Sofia Essaidi

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Qu'il semble loin le temps où elle suivait les cours d'Armande Altaï à la "Star Academy" ! 20 ans après son passage remarqué dans le télé-crochet phénomène, remporté cette année-là par Elodie Frégé, Sofia Essaidi est devenue une figure familière du petit écran grâce à de multiples rôles dans des séries et téléfilms à succès ("Aïcha", "La Promesse", "Kepler(s)", "Les combattantes"...). Le 25 août, elle donnera la réplique à Alban Lenoir et Jean Reno dans la comédie d'action "Antigang : la relève", proposé en exclusivité sur Disney+. « Je suis extrêmement épanouie en tant que comédienne, j'ai encore plein de choses à découvrir » indique l'artiste de 39 ans à Télé-Loisirs, qui mesure avec une certaine fierté le chemin qu'elle a parcouru à sa sortie du château de Dammarie-Les-Lys. Et d'autant plus que ses premiers pas dans l'industrie ont été particulièrement mouvementés : « J'étais jeune, j'avais 19 ans quand j'ai fait la Star Ac. J'étais un bébé propulsé dans un monde que je ne connaissais pas. Il a fallu s'armer ».

"Une souffrance si forte"

Auprès de nos confrères, celle qui a tenu le rôle principal de la comédie musicale "Cléopâtre, la dernière reine d'Égypte" en 2009 dresse un constat amer de ses débuts dans un milieu musical très compétitif, où l'on a cherché à surfer sur sa popularité au lieu de l'aider à construire un véritable univers artistique. Au point qu'elle s'est retrouvée « dans un état dépressif » qui l'a poussée à s'éloigner. « Je n'ai pas réussi à cette époque-là à m'imposer, à faire la musique dont j'avais envie, parce que j'étais un produit. Le fond est artiste, la forme est produit. Aujourd'hui, avec le recul et la maturité, je le comprends. Je suis arrivée dans un système qui favorise plus l'efficacité que l'authenticité et ça, je ne le remets pas en question. Sauf que ça a été extrêmement douloureux à vivre parce que j'avais des choses à défendre. Je sentais que j'avais des choses intérieures et authentiques à livrer, mais ça n'intéressait personne » analyse avec le recul Sofia Essaïdi, dont le premier album "Mon cabaret" (2005) n'avait pas trouvé son public. Elle se souvient par exemple de sessions studio où elle passait en revue des chansons que lui avaient envoyées des compositeurs dont on ne lui précisait même pas le nom... « On me les faisait écouter, je disais oui ou non. C'est pour moi très antinomique avec une démarche artistique ».

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"Je n'avais pas d'autre choix que d'arrêter complètement"

Cette spirale, entre désillusions et frustration, a conforté Sofia Essaïdi dans son choix de privilégier la comédie à la musique. « J'ai décidé de ne plus vivre ça. La musique c'est une passion, je ne pouvais pas le vivre comme une souffrance si forte. Je me suis dit : "Il faut que j'arrête, ça ne me correspond pas". J'avais essayé de changer d'équipe, de maison de disque... mais c'est une industrie. Je n'avais pas d'autre choix que d'arrêter complètement » estime aujourd'hui l'interprète de "Femme d'aujourd'hui". C'est en devenant actrice à plein temps que Sofia Essaïdi a peu à peu remonté la pente. « Ce recul un peu forcé, parce que je n'étais pas heureuse, m'a laissé l'espace pour développer ma carrière d'actrice. J'ai pu travailler avec un coach, partir des mois en tournage. Maintenant je remercie cette période difficile, mais salvatrice. Grâce à ça, j'ai pu commencer un travail personnel, psychologique, de connaissance de soi. Ça m'a changé la vie. Et ça m'a aussi permis d'ouvrir des portes » indique la comédienne, plus « apaisée » que jamais : « Mon but, c'est de trouver le temps de faire les deux et de trouver un équilibre ».

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Car Sofia Essaïdi n'a pas encore tiré un trait définitif sur la musique. Star du spectacle "Chicago" au théâtre Mogador en 2018, la chanteuse espère bien reprendre le cours de sa carrière mise entre parenthèses. « Je n'ai jamais complètement arrêté la musique » glisse-t-elle dans un sourire. A suivre !