors de l'excellent titre "Une autre personne", et surtout "Something New (Get Off)", très urbain, parfois agressif, et entièrement dans la langue de Shakespeare. Un équilibre bancal qui sera décisif pour la suite de sa carrière...

Mais, aidée par "Envole-moi", tube issu de "Génération Goldman", ou "Le sens de la vie", qui a pris tout son sens lors du final, Tal, très à l'aise sur scène et souvent émue, a réalisé son rêve et offert un show bien huilé mais sincère, moderne, rythmé et parsemé de tubes. Un spectacle complet à l'image de la chanteuse.

Setlist du concert de Tal

Danse
Rien n'est parfait
Pas celle qu'on impressionne
Marcher au soleil
Moi je parle
Happy
Waya Waya
Je prends le large
A l'international
Le passé + I Shot the Sheriff
Une autre personne
Something New (Get Off)
M'en aller
A l'infini
Pas toi
Cash
Wanna Be Startin' Somethin'
Envole-moi
Tombé du ciel (rappel)
Le sens de la vie (rappel)