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Pure Charts Live : Skip The Use en acoustique

C'est le groupe de rock français qui monte, qui monte. Après avoir publié un premier single en juin dernier, "Give Me Your Life", assorti d'un clip, Skip The Use vient de dévoiler un nouveau single, "P.I.L", extrait de l'E.P "Sound From The Shadow" actuellement dans les bacs. Deux des membres du groupe participent devant nos caméras à la cinquième édition des "Pure Charts Live". Le principe ? Deux vidéos acoustiques : d'abord une reprise ("cover") acoustique innovante est proposée. Puis, un enregistrement acoustique d’un titre du répertoire de l’artiste/groupe. Accompagné(e) de son instrument de prédilection, l’artiste/groupe réinterprète un titre qui l’a particulièrement marqué(e) en y imprimant son univers et sa touche artistique. Skip The Use nous interprète deux live exclusifs, enregistrés au "1979", à Paris.
Pour la plupart de vos apparitions, notamment sur le Web, on vous voit seulement chanter en acoustique. Rien à voir avec le son électrique de votre premier EP. Ce n’est pas frustrant de ne pas pouvoir jouer vos morceaux dans leur version originale ?
Yann Stefani : Si, parfois. Mais pour notre promo, on ne peut pas se permettre de débarquer avec tout notre matériel. C’est impensable. Alors que l’acoustique, il te suffit de venir avec ta guitare et de te poser où tu veux. C’est uniquement pour cette raison qu’on ne joue pas de l’électrique. Pour nous, c’est un exercice de style plus qu’autre chose. On aime bien ça, c’est plutôt marrant. On l’avait déjà fait pour le premier album.
Mat Bastard : Et puis, on préfère jouer avec tous nos copains aussi, en live. Toutes les structures ne le permettent pas. On a donc fait le choix de jouer en acoustique plutôt que de ne rien faire.

Le système traditionnel a montré ses limites.
Yann, tu me parles de votre premier album. Il est intégralement auto-produit. Il est plutôt passé inaperçu.
Mat Bastard : Non, on en a vendu quand même 4 000 exemplaires. De toute façon, nous n’en avions pressé que 4 000. On a joué 109 dates. On est passé dans six pays et nous avons participé à "Solidays". Donc ce n’est vraiment pas passé inaperçu. On aurait jamais signé chez Polydor si on n’avait pas fait cet album là, ni même tous ces concerts. Je crois savoir ce que tu veux dire quand tu parles d’un album passé inaperçu : c’est passé inaperçu aux yeux de la presse. Mais c’est le cas de 90% des groupes français car les médias ne voient que ce que les Majors leur envoient. Donc pour te reprendre, je dirais plutôt que c’est la presse qui ne voit rien. Mais ça change ! Grâce à MySpace et à Facebook, des petits groupes peuvent aujourd’hui se faire connaître de tous. Il y a beaucoup d’artistes qui émergent. Ça me fait rire ce que tu dis. Il y a des artistes qui tournent depuis des années et qui drainent des milliers de spectateurs. Et puis un jour, ils font une interview pour "Les Inrocks", et on leur demande "Vous êtes qui ? Vous venez d’où ?"... C’est juste qu’ils ne sont pas dans le circuit traditionnel. Aujourd’hui, le système traditionnel a montré ses limites. Il y a des groupes comme nous, qui y arrivons maintenant mais qui tournons depuis deux ans.

Vous avez quand même signé chez Polydor. Ce n’est pas un petit label. C’est même une grosse maison je dirais. C’est un atout quand même, non ?
Mat Bastard : Bien sûr que c’est un atout. Mais on a signé avec une équipe, pas avec un label. Je ne pense pas qu’un label puisse faire aujourd’hui ce qu’il faisait avant. Notre EP est sorti la semaine dernière et tu n’as pas vu de publicités à la télévision pour l’annoncer. Ce n’est plus possible pour des artistes en découverte. Tous les médias qu’on a rencontrés pour notre EP, on les avait déjà rencontrés auparavant. Rien ne change : ce n’est pas parce qu’on est avec Polydor que les médias vont systématiquement s’intéresser à nous. On ne passe toujours pas à la radio.

Regardez le clip "Give Me Your Life" de Skip the Use :


Concrètement, l’arrivée chez Polydor, c’était aussi pour la sortie d’un deuxième album. On l’attendait pour la rentrée.
Mat Bastard : On travaille sur ce deuxième album dans le même état d’esprit que sur le premier. Il sortira au mois de janvier 2012. Le premier a été fait d’ans l’urgence : l’écriture et l’enregistrement se sont déroulés pendant la tournée. Et c’est exactement ce qui s’est passé pour le deuxième. On a même dû annuler quelques dates. La différence, c’est que nous avons maintenant l’expérience de 150 dates.
Yann Stefani : Et puis on regarde des concerts d’autres groupes. On apprend à savoir comment un morceau est taillé pour la scène, comment un morceau qui n’est pas taillé pour la scène devient intéressant en live… Ce sont toutes ces choses là qui nous permettent aujourd’hui de savoir ce qui sera bien ou pas pour notre album.

En France, on est hyper nationaliste et régionaliste.
C’est votre expérience de la scène qui vous a donné l’envie de reprendre "Satisfaction" pour ce Pure Charts Live ?
Mat Bastard : Les Rolling Stones sont l’une des références sur lesquelles nous aimons nous appuyer. C’est un groupe qui a bercé notre enfance, parce qu’on l’a écouté quand on était plus jeune. C’est l’une des chansons qui nous donne l’envie de faire ce métier.

Le rock anglais : meilleur que le rock français ? Faut-il que les groupes français chantent en anglais pour faire du bon rock ?
Yann Stefani : Il y a peu de groupes français qui nous plaisent. Plus les anciens groupes comme Telephone. Aujourd’hui, le rock français, c’est BB Brunes… Celle qui me plait plus, c’est Mademoiselle K. Il y a beaucoup de groupe de rock français qui chantent en anglais aujourd’hui. Tant mieux si des groupes français arrivent à s’exporter parce qu’ils chantent en anglais ! C’est typiquement de chez nous de penser qu’un groupe français doit chanter dans sa langue maternelle.
Mat Bastard : C’est pervers comme réaction. En France, on est hyper nationaliste et régionaliste. Aujourd’hui, la plus grosse vente de disques, c’est Nolwenn Leroy qui chante en breton. Ça ne me plait pas ! Je respecte les Bretons, mais je les aime autant que les mecs du Nord. On a tendance à sectoriser les choses. Ça a commencé avec les quotas de français à la radio. On se tire une énorme balle dans le pied. Et je préfère me tirer une balle dans le pied pour 60 millions de personnes et m’adresser au plus de 5 milliards restants qui n’ont pas d’a priori.

Tournage effectué au "1979" à Paris. Merci à l'équipe pour leur accueil.
Pour en savior plus sur Skip The Use, visitez www.skiptheusemusic.com ou la page Facebook officielle du groupe.
Écoutez et/ou téléchargez le premier EP de Skip The Use sur Pure Charts.
Réservez vos places de concert pour aller applaudir Skip The Use.

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